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Un sursaut qui ne peut être que gaulliste car il exige des vertus gaulliennes !

François Guillaume
Ex ministre

 

Cher Nicolas,

sois ici publiquement remercié pour ton courage et ton audace.
Le Rassemblement que tu organises aujourd’hui n’est pas de circonstance. Il s’imposait après le rejet par le Peuple de France de la Constitution européenne proposée, rejet pour lequel nous avons ensemble milité ; il est bon de rappeler ici que contre l’avis des plus grands partis politiques et de la plupart des corps organisés (syndicats et professions), 79 % des ouvriers nous ont suivis comme l’ont fait 70 % des paysans, 67 % des employés et une majorité d’artisans et de commerçants, c’est-à-dire la France qui travaille et qui souffre.

Ce vote majoritaire du refus était aussi un appel au changement. Or celui que le Gouvernement nous a proposé n’apparaît pas à la hauteur du défi à relever dans les dix huit mois qui nous séparent d’une échéance capitale pour laquelle se profilent déjà des candidatures, alors que la préoccupation première des hommes au pouvoir devrait être de prendre les mesures de redressement qui s’imposent ; celles que depuis 2002 nous, les non alignés de l’UMP, avons tenté de promouvoir en interne, sans beaucoup de succès il faut bien le reconnaître. Pourtant ils sont nombreux au sein de notre Majorité ceux qui dans des conversations particulières regrettent les temporisations, les reculades, les revirements qui ont jalonné l’action gouvernementale de ces trois dernières années ...

... La politique européenne de la France est atteinte des mêmes faiblesses d’autorité. A Bruxelles, au sein des institutions l’affrontement est interdit à nos diplomates et à nos ministres, si toutefois ils en avaient envie. On préfère les mauvais arrangements aux crises salutaires. En témoigne la désastreuse réforme de la PAC de 2003 acceptée au titre d’un gage de bonne volonté communautaire offert naïvement à nos adversaires commerciaux, américains notamment, pour conclure en fin d’année les négociations de l’OMC. Et qui donc y défendra les intérêts de l’Union ? Un Britannique désigné Commissaire en charge du Commerce extérieur en 2004... sans commentaires, mais non sans regret au regard du portefeuille attribué au Commissaire français, celui des Transports, l’un des plus modestes répartis entre les 25 Etats membres. Trop de diplomatie tue la diplomatie : les Français ont conscience de ces renoncements comme de nos divisions ...

... Notre autodiscipline n’est plus de mise, pas seulement parce qu’elle n’est même pas pratiquée au sein du Gouvernement ce qui est sévèrement jugé par nos électeurs, mais parce que le péril nous menace. Les Français attendent le sursaut qui ne peut être que gaulliste car il exige des vertus gaulliennes.

Ils attendent à défaut d’un homme, (on ne refait pas l’Histoire,) une équipe pour incarner le changement ; et s’il fallait, faute d’être entendu, donner un visage à ce changement, alors Nicolas DUPONT-AIGNAN il te faudrait être celui-là.