Général Catroux


Émile Henry Muselier


Edgard de Larminat


Félix Eboué


Général Leclerc


Adolphe Sicé


René Cassin


Thierry d'Argenlieu

27 octobre 1940 : Le Manifeste de Brazzaville.

Retour                                                                                         Mis en ligne le 01 août 2006

L'Armistice de juin 1940 est durement ressentie par les populations françaises et africaines de l'A.E.F. et du Cameroun.

 

Deux renforts d'un millier d'hommes chacun, provenant du Régiment de Tirailleurs Sénégalais du Tchad (Saras), destinés à combattre en France, se trouvent bloqués à Brazzaville, renfort n°4 (Commandant Delange) et à Pointe-Noire, renfort n°3 (Commandant Colonna d'Ornano et Capitaine Garbit), ce dernier en cours de rapatriement sur le Tchad pour démobilisation. Une partie de ce détachement permit de mettre sur pied à Fort-Archambault le BM3 (Commandant Garbay) qui devait s'illustrer en Erythrée.

 

Le 29 août au matin, à Brazzaville, le renfort n°4 intervient pour neutraliser les chefs militaires et civils, tenants du Gouvernement Pétain et met fin aux hésitations et aux velléités diverses. Au milieu de l'après-midi, le Colonel de Larminat, représentant le Général de Gaulle, hébergé sur un bateau fluvial ancré au large de Léopoldville, et tenu au courant de l'évolution de la situation par une ligne téléphonique privée, traverse 1e Pool et est reçu chaleureusement à l'embarcadère de Brazzaville par les Anciens Combattants, drapeau en tête.

Sans effusion de sang, le ralliement du Congo Français à la France Libre est proclamé. Il ne sera pas contesté par la suite.

 

 

28 juin 1940            Le gouvernement britannique reconnaît de Gaulle " chef des Français libres ".

26 juillet 1940         Ralliement de la Côte d’Ivoire.

26-28 Août 1940      Ralliement de l’Afrique équatoriale Française.

23 septembre 1940  Les gaullistes échouent devant Dakar.

27 Octobre1940      A Brazzaville, de Gaulle crée le Conseil de défense de l’Empire.

 

  • La rencontre Pétain-Hitler à Montoire.

Dans une allocution radiodiffusée le 30 octobre 1940, Pétain rapporte son entrevue du 24 octobre avec le Führer en gare de Montoire. « Une collaboration a été envisagée entre nos deux pays » dit-il, ajoutant : « C’est dans l’honneur et pour maintenir l’unité française que j’entre aujourd’hui dans la voie de la collaboration. » Puis, invitant la Nation à se rendre à ses arguments, il assume sa décision : « C’est moi que l’Histoire jugera. »

  • Brazzaville, 27 octobre 1940.


C’est à partir d’un territoire de l’Afrique-Equatoriale française que le général de Gaulle annonce une riposte à l’entrevue de Montoire. A la radio de Brazzaville, il a très violemment pris à partie les « malheureux ou les misérables qui prétendent, à Vichy, constituer le gouvernement français, engagés de force avec l’ennemi dans d’infâmes négociations ». De Gaulle affirme ce 27 octobre : « Le peuple et l’Empire n’acceptent pas l’horrible servitude. » Le gouvernement est soumis à l’envahisseur : « il faut donc qu’un pouvoir nouveau assume la charge de diriger l’effort français dans la guerre. Les évènements m’imposent ce devoir sacré, je n’y faillirai pas ».

 

C’est donc très solennellement que de Gaulle annonce la constitution d’un Conseil de défense de l’Empire, composé d’hommes qui exercent déjà leur autorité sur des terres françaises ou qui synthétisent les plus hautes valeurs de la Nation. Déniant ainsi le gouvernement des Vichy, il appelle à la guerre « en union étroite avec nos alliés ».

  • Le manifeste de Brazzaville

Le général de Gaulle lance à Brazzaville un manifeste annonçant la création d'un Conseil de Défense de l'Empire composé du général Catroux, de l'amiral Muselier, du général Larminat, des gouverneurs Eboué et Sautot, du colonel Leclerc, du médecin-général Sicé, du professeur Cassin et du révérend père Thierry d'Argenlieu.
 

"La France traverse la plus terrible crise de son Histoire. Ses frontières, son Empire, son indépendance et jusqu'à son âme sont menacés de destruction.

Cédant à une panique inexcusable, des dirigeants de rencontre ont accepté et subissent la loi de l'ennemi. Cependant, d'innombrables preuves montrent que le peuple et l'Empire n'acceptent pas l'horrible servitude. Des milliers de Français ou de sujets français ont décidé de continuer la guerre jusqu'à la libération. Des millions et des millions d'autres n'attendent, pour le faire, que de trouver des chefs dignes de ce nom.

Or, il n'existe plus de Gouvernement proprement français. En effet, l'organisme sis à Vichy et qui prétend porter ce nom est inconstitutionnel et soumis à l'envahisseur. Dans son état de servitude, cet organisme ne peut être et n'est, en effet, qu'un instrument utilisé par les ennemis de la France contre l'honneur et l'intérêt du pays.

Il faut donc qu'un pouvoir nouveau assume la charge de diriger l'effort français dans la guerre. Les événements m'imposent ce devoir sacré, je n'y faillirai pas.

J'exercerai mes pouvoirs au nom de la France et uniquement pour la défendre, et je prends l'engagement solennel de rendre compte de mes actes aux représentants du peuple français dès qu'il lui aura été possible d'en désigner librement.

Pour m'assister dans ma tâche, je constitue, à la date d'aujourd'hui, un Conseil de Défense de l'Empire. Ce Conseil, composé d'hommes qui exercent déjà leur autorité sur des terres françaises ou qui synthétisent les plus hautes valeurs intellectuelles et morales de la Nation, représente auprès de moi le pays et l'Empire qui se battent pour leur existence.

J'appelle à la guerre, c'est-à-dire au combat ou au sacrifice, tous les hommes et toutes les femmes des terres françaises qui sont ralliées à moi. En union étroite avec nos Alliés, qui proclament leur volonté de contribuer à restaurer l'indépendance et la grandeur de la France, il s'agit de défendre contre l'ennemi ou contre ses auxiliaires la partie du patrimoine national que nous détenons, d'attaquer l'ennemi partout où cela sera possible, et de mettre en oeuvre toutes nos ressources militaires, économiques, morales, de maintenir l'ordre public et de faire régner la justice.

Cette grande tâche, nous l'accomplirons pour la France, dans la conscience de la bien servir et dans la certitude de vaincre."

Charles de Gaulle, Discours et messages, T1, Plon, 1981