Réactions en chaine..
Lionnel Lucas,
député UMP des Alpes Maritimes et membre de la commission
d'enquête sur la libération des infirmières bulgares en Libye:
"L'honneur des parlementaires, ce n'est pas de se compromettre
avec un terroriste". "Recevoir toutes les crapules de la planète
sous prétexte que ça leur fait plaisir, je pense que ce n'est
vraiment pas le lieu d'être". "L'Assemblée nationale, c'est
quand même celle qui est l'héritière des droits de l'Homme et du
citoyen". "Très franchement, c'est parfaitement inopportun et il
faut qu'on arrête cette mascarade". "Nous sommes là pour voter
des textes de loi, le budget, nous ne sommes pas là pour faire
la cour à celles et ceux qui ont défrayé la chronique
internationale." "La place du colonel Kadhafi serait plus
devant" cette "commission d'enquête pour nous expliquer son rôle
dans cette affaire depuis le départ, plutôt que de venir manger
des petits fours et de sabler le champagne". (Déclaration sur
RTL, lundi 10 décembre)
Dominique de Villepin,
ancien Premier ministre : "La diplomatie est un art compliqué,
toujours compliqué. Je n'oublie pas toutes les victimes de
l'attentat du DC10 d'UTA, je n'oublie pas l'épisode dramatique
des infirmières bulgares, je crois qu'il faut garder tout cela
en tête. Il faut donc être vigilants, être responsables, en même
temps accompagner l'ouverture de la Libye. Il y a des enjeux
importants, c'est vrai qu'il y a des enjeux économiques, il y a
des enjeux diplomatiques aussi, qui ne doivent certainement pas
l'emporter sur des scrupules éthiques, qui doivent nous conduire
à faire preuve d'esprit de responsabilité, de décence et de
prudence. Je crois qu'il est tout à fait juste de le recevoir,
il est tout à fait juste de le recevoir dans cet esprit de
responsabilité que j'ai indiqué". (Déclaration sur France-Info,
samedi 8 décembre) |
En
recevant en grande pompe le colonel Kadhafi, le Président de la
République paye au prix fort, celui de la dignité de la France
et de son image dans le monde, le coup médiatique de la
libération des infirmières bulgares.
Preuve s’il
en était besoin qu’une politique étrangère ne doit pas être une
addition de coups d’éclats mais une succession de discours et
d’actes cohérents.
J’ai
toujours défendu la « realpolitique » et je me méfie de la
gesticulation « droits de l’hommiste ». Pour autant, attention à
ne pas justifier l’injustifiable. En l’occurrence la visite
telle qu’elle est organisée ces jours-ci va trop loin, beaucoup
trop loin.
Tout
d’abord, comment ne pas penser aux victimes françaises du DC10
d’UTA. Ensuite, comment accepter d’honorer celui dont le régime
a enlevé et séquestré les fameuses infirmières. Enfin, pour
quelques contrats de gagné, quelle perte de crédibilité pour
notre pays dans le monde entier !
Le tout,
sans même parler du brouhaha, voire de la cacophonie, au plus
haut niveau de l’Etat, qui brouille encore davantage la
réputation de notre pays.
L’image
d’une Nation vaut bien plus que quelques promesses de gain
immédiat. Beaucoup de Français ce soir sont tristes pour la
France ! Décidément, après la Constitution européenne bis sans
consultation du peuple, les embrassades excessives avec le
président Bush et les velléités de retour dans le commandement
militaire intégré de l’OTAN, les premiers pas de Nicolas Sarkozy
en politique étrangère s’apparentent à une gesticulation qui ne
peut qu’inquiéter toutes celles et tous ceux qui croient en une
« certaine idée de la France !
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