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Robert Mundell,
oligarchie financière et néo-conservateurs
L’économiste
canadien Robert Mundell, prix Nobel d’économie 1999 et auteur en 1961 de
la «Théorie des zones monétaires optimales», a apporté une contribution
essentielle à la création de l’UEM et de l’euro. En 1970, Mundell avait
été conseiller auprès du comité monétaire de la CEE et en 1972/73, il a
fait partie du groupe d’études de la CEE sur l’Union monétaire. Robert
Mundell nous permet d’établir le lien entre l’oligarchie financière et
les «idéologues du néo-conservatisme» d’hier et d’aujourd’hui.
C’est en 1955-56, à la London School of
Economics (LSE), que Mundell déclare avoir conçu cette théorie. A la LSE,
Mundell avait été formé par Lionel Robbins, l’un des activistes de l’ultra-libérale
Société du Mont-Pèlerin. Mais à partir de 1957, nous retrouvons Mundell
à l’université de Chicago, base d’opérations non seulement de Milton
Friedman, mais aussi de l’école néo-conservatrice fondée par Léo Strauss
aux Etats-Unis. Rappelons aussi que la renommée de Strauss venait
essentiellement de ses interventions aux conférences de la Walgreen
Foundation, une émanation des colloques lancés en 1938 par Walter
Lippmann, véritable Société Mont-Pèlerin avant l’heure (voir l’article
sur Marjolin).
La théorie de Mundell fut publiée en 1961
dans l’American Economic Review, la même année où il fut nommé
économiste en chef du FMI, ainsi que dans la lettre de la Chase
Manhattan Bank de Rockefeller. Mais, tout comme les empires régionaux de
Kojève doivent aboutir à l’empire universel et homogène, les monnaies
régionales de Mundell doivent aussi donner lieu à une monnaie unique
mondiale, émise par une Banque centrale mondiale ! |