René Cassin

 

 (1887-1976)
 

René Cassin est né le 5 octobre 1887 à Bayonne (Pyrénées-Atlantiques), dans une vieille famille de tradition juive. Parmi ses nombreuses fonctions, il assure la présidence de l'Alliance Israélite Universelle. En 1914, il est avocat au barreau de Paris puis, mobilisé au front dans la Marne, il reçoit à Saint-Mihiel une blessure grave dont il souffrira durant sa vie.

En 1919, il est reçu à l'agrégation de droit. Il enseigne successivement à Aix-en-Provence, Lille et Paris. Il est l'un des fondateurs de l'Union fédérale des anciens combattants et victimes de guerre. De 1924 à 1936, il préside le Conseil supérieur des pupilles de la Nation.

Délégué à la Société des Nations, il refusera de siéger à Genève après sa dénonciation publique des accords de Munich.

L'Académie de droit international de La Haye lui ouvre une chaire.

Dès juin 1940, il rejoint la France Libre à Londres. Il y assure les fonctions de commissaire national à l'Instruction Publique et à la Justice, il est du nombre des conseillers du Général de Gaulle. C'est lui qui rédige les accords Churchill-de Gaulle définissant les relations de la France Libre et de l'Angleterre. Il devient secrétaire permanent du Conseil de Défense de l'Empire, et, en 1943, Président du comité juridique du Gouvernement provisoire d'Alger. À la libération, il est nommé vice-président du Conseil d'État poste qu'il occupe de 1944 à 1960. À la demande du Général, il prend aussi la direction en 1943 de l'Alliance israélite universelle dont il dirige la renaissance après guerre et jusqu'à sa mort.

Il participe à la création de l'École nationale d'administration, dont il présidera le conseil d'administration jusqu'en 1960. En 1959, il devint membre de la Cour européenne des Droits de l'Homme, qu'il présidera de 1965 à 1968.

Il pèse pour que l'UNESCO installe son siège à Paris. Délégué de la France à l'ONU, humaniste, défenseur passionné des droits de l'homme, il est le principal inspirateur et rédacteur de la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme.

Au Conseil d'État, à l'Institut, au conseil constitutionnel, à la Cour Européenne des Droits de l'Homme, à l'Institut international du droit des pays d'expression française, René Cassin, compagnon de la Libération, accumule les titres et les tâches qui lui vaudront en 1968 le prix Nobel de la Paix.

Nul, mieux que lui, n'a compris que le respect des droits de l'homme et la paix étaient indissolublement liés, ce qu'il exprima en disant :
« Il n'y aura pas de paix sur cette planète tant que les droits de l'homme seront violés en quelque partie du monde que ce soit. »

Il meurt le 20 février 1976 à Paris. En 1987, les cendres de René Cassin sont transférées au Panthéon de Paris.