O.F.M. n°29
15 mai 2005



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Le bloc notes 

  • Sommaire du bloc-notes

 

  • Il fut un leader gaulliste exceptionnel

 

Discours de Monsieur Michel Debré, Premier Ministre du Général De Gaulle,  prononcé le 15 janvier 1959 à l’Assemblée Nationale avec lequel il présentait le programme de son Gouvernement.

 

 ….Certains Français ont osé douter et parfois doutent encore. Notre peuple pensent-ils ne serait plus en mesure de faire face à son destin. C’est ainsi qu’on a entendu affirmer, et qu’on prétend affirmer encore, que le Français a perdu le goût du travail, qu’il n’aurait plus l’élan qui anime la liberté, que le patriotisme lui-même serait a demi effacé. De tels propos ne datent pas d’aujourd’hui. On les tenait avant 1939, pour justifier la résignation devant l’hitlérisme et le fascisme. On les a tenus après 1940, pour expliquer l’abdication de toute fierté nationale. On les a tenus au cours des récentes années pour expliquer les défaillances…..

…On n’invente pas une nation, et on ne peut davantage promouvoir au rang de nation un assemblage d’hommes qui ne peuvent pas savoir que la première règle du gouvernement est d’assurer la liberté de tous.

…Que celles que nous avons demandé à nos partenaires d’accepter : UN TARIF COMMUN, une égalisation des charges sociales, ….

 ……Voilà en quoi doit se manifester l’Europe de demain, l’Europe des patries et de la liberté.

  

Que ceux qui prétendent que le Général De Gaulle aurait accepté le projet de traité voulant imposer une constitution à la France se taisent. Jamais Michel Debré aurait pu dire un discours sur son programme de gouvernement sans avoir reçu l’aval du Général.

 

Henri Fouquereau

Secrétaire Général du Forum pour la France

  • Laurent Fabius : "Pour une Europe plus forte, on commence par dire non"

LE MONDE | 09.05.05 |

Trop précieuses, les minutes n'ont pas été gaspillées. En quelques mots, Laurent Fabius, invité dimanche 8 mai du journal télévisé de 20 heures, sur TF1, a plaidé sans détour pour le rejet de la Constitution européenne. "Si on veut une Europe forte, on commence par dire non", a lancé l'ancien premier ministre.

Dans l'esprit de sa garde rapprochée, cela vaut bien tous les meetings. De fait, l'intervention de M. Fabius a été suivie par 9,3 millions de téléspectateurs (39,6 % de part d'audience), sans subir aucune inflexion. Un joli score, à trois semaines du référendum.

Le numéro deux du PS a beau s'être interdit toute réunion publique, il n'a pas l'intention de faire dans la discrétion. Dimanche soir, il a commencé par s'en prendre aux "conséquences" du oui, renversant ainsi l'un des principaux angles d'attaque dont est l'objet le camp du non. "La Constitution risque d'aggraver la situation", a souligné M. Fabius, après avoir cité des noms d'entreprise qui licencient. C'était la première partie de son bref exposé : le "décrochage", qualifié d'"inconvénient principal" du traité constitutionnel.

"TROIS MODIFICATIONS"

Après avoir pointé "l'énorme hétérogénéité des situations" en Europe, il a évoqué la différence de salaire minimum, six fois moindre en Pologne qu'en France. Et d'ajouter : "A partir du moment où on dit que la seule règle, c'est la concurrence entre tous ces pays, alors, il y a un risque terrible d'avoir une baisse de nos salaires, une baisse de nos protections sociales, une baisse de nos pensions." S'appuyant sur son ancienne fonction de ministre de l'économie et des finances dans le gouvernement de Lionel Jospin, il a déclaré : "Je ne veux pas une Europe dominée par la finance."

Deuxième chapitre, deuxième "conséquence" : le "cadenassage". Pour M. Fabius, l'impossibilité de modifier le texte justifie son rejet. "Il y en a pour trente ans" , a-t-il déclaré. Le plan B, dont les partisans du oui contestent l'existence, est à portée de mains, selon le dirigeant socialiste. "Il faut renégocier, c'est d'ailleurs écrit noir sur blanc, page 186", a-t-il insisté, rappelant que le traité prévoit, faute d'avoir été adopté dans un délai de deux ans, un nouvel examen par les chefs d'Etat et de gouvernement.

M. Fabius suggère "trois modifications" qu'il a déjà étrennées devant des publics restreints d'étudiants : le retrait de la troisième partie de la Constitution, qui compile les traités précédents ; l'obligation de rendre celle-ci révisable, "comme toutes les Constitutions du monde" ; et la possibilité pour quelques pays comme "l'Allemagne, la France, l'Espagne, qui veulent avancer plus vite que les autres, de le faire" .

Ce scénario esquissé, M. Fabius a dénoncé "une Europe molle avec des frontières indéfinies". Puis il est passé aux non qui ont marqué l'histoire française contemporaine : le non gaulliste, le non mitterrandien, "qui a dit non à l'Europe de Margaret Thatcher" et le non chiraquien à la guerre en Irak.

Pour le reste, M. Fabius a éludé toutes les questions sur les lendemains au PS du référendum du 29 mai, en les qualifiant de "secondaires". Il ne veut voir qu'un seul adversaire, un seul "chef du oui en France", Jacques Chirac, dans l'espoir d'incarner le chef du non.

La première réaction est venue de son camp. Président de la délégation du PS au Parlement européen, Bernard Poignant estime, dans un communiqué, que M. Fabius "dit non à l'Europe d'aujourd'hui au nom d'une Europe imaginaire demain". "Il demande d'enlever la troisième partie du traité qui définit les politiques, ajoute M. Poignant, sans doute parce qu'il les a toutes acceptées en vingt-cinq ans." Dans un entretien au Parisien, publié lundi, le porte-parole du PS, Julien Dray, juge que le positionnement de M. Fabius s'apparente à "une OPA sur le camp des opposants à la Constitution".

A droite, François Baroin, député de l'Aube, conseiller politique à l'UMP, dénonce un manque de "sincérité". "C'est la petite combinazzione du PS qui l'intéresse, plutôt que la grande affaire de la défense des intérêts de la France dans une construction européenne assumée", a estimé le maire de Troyes sur Canal +/i-télé.

Un débat Chirac-Fabius étant écarté par l'Elysée, M. Fabius n'en a pas moins l'intention de poursuivre son offensive médiatique. Dès mardi, il reprend ses exposés devant les étudiants, à la faculté des lettres de Rouen, dans son département de Seine-Maritime. C'est là qu'il accueillera bientôt José Bové, ex-leader de la Confédération paysanne, mais sans participer à sa réunion. Puis il enchaînera radios, télés, presse écrite, notamment régionale. En quelques jours, son agenda s'est rempli. "Il accepte tout", dit son entourage. C'est la dernière ligne droite.

Isabelle Mandraud - Article paru dans l'édition du 10.05.05

COMMUNIQUÉ DE PRESSE DE

 13 mai 2005

Nicolas DUPONT-AIGNAN

Député UMP de L’Essonne

Président de Debout la République

&

Jacques MYARD

Député UMP des Yvelines

Président du Cercle Nation et République

Une proposition de loi pour rétablir la légitimité de la Vème République

Comme de nombreux responsables et le Président de l’Assemblée nationale lui-même, les parlementaires gaullistes de la majorité sont particulièrement choqués par l’entrée en campagne de Madame Simone VEIL pour le oui à la Constitution européenne.

Cette initiative partisane constitue une violation flagrante du devoir de réserve qui s’impose aux Sages, ainsi que le stipule la loi organique du 7 novembre 1958 en son article troisième : « Les membres du Conseil constitutionnel jurent de bien et fidèlement remplir leurs fonctions, de les exercer en toute impartialité dans le respect de la Constitution, de garder le secret des délibérations et des votes et de ne prendre aucune position publique, de ne donner aucune consultation sur les questions relevant de la compétence du Conseil. »

A cause de la rupture du serment que Madame VEIL a prononcé lors de sa nomination, la légitimité de nos institutions est désormais atteinte, ce qui risque d’entacher la sincérité du scrutin du 29 mai prochain.

Afin de rétablir cette légitimité, six députés UMP ont décidé de présenter une proposition de loi organique interdisant à l’avenir toute mise en congé des membres du Conseil constitutionnel jusqu’au terme de leur mandat, sauf empêchement.

 

  • Delors et le plan B ?

     

 

(Samedi 14 Mai 2005  AFP)

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Le "plan B", objet de controverse entre tenants du oui et du non

 

La polémique fait rage sur l'existence d'un éventuel "plan B" en cas de victoire du non au référendum sur la Constitution européenne après des déclarations de Jacques Delors sur une alternative possible au texte, qu'il a rectifiées vendredi soir.

Dans un premier temps, dans le Monde daté de vendredi, M. Delors avait déclaré que "le devoir de vérité impose de dire qu'il peut y avoir" un plan B, tout en relevant "l'extrême difficulté du problème" et l'impossibilité d'"une solution rapide".

Devant l'émoi suscité dans le camp du oui par ses déclarations, M. Delors a choisi sur France 2, de "dire les choses d'une manière simple" : "vive le plan A, il n'y a pas de plan B".

Les premières déclarations de M. Delors, qui fait autorité dans les dossiers européens en tant qu'ex-président de la Commission de Bruxelles, avaient apporté de l'eau au moulin des tenants du non et mis dans l'embarras le camp adverse.

Les partisans du oui au traité européen affirment en effet depuis le début de la campagne, à l'instar du président Jacques Chirac, qu'"il n'y a pas de plan B, naturellement", c'est-à-dire de solution de rechange, le choix étant entre le texte proposé et le traité de Nice, qui régit actuellement l'Union à 25.

Fin avril déjà, le commissaire européen à la justice, Franco Frattini, ex-ministre italien des Affaires étrangères, avait déclaré que "si la France, pays fondateur, vote non, cela démontrera qu'il y a un déficit de légitimité populaire en Europe". Il "faudra alors engager le débat bien plus largement", avait-il dit.

Par sa première déclaration, M. Delors a paru placer en porte-à-faux le camp du oui, à commencer par ses amis socialistes qui, tels le premier secrétaire du PS François Hollande, vont répétant qu'"une renégociation est impossible".

M. Hollande a donc réagi sur le mode de la banalisation. "Jacques Delors a raison, il faudrait tout recommencer: une nouvelle convention, une nouvelle conférence intergouvernementale", a-t-il dit.

Le ministre de l'Intérieur, Dominique de Villepin, a fait l'exégèse de la pensée de M. Delors en estimant que "ce qu'(il) a voulu dire, c'est que si par malheur nous devions connaître la crise, il faudrait réfléchir à des scénarios".

Si la Constitution européenne n'est pas adoptée, "on repart à zéro. Ce n'est pas un plan B, c'est un plan zéro", a poursuivi le ministre.

Le président de l'UDF, François Bayrou, a exprimé son "désaccord profond" avec Jacques Delors. Aux pays qui ont déjà ratifié le traité, "on va dire: votre délibération, vos référendums ne comptent pas, on va réécrire le texte depuis le début. Évidemment ça ne tient pas", a-t-il dit.

Tel n'est évidemment pas l'avis des partisans du non.

A droite, le député UMP Nicolas Dupont-Aignan, favorable au non, a salué la déclaration de Jacques Delors. Tout comme Philippe de Villiers (Mouvement pour la France) pour qui M. Delors souligne que "le vote non ne conduit pas à une impasse mais qu'il porte bien une solution de renégociation".

Laurent Fabius assure qu'"on ne va pas faire l'Europe sans la France" et pronostique "une rediscussion, à partir de novembre 2006, par les chefs d'Etat en exercice". Le traité doit en effet entrer en vigueur au premier jour de ce mois-là s'il a été ratifié par tous les Etats et, si tel n'est pas le cas, rappelle-t-il, "le Conseil européen se saisit" de la question.