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Éditorial


N° 36

 

Les trois piliers de la rupture Sarkosienne
 

26  janvier  2006
 

n°26 du 23/03/2005

  • Alain KERHERVÉ
    Militant gaulliste .
     

 

 

 

L'actualité européenne resurgit ; se pose alors avec beaucoup d'acuité l'éternel problème de la prise en compte par nos élus, le gouvernement, les partis politiques et le Président de la République du résultat du référendum du 29 mai. Démocratiquement, le Général de Gaulle nous a montré, et il reste d'ailleurs le seul, la voie de l'honneur de la charge présidentielle : se soumettre, ou se démettre. Rien de tel dans le cas présent. Les uns et les autres se défaussent, sans rouge aux joues, jusqu'à apprécier la prestation et la leçon qu'a voulu nous infliger le Président de la commission européenne dans l'enceinte même de notre Assemblée Nationale.

 

Pour ceux qui ne seraient pas encore convaincus, il devient évident, sauf à vouloir rien voir ni entendre que les partis politiques, puisque se sont eux qui ont pris le pouvoir, installés douillettement dans les allées du pouvoir, se refusent à abdiquer face au verdict populaire.

 

Nicolas Sarkozy, ministre d'un gouvernement qui se tait, mais également candidat présidentiel d'une UMP qu'il a su s'approprier sans combattre faute d'opposition interne organisée, ancre l'Europe au centre du débat de la future campagne, transformant ainsi cette échéance en une revanche du 29 mai. Pouvait-il en être autrement ?

Alors, acceptons le défi : mobilisons le peuple qui a dit "non" et invitons-le à poursuivre le combat pour une Europe indépendante respectant les Nations qui souhaitent garder la maîtrise de leur destin. Ne tournons pas le dos à l'Europe. Organisons-la autour d'une structure confédérale et traitons les problèmes simplement, par la mise en œuvre de projets ou "coopérations renforcées" ambitieux respectant la règle de subsidiarité, et soutenus par tout ou partie des États-membres.

 

Nicolas Sarkozy décline sa rupture sur plusieurs points, mais avec un fil conducteur unique : la démocratie dite représentative aux mains des oligarchies et féodalités politiques contre la démocratie directe du peuple.

 

Il en est de l'Europe qu'il veut libérale et fédérale. Il en est également de nos institutions, legs gaulliste qui a fait ses preuves depuis près d'un demi-siècle. La charpente constitutionnelle présidentielle qu'il nous propose de copier outre atlantique a pour intention à long terme la suppression de l'élection du Président de la République au suffrage universel, laissant ainsi aux partis politiques l'entière représentation et responsabilité politiques. Enfin, la discrimination positive qu'il veut instaurer pour les uns sera, de facto, une discrimination négative pour les autres.

 

Europe, institutions, communautarisme sont donc les 3 piliers de la rupture Sarkosienne.

Europe : NON au "NON".

Institutions : NON à la Vème République.

Discrimination positive : NON au pacte républicain.

 

Chacun peut apprécier ou non sa démarche ; reconnaissons qu'elle a le mérite d'être claire et précise. Les Françaises et les Français ne pourront pas dire une fois le 9ème Président de la Vème République élu : "on ne savait pas !"