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De Gaulle : Premier Président de la Vème République

03/03/2006

  


 

 
De la IVème à la Vème République

 

12 mai 1958. Formation du gouvernement de Pierre Pflimlin.

13 mai. Soulèvement à Alger, occupation du Gouvernement général et création d’un Comité de salut public local.

28 mai. Les présidents des Assemblées et les chefs des partis, sauf les communistes, demandent un entretien au Général de Gaulle. Pierre Pflimlin donne sa démission.

1er juin. Appelé par René Coty, Président de la République, et par l’opinion dans sa quasi-totalité, Charles de Gaulle est investi président du Conseil par 329 voix sur 553 votants à l’Assemblée nationale qui le charge d’une réforme constitutionnelle soumise à référendum avant la fin de l’année.

  • 28 septembre 1958. - Référendum

    Moins de 4 mois après son" retour aux affaires", le Général fait approuver par référendum la Constitution de la Vème République : 79,2% en faveur du oui en métropole, 96% en Algérie et 93% dans les DOM-TOM. Seule la Guinée a voté non et devient indépendante. C'est un triomphe pour le général de Gaulle qui y voit la confirmation de la lassitude des Français à l'égard du régime des partis.

    Fortement inspiré par le général de Gaulle, le projet de Constitution est rédigé en deux mois par un Comité consultatif constitutionnel de 39 membres, sous l'autorité de Michel Debré, garde des sceaux.

    La nouvelle Constitution met fin à l'instabilité gouvernementale qui caractérisait le régime de la IVe République, issu de la Libération.

    Elle donne à la Ve République naissante le caractère d'un régime semi-présidentiel. Ses principes émanent du célèbre discours prononcé à Bayeux par le général de Gaulle le... 16 juin 1946.

    Ce jour-là, quelques mois après avoir quitté la direction du pays, le prestigieux chef de la France libre formulait une critique en règle des institutions de la IVe République et exprimait sa propre vision du partage des pouvoirs et notamment du rôle du chef de l'État : «C'est du chef de l'État, placé au-dessus des partis, élu par un collège qui englobe le Parlement mais beaucoup plus large et composé de manière à faire de lui le président de l'Union française en même temps que celui de la République, que doit procéder le pouvoir exécutif...»

    Douze ans plus tard, témoignant d'une remarquable constance dans les convictions, le général de Gaulle de retour au pouvoir applique à la lettre son programme.

    La nouvelle Constitution confie le pouvoir législatif à deux chambres, le Sénat et l'Assemblée nationale et, ce qui est nouveau, donne la primauté au président de la République, chef du pouvoir exécutif. Celui-ci est élu pour 7 ans par un collège électoral.

    Tout en s'inspirant de la formule qui avait cours sous la IIIe République, les nouvelles dispositions confèrent au Président des pouvoirs beaucoup plus étendus que précédemment.

    Le Président nomme le Premier ministre et sur proposition de celui-ci, les autres membres du gouvernement. Il peut dissoudre l'Assemblée nationale et prendre l'initiative d'un référendum concernant l'organisation des pouvoirs publics.

    En vertu de l'article 16, il peut même exercer tous les pouvoirs «lorsque les institutions de la République, l'indépendance de la nation, l'intégrité du territoire» sont menacés.

    L'élection au suffrage universel n'interviendra qu'en 1962.

     

  • 30 novembre - Des législatives en faveur de de Gaulle
    Pour son coup d'essai, l'UNR (Union pour la Nouvelle République) a réalisé, dans la foulée du référendum, un coup de maître. Créé le 1er octobre pour soutenir le Général, l'UNR devient le premier parti de l'Assemblée avec 198 députés, suivi des Indépendants avec 133 et du MRP qui en recueille 57. Les communistes subissent un revers électoral avec – 30% de son électorat et seulement 10 députés.

    L'Assemblée est profondément renouvelée : sur les 475 députés sortants, seuls 131 retrouvent leur siège. Il est vrai aussi que les modalités électorales ont été modifiées : le scrutin proportionnel de liste est remplacé par un scrutin majoritaire uninominal à deux tours. Le seul regret du Général : la nécessité pour l'UNR de s'allier avec la "vieille droite" pour dégager une majorité.

     

    L'UNR, est un parti politique français fondé en octobre 1958 et destiné à soutenir l'action du général Charles de Gaulle, revenu au pouvoir au mois de juin de la même année. L'UNR eut 206 sur 579 députés aux élections de novembre 1958.

    En 1962, l'UNR s'était groupée avec l'Union démocratique du travail (UDT) pour constituer l'UNR-UDT. Elle obtint 233 députés sur 482 soit légèrement moins que la majorité absolue. Les 35 Républicains-Indépendants firent l'appoint.

    En 1967, ses candidats se présentaient sous l'étiquette "Union démocratique pour la Ve République" (UD-Ve République). 200 sur 486 députés furent élus sous cette dénomination. Il lui fallut l'appoint de 42 Républicains-Indépendants et de quelques non-inscrits pour être majoritaire.

    En 1968, elle prit le nom d'UDR (Union pour la défense de la République) qui se modifia après les élections en Union des démocrates pour la République. Elle fit alors élire 293 députés su 487, soit la majorité absolue des membres de l'Assemblée nationale à elle seule

     

    L'Union démocratique du travail (UDT) fut un mouvement gaulliste de gauche, regroupant des militants de l'indépendance de l'Algérie favorables au Général de Gaulle et proches des socialistes sur les questions économiques et sociales.

    Les animateurs les plus connus de l'UDT furent les députés René Capitant et Louis Vallon. L'UDT a fusionné en 1962 avec l'UNR, constituant l'UNR-UDT. Très hostile à Georges Pompidou, René Capitant a un jour déclaré : "Le vrai gaullisme est à gauche".

    Un de leurs objectifs était la participation des travailleurs.

    Autres gaullistes de gauche : Gilbert Grandval, Philippe Dechartre.

     

  • 21 décembre – De Gaulle Président de la République.

    Charles de Gaulle est le premier Président de la toute nouvelle Vème république après avoir été de dernier Président du conseil de la IVème.

    En application de la Constitution adoptée le 28 septembre par référendum, un collège de 81764 grands électeurs composé des sénateurs et députés, des membres des conseilles généraux, des maires et de représentants de conseils municipaux, le Général est largement élu avec 78,5% des voix. Autres candidats : Albert Châtelet, doyen de la faculté des sciences, représentant l'Union des Forces Démocrates, obtient 8,4% et le candidat communiste, Georges Marrane 13,1%. René Coty (Président sortant) ne souhaitait pas se représenter et la SFIO apportait son soutien au général de Gaulle.

    Dans les couloirs de Matignon on parle déjà du futur Premier ministre : Guy Mollet ou Michel Debré ?

     

  • 8 janvier 1959 – 12 h 00.

    Ce matin, Charles de Gaulle quitte Matignon pour l'Élysée. C'est René Coty qui l'accueille en haut des marches du Palais. Dans la salle des fêtes, René Cassin, le veille ami de Londres, désormais vice-président du Conseil d'État, proclame officiellement les résultats de l'élection présidentielle.

    Après que le général Catroux lui aura remis le collier de grand maître de la Légion d'honneur et que vingt et un coup de canon auront été tiré des berges de la Seine, René Coty aura ces mots devenus célèbres : "Le premier des Français est maintenant le premier en France".

    Première action du Général : il nomme Michel Debré (photo : gouvernement de Michel Debré), principal rédacteur de la nouvelle constitution, Premier ministre. La composition du gouvernement sera annoncée le lendemain.