Communiqué du 11 décembre 2007

 

Je n’aime pas voir mon pays se vendre au plus offrant

 

Réactions en chaine..

Lionnel Lucas, député UMP des Alpes Maritimes et membre de la commission d'enquête sur la libération des infirmières bulgares en Libye: "L'honneur des parlementaires, ce n'est pas de se compromettre avec un terroriste". "Recevoir toutes les crapules de la planète sous prétexte que ça leur fait plaisir, je pense que ce n'est vraiment pas le lieu d'être". "L'Assemblée nationale, c'est quand même celle qui est l'héritière des droits de l'Homme et du citoyen". "Très franchement, c'est parfaitement inopportun et il faut qu'on arrête cette mascarade". "Nous sommes là pour voter des textes de loi, le budget, nous ne sommes pas là pour faire la cour à celles et ceux qui ont défrayé la chronique internationale." "La place du colonel Kadhafi serait plus devant" cette "commission d'enquête pour nous expliquer son rôle dans cette affaire depuis le départ, plutôt que de venir manger des petits fours et de sabler le champagne". (Déclaration sur RTL, lundi 10 décembre)

Dominique de Villepin, ancien Premier ministre : "La diplomatie est un art compliqué, toujours compliqué. Je n'oublie pas toutes les victimes de l'attentat du DC10 d'UTA, je n'oublie pas l'épisode dramatique des infirmières bulgares, je crois qu'il faut garder tout cela en tête. Il faut donc être vigilants, être responsables, en même temps accompagner l'ouverture de la Libye. Il y a des enjeux importants, c'est vrai qu'il y a des enjeux économiques, il y a des enjeux diplomatiques aussi, qui ne doivent certainement pas l'emporter sur des scrupules éthiques, qui doivent nous conduire à faire preuve d'esprit de responsabilité, de décence et de prudence. Je crois qu'il est tout à fait juste de le recevoir, il est tout à fait juste de le recevoir dans cet esprit de responsabilité que j'ai indiqué". (Déclaration sur France-Info, samedi 8 décembre)

En recevant en grande pompe le colonel Kadhafi, le Président de la République paye au prix fort, celui de la dignité de la France et de son image dans le monde, le coup médiatique de la libération des infirmières bulgares.

Preuve s’il en était besoin qu’une politique étrangère ne doit pas être une addition de coups d’éclats mais une succession de discours et d’actes cohérents.

J’ai toujours défendu la « realpolitique » et je me méfie de la gesticulation « droits de l’hommiste ». Pour autant, attention à ne pas justifier l’injustifiable. En l’occurrence la visite telle qu’elle est organisée ces jours-ci va trop loin, beaucoup trop loin.

Tout d’abord, comment ne pas penser aux victimes françaises du DC10 d’UTA. Ensuite, comment accepter d’honorer celui dont le régime a enlevé et séquestré les fameuses infirmières. Enfin, pour quelques contrats de gagné, quelle perte de crédibilité pour notre pays dans le monde entier !

Le tout, sans même parler du brouhaha, voire de la cacophonie, au plus haut niveau de l’Etat, qui brouille encore davantage la réputation de notre pays.

L’image d’une Nation vaut bien plus que quelques promesses de gain immédiat. Beaucoup de Français ce soir sont tristes pour la France ! Décidément, après la Constitution européenne bis sans consultation du peuple, les embrassades excessives avec le président Bush et les velléités de retour dans le commandement militaire intégré de l’OTAN, les premiers pas de Nicolas Sarkozy en politique étrangère s’apparentent à une gesticulation qui ne peut qu’inquiéter toutes celles et tous ceux qui croient en une « certaine idée de la France !

  • Nicolas Dupont-Aignan, député gaulliste, Président de "Debout la République" DLR

  • Sarkozy "ne fixe pas sa politique étrangère sur ce que va penser l'opinion française", mais "essaie de résoudre les problèmes" précise l'Elysée.

Nicolas Sarkozy avait parlé de «dizaines de milliards de dollars». On en sait maintenant un peu plus sur les contrats signés entre la France et la Libye à l’occasion de la venue de Mouammar Kadhafi.

Equipements militaires

La Libye et la France ont signé un mémorandum de coopération par lequel la Libye «s'engage à entrer en négociation exclusive avec la France pour acquérir des équipements» militaires. Le détail de l'accord n'a pas été précisé, notamment les types d'équipements concernés.

Coopération sur le nucléaire civil

La France et la Libye ont signé un «accord de coopération» pour le développement de l'énergie nucléaire civile, prévoyant notamment la fourniture d'un ou plusieurs réacteurs nucléaires.

Selon l'Elysée, cet accord couvre la formation, la «mise en place de l'arsenal législatif, réglementaire et administratif», «la fourniture d'un ou plusieurs réacteurs nucléaires pour le dessalement de l'eau de mer» et le «soutien à l'exploration et à l'exploitation de l'uranium».

C'est le deuxième accord de la France avec un pays arabe, après celui signé la semaine dernière en Algérie. Il confirme un mémorandum signé en juillet à Tripoli, après la libération des infirmières et du médecin bulgares détenus en Libye.

Aviation
La Libye a signé des contrats portant sur l'achat de 21 Airbus de différents modèles pour les compagnies Libyan Airlines et Afriqiyah, pour un total de 3,2 milliards de dollars.