L’annonce
du Président de la République à Londres de renforcer le
dispositif militaire en Afghanistan par l’envoi de 1000 hommes
supplémentaires ne peut que susciter des doutes sérieux et de
fortes interrogations.
Des doutes sérieux car il n’y
a pas de solution militaire en Afghanistan. Plus les forces
étrangères se substitueront aux forces afghanes, plus elles
renforceront la rébellion talibanique et s’alièneront le soutien
des populations. C’est une loi de l’histoire particulièrement
avérée en Afghanistan. Si les forces de l’OTAN doivent concourir
à mettre sur pied une armée afghane – il est regrettable que
l’aide économique internationale se fasse rare – elles ne
doivent pas se substituer à leur combat dans ce qui apparaît
aujourd’hui comme un véritable guêpier.
De fortes interrogations :
cette décision apparaît à l’évidence comme un alignement
atlantiste sur les positions américaines alors même que la
politique étrangère de Washington est un échec quasi-total.
La France n’a rien à gagner
dans un tel alignement. Elle doit plus que jamais conserver son
indépendance diplomatique et militaire. Son retour annoncé par
certains dans l’organisation intégrée de l’OTAN serait une faute
sans appel.
En tout état de cause, cette
réorientation de la politique étrangère française commande
impérativement un débat au Parlement, afin que les Français et
le Président de la République lui-même connaisse les réserves du
Parlement, voire son opposition à cette inflexion radicale de la
politique étrangère française, laquelle n’a pas été débattue
lors de la campagne présidentielle. |