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L'accumulation devient indigeste, et… …J'ai mal à ma France.
13 mai
2006 |
n°26 du 23/03/2005
© gaullisme.fr
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L'affaire politico-médiatique Clearstream a pris le relais du CPE. La crise politique qui couve depuis plus d'un an se nourrit voracement des dysfonctionnements de nos institutions et du délabrement au sein de l'État :
A un an des échéances électorales nationales, personne ne s'y prendrait mieux pour détourner du débat et des urnes les citoyens les plus frileux et favoriser, ainsi, les tendances populistes les plus extrêmes de droite et de gauche[1].
Il est nécessaire de revenir sur quelques points.
Cette affaire Clearstream qui met en scène le couple majeur de l'exécutif, la "victime" a qui elle profite si on en croit les derniers sondages, l'institution judicaire, le monde des affaires et enfin, et surtout, les médias qui s'en abreuvent, nous pourrit la vie. Les Français vivent ce feuilleton printanier avec amertume et colère. Pauvre France ! Mais il faut résister à "la dictature de la rumeur et de la calomnie" comme le dénonce très justement Jacques Chirac. La justice est saisie, et elle doit, pour être efficace, opérer dans la sérénité, c'est-à-dire sans violation du secret de l'instruction[2] et en respectant la présomption d'innocence. Il lui appartient d'établir les faits et de dire le droit. Un cessez le feu général devrait être décrété entre les 3 acteurs : politique, médiatique et judiciaire. Ce vœu n'est-il qu'un rêve ? Je ne serai pas de ceux qui, à chaque occasion, exigent le départ du Président de la République ou la démission du gouvernement[3], substituant ainsi la vindicte populo-médiatique aux règles républicaines. Le respect des échéances doit rester la règle pour tous. Mais il convient de dénoncer, néanmoins, l'absence criante de moralité politique. Il appartient à nos élites de prendre leurs responsabilités face aux désaveux successifs. Comment peuvent-ils, dans ces conditions, gouverner encore la tête haute ; c'est la France qui encaisse aujourd'hui. A-t-on le droit d'en disposer ainsi ?
Le divorce entre les citoyens et le "personnel" politique se poursuit inexorablement... Le gouffre s'élargit comme l'avoue Michèle Alliot-Marie : "Il y a une rupture entre le citoyen et le politique".
L'accumulation
devient indigeste, et … j'ai mal à ma France. Alain KERHERVE [1] Les sondages marquent une nette tendance en faveur de Jean-Marie Le Pen notamment. [2] Alain Richard, ancien ministre socialiste de la Défense dénonce l'exploitation de "fuites" par les rédactions. [3] Le Président de la République est le seul habilité à remplacer tout ou partie du gouvernement. |