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ÉCONOMIE & SOCIAL

La planification d’entreprise :
un outil au service de la participation

 

16/04/2002

 

Ce principe de participation pyramidale se décline à différents niveaux. L’éditorial du N°5 d’Objectif-France Hebdo traite de l’État et du plan, « ardente obligation » instaurée par le Général de Gaulle.

L’exemple ci-après est une approche professionnelle dans une entreprise de taille moyenne ou importante, qu’elle soit du secteur public ou privé. Les Administrations publiques peuvent également s’en inspirer.

Le fondement de cette participation à la vie de l’entreprise est le « plan d’entreprise »[1] ou « projet d’entreprise »

 

1 - La concertation est organisée en fonction de la taille de l’entreprise et de ses structures d’organisation.

 

  • Elle débute par une phase de bilan de l’exercice précédent. Elle est l’occasion d’identifier et les faiblesses et les forces de l’entreprise (Bilan n-1)

Cette phase est le moment privilégié pour une discussion totalement libre avec le maximum de personnel. Nous sommes alors dans un bouillonnement d’idées. Elle permet en outre aux salariés de critiquer l’organisation et les méthodes de travail et d’y apporter des propositions de solutions. L’investissement de l’encadrement de proximité est indispensable.

 

  • Il s’agit ensuite de formaliser tous ces échanges dans différents scénarii (Expression). Ce travail, pour revêtir une certaine légitimité, ne saurait être réservé au seul encadrement. Les éventuels groupes pressentis pour le faire doivent être composés à l’image des diverses populations constituant l’entreprise.

 

  • Les Institutions représentatives du personnel ne doivent pas être oubliées. Ce serait une erreur fondamentale pour l’entreprise que de faire l’économie de ces débats avec les partenaires sociaux. La maladie chronique du syndicalisme Français, notamment en termes de représentativité, est avant tout politique ; ce n’est pas aux entreprises de régler ce problème.

 

2 - La décision appartient à ceux qui ont en charge la conduite de l’entreprise. Suivant les cas, il s’agit du Conseil d’Administration, du Directoire, des Directions générales. En aucun cas la décision se partage.; telle est la règle fondamentale d’une bonne gestion. ces arbitrages doivent être motivés, expliqués, compris par tous les acteurs, même s’ils n’en approuvent pas le contenu.

"Dans l'État, il y a un Président et puis il y a le Premier ministre. Dans toute entreprise, il faut un Président et un Directeur Général même quand quelque fois c'est le même personnage. Ca n'est pas contradictoire avec la participation, je dirai même : au contraire. Dans une société à participation, où tout le monde a intérêt à ce que ça marche, il n'y a aucune espèce de raison pour que tout le monde ne veuille pas que la Direction s'exerce avec vigueur. Délibérer c'est le fait de plusieurs et agir c'est le fait d'un seul ; ce sera vrai dans la participation comme c'est vrai partout et dans tous les domaines." précisait le général de Gaulle le 16/04/1969.

Par ailleurs, il n’est pas inutile de rappeler que les représentants du personnel élus dans les CA ne doivent, sous peine d’être en contradiction avec la loi, représenter une tendance syndicale. Ces administrateurs sont les représentants de l’ensemble du personnel.

 

3 – La réalisation concrète du « plan d’entreprise » (ou « projet d’entreprise ») peut faire l’objet, si besoin, d’une déclinaison dans les diverses structures de l’entreprise. Au niveau des Établissements ou Services, une méthode pyramidale similaire peut être retenue. Cette phase est surtout l’occasion de décentraliser la gestion des équipes, en fixant des objectifs, en donnant à l’initiative individuelle toute son importance, en intéressant chacun aux résultats, en établissant dès que possible la notion de contrat basé sur les orientations et les objectifs à atteindre, ainsi que sur les moyens d’y parvenir, notamment pour ce qui concerne la formation 


[1] Le plan d’entreprise peut avoir une durée différente suivant les entreprises. En règle générale, afin de mieux prendre en compte les évolutions de plus en plus rapides de la conjoncture et des techniques, il est préférable de le maintenir en constante évolution. Un plan glissant d’une durée de 3 à 5 ans est donc souhaitable. Il génère alors une activité identifiée dans l’organisation de l’entreprise.