Déshonneur !
Par Nicolas Dupont-Aignan, Député
gaulliste et républicain
Les
parlementaires français se rendent-ils compte à quel point ils
ont, ce 4 février, déshonoré leur fonction, affaibli notre
démocratie et rendu illégitime l’Union européenne ?
Comment ceux qui sont censés
représenter, servir et défendre le peuple, peuvent-ils ainsi le
trahir ?
Hélas, ce lundi 4 février 2008
restera comme le jour où pour la première fois dans l’histoire
de notre pays, le Parlement s’érige en censeur du peuple.
Pour préserver les formes et se
donner bonne conscience, certains font encore semblant de croire
que ce traité de Lisbonne est différent de la Constitution
Giscard rejetée par le peuple français le 29 mai 2005. Mais tous
ceux qui ont lu le traité de Lisbonne savent qu’il n’en est
rien.
En vérité, le peuple n’ayant pas
voté il y a deux ans comme les élites le souhaitaient, elles ont
décidé tout simplement de passer outre. Mais plus grave encore,
ce coup de force dans la forme se double d’une atteinte sans
précédent à notre souveraineté nationale. En effet, ce traité
par ses principales dispositions (généralisation de la majorité
qualifiée, charte des droits fondamentaux contraire à la
Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen, alignement sur
l’Otan, etc.) met en cause le droit du peuple français à
disposer de lui-même.
Bien entendu, aucune leçon n’a
été tirée des échecs du passé, notamment sur le commerce
international ou la monnaie. La nomenklatura française, UMP et
PS confondus, a tout cédé à nos partenaires sans rien obtenir
pour au moins rendre plus efficace le pouvoir oligarchique de la
Commission et de la Banque Centrale européenne !
L’histoire a toujours défait les
constructions politiques artificielles imposées par la force.
Les parlementaires aujourd’hui, par un mélange inconscient de
facilité et de lâcheté, vont décrédibiliser un peu plus nos
institutions et rendre illégitime une construction européenne
qui aurait besoin d’être réorientée et profondément réformée. Le
temps viendra où, par la force des choses, cette Europe-là
s’effondrera et il faudra alors rebâtir une Europe des Nations
qui, autour de projets concrets et de coopérations libres,
s’appuiera sur les peuples.
Le combat ne fait que commencer. A ceux qui
seraient tentés par le renoncement ou la résignation, je
rappellerai ce propos du général de Gaulle, qui prend toute sa
force aujourd’hui : « Soyons fermes,
purs et fidèles ; au bout de nos peines, il y a la plus grande
gloire du monde, celle des hommes qui n’ont pas cédé. »
|