Edgard de Larminat

 

 (1889-1964)

  • Décorations :

Grand Croix de la Légion d'Honneur
• Compagnon de la Libération - décret du 1er août 1941
• Croix de Guerre 14-18 (4 citations)
• Croix de Guerre 39/45 (4 citations)
• Croix de Guerre des TOE (1 citation)
• Croix du Combattant Volontaire
• Médaille de la Résistance avec rosette
• Commandeur de l'Ordre du Mérite Combattant
• Médaille coloniale avec agrafe " Maroc "
• Médaille Commémorative de la Grande Guerre
• Médaille Commémorative du Levant
• Médaille de la Victoire
• Médaille des Évadés
• Insigne des Blessés
• Commandeur de la Legion of Merit (U.S.A.)
• Ordre du Bain (GB)
• Commandeur de l'Ordre de Léopold (Belgique)
• Croix de Guerre belge (avec palme)
• Virtutis Militari (Pologne)
• Grand Croix de l'Étoile Noire (Bénin)

  • Principales publications :

• L'Armée dans la Nation, Paris 1945
• Bertie Albrecht, Pierre Arrighi, Général Brosset, D. Corticchiato, Jean Prévost, 5 parmi d'autres, Paris 1947
• Que sera la France de demain
• L'Armée européenne, Paris 1952
• Chroniques irrévérencieuses, Paris 1962
 

Source : Ordre de la Libération

Edgard de Larminat est né à Alès, dans le Gard, le 29 novembre 1895. Son père était officier des Eaux et Forêts.

Il fait ses études à Alès, Gap, Troyes et Dijon. Bachelier en 1912, il prépare Saint-Cyr mais, n’ayant pas l’âge requis, il ne peut se présenter en 1913.

Admissible à Saint-Cyr l’année suivante, il passe les oraux qui sont interrompus par la déclaration de la Première Guerre mondiale.

Il s’engage comme simple soldat à Dijon et est incorporé au 27e RI. Détaché au 134e RI, il suit les cours spéciaux des élèves de Saint-Cyr. En janvier 1915 il est affecté au 321e RI et est promu aspirant en août 1915.

Sous-lieutenant en décembre 1915, Edgard de Larminat est blessé par éclat d’obus au Fort de Vaux à Verdun en juin 1916 alors qu’il tient sa position depuis trois jours avec sa compagnie.

Malgré sa blessure, il refuse de se faire évacuer avant la fin des opérations. Lieutenant en décembre 1916, capitaine en septembre 1917, il est intoxiqué par les gaz en mars 1918 et une troisième fois blessé par éclat d’obus en juin. Il termine la Grande Guerre avec quatre citations et la croix de Chevalier de la Légion d'Honneur,

A sa sortie de Saint-Cyr en octobre 1919, il choisit l'Infanterie coloniale et sert pendant deux ans et demie au Maroc. Lors des combats contre les Djebalas en avril-mai 1921, il fait de nouveau la preuve de ses qualités militaires. Il sert ensuite en AOF, comme attaché à l’état-major du gouverneur général puis en Mauritanie comme commandant du cercle de Kiffa.

Il sert successivement, de janvier 1925 à mai 1928, au Bataillon de Tirailleurs sénégalais n° 1, au 1er Régiment d’Infanterie coloniale (1er RIC) et au 22e RIC.

Affecté en mai 1928 en Indochine, au cabinet militaire du gouverneur général, il est promu, en septembre 1929, au grade de chef de bataillon.

De retour en France en février 1931, il prend le commandement d’un bataillon du 4e Régiment de Tirailleurs sénégalais à Fréjus avant d'être admis à l'École de Guerre (1933-1935).

Lieutenant-colonel en 1935, il est dirigé sur le Levant où le surprend la déclaration de guerre de 1939.

Chef d’État-major du général commandant les troupes du Levant, il est promu colonel en mars 1940. En mai, il est nommé chef d’EM du général commandant le Théâtre d’opérations du Moyen-Orient. En juin 1940, refusant la défaite, il tente de maintenir, avec l’aide de ses chefs, les troupes du Levant dans la lutte ; désavoué, il est condamné aux arrêts de forteresse et emprisonné à Damas le 27 juin. Trois jours plus tard, il parvient à s’évader et à rejoindre les Forces françaises libres en Palestine.

Chargé de mission FFL au Moyen-Orient en juillet 1940, il rencontre le général Legentilhomme en Côte des Somalis mais le territoire n'est pas prêt à rejoindre la France libre. En août 1940, il joue un rôle prépondérant dans le ralliement du Moyen-Congo à la France libre, avant d'être nommé par le général de Gaulle, Gouverneur général et Commandant supérieur des Troupes d'AEF.

Membre du Conseil de Défense de l’Empire, Haut-commissaire et commandant des Troupes de l’Afrique française libre, il est promu général de brigade en juillet 1941 au moment même où il est condamné à mort par contumace par la Cour martiale de Gannat. Il organise alors les bataillons africains qui constitueront le noyau des troupes FFL au sein de la 1ère Division française libre (1ère DFL) et de la Colonne Leclerc (future 2e DB).

Adjoint du général Catroux, commandant en chef au Levant, il assume, à partir de décembre 1941, le commandement de la 1ère Brigade FFL pendant la campagne de Libye. Il fait notamment organiser les défenses de la position de Bir-Hakeim avant l'offensive des troupes italo-allemandes du général Rommel en mai 1942.

Le 27 juillet 1942, de retour d’une inspection de la 2e Brigade FFL, il est victime d’un grave accident de voiture sur la route du Caire à Alexandrie. Rétabli, il reçoit en septembre 1942 sa troisième étoile (reportée au 1er juillet 1941 pour titres exceptionnels) et le commandement des FFL du Western Desert.

En janvier 1943, le général de Larminat prend le commandement de la 1ère DFL.

Il rejoint la Tunisie avec sa division et conduit brillamment les opérations qui aboutissent à l’enlèvement des objectifs du Djebel Garci et devant Takrouna du 8 au 13 mai 1943.

Général de corps d'armée, il est nommé, en juin, chef d’État-major général des FFL.

Edgard de Larminat part pour la campagne d'Italie avec le corps expéditionnaire français du général Juin où il commande, à partir de juin 1944, un corps de poursuite comprenant la 1ère DFL et la 3e DIA. Il sera cité une nouvelle fois pour son remarquable sens tactique et pour son esprit de décision lors de la poursuite des troupes allemandes dans la région de Viterbo, en Toscane, en juin 1944.

Il participe avec l'Armée B du général de Lattre au débarquement de Provence d’août 1944 comme commandant du 2e Corps d'Armée. En octobre 1944, il est nommé au commandement des Forces françaises en opération sur le front de l’Ouest (devenu Détachement d’Armée de l'Atlantique) et, à ce titre, de réduire les poches allemandes de Lorient, La Rochelle, Rochefort et Royan-Pointe de Grave.

Dans le courant de l’hiver 1944-1945, il procède à la transformation en unités régulières des unités des FFI, issues du maquis. Il met sur pied cinq divisions d’infanterie et, entre le 14 et le 20 avril 1945, à la tête d’importantes forces terrestres et navales, il s’empare de l’ensemble des positions allemandes sur les deux rives de la Gironde, faisant 10 000 prisonniers et capturant un matériel considérable. Il obtient la libération du port de Bordeaux puis l’occupation de l’Ile d’Oléron (2 mai) et, après la capitulation de l’Allemagne, la livraison sans destruction supplémentaire des places fortes de la Rochelle, Saint-Nazaire et Lorient.

En novembre 1945, Edgard de Larminat est nommé inspecteur général des Troupes d’Outre-mer.

Premier Président de l’Association des Français libres, il est membre titulaire du Conseil supérieur de la Guerre à partir de 1950.

Il est nommé général d'armée en 1953 et inspecteur des Troupes coloniales en décembre 1955.

Un an plus tard, en décembre 1956, atteint par la limite d’âge, Edgard de Larminat est placé dans la 2e section (cadre de réserve).

Rappelé à l’activité en juin 1962, il se voit confier la présidence de la Cour militaire de Justice en charge de juger les acteurs de la rébellion d’Alger d’avril 1961.

Craignant de ne pouvoir, physiquement et moralement, mener à bien cette dernière mission, le général de Larminat met fin à ses jours, le 1er juillet 1962 à Paris. Ses obsèques ont été célébrées à Montain dans le Jura où il a été inhumé.