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François Fillon

15/09/2002

  • François Fillon a raison … aujourd’hui.

 

Martine Aubry avait parié sur le succès des 35 heures. Mais son échec est cuisant à un point tel que son électorat le lui a signifié en l’excluant, au moins pour 5 ans, du jeu parlementaire.

Elle laisse néanmoins au nouveau ministre du Travail une « patate chaude » particulièrement indigeste.

François Fillon doit faire face aux éternelles oppositions entre patronat et syndicats : les féodalités syndicales exigent des négociations par branches[1] et les représentants des employeurs réclament, pour leur part, une totale liberté sur les heures supplémentaires.

La position de François Fillon peut décevoir certains ; mais a-t-il vraiment d’autre choix que d’élargir dans un premier temps un droit existant (les heures supplémentaires) en espérant que la réalité du terrain impose, dans quelque temps, une solution basée sur l’accord direct entre chaque entrepreneur et ses salariés ?

Si l’on veut réformer l’État, en le recentrant sur ses principales missions, il faut accepter que les partenaires sociaux[2] s’entendent. La décision de ne pas remettre en cause ni la durée légale du travail à 35 heures (Le projet de loi sera examiné le 18 septembre en conseil des ministres - il traitera également de l'allégement des charges salariales et de l'harmonisation des SMIC), ni l’âge du départ à la retraite des différents régimes, ni les modalités de calcul des pensions est particulièrement réaliste. Il faut donc convenir, et ceci appartient au législateur in fine, que ces critères globaux représentent une base s’imposant à tous et à partir de laquelle, tout peut être permis si l’accord librement établi entre les employeurs et leurs salariés prévoit des applications différenciées raisonnables.


[1] Et non par entreprise, ce qui serait la formule la plus pertinente si l’on veut tenir compte réellement des souhaits des salariés.

[2] Objectif-France a déjà donné son avis sur la définition des partenaires sociaux, et précisé comment les réformer pour leur donner une légitimité qu’ils n’ont pas.