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Syndicalisme et participation
15 octobre 2005 |
n°26 du 23/03/2005
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La grève à la SNCM se termine dans un soulagement partagé par les protagonistes : gouvernement et syndicats, mais aussi en constatant que le problème Corse n’est toujours pas résolu et que le syndicalisme français est bien malade. Ce mouvement a été porté par un syndicalisme qui semble bien implanté dans cette entreprise (Encore faudrait-il connaître l’implantation réelle des syndicats !). Il n’en demeure pas moins vrai que le syndicalisme français a, une nouvelle fois, montré son véritable visage : non représentatif des salariés et irresponsable dans sa manière d’aborder les problèmes. Reste posé, parce que mainte fois éludé, l’éternel problème de la représentativité syndicale, du rôle et des missions du syndicalisme, du niveau pertinent de la négociation, des droits, mais également des devoirs, découlant des accords, et enfin, de l’évolution du concept résumé dans le terme « participation ».
Le constat est limpide : les syndicats imposent à tous, mais notamment aux 92% de non-syndiqués, les choix et les revendications de la petite troupe des adhérents aux centrales syndicales officielles. Les conditions dans lesquelles est estampillé d’office « représentatif » les syndicats adhérents à l’une des 5 confédérations nommément désignées par le gouvernement[1] (Aujourd’hui, mais également ceux d’avant) sont obsolètes (ex : attitude patriotique des responsables lors de la dernière guerre 39-45) et injustes. Ces cinq organisations ne sont pas disposées à partager le gâteau des subventions publiques avec d’autres. Malgré le monopole de présentation des candidats au premier tour des élections professionnelles, il convient de rappeler que c’est l’ensemble des voix recueillies par les non-syndiqués et les syndicats non-représentatifs qui arrive en tête des résultats électoraux aux comités d’entreprise. En 2000, les statistiques sont explicites : 29,3% pour cet ensemble, 24,4 pour la CGT, 22,9 pour la CFDT, 12,4 pour FO, 5,7 pour la CFE et 5,3 pour la CFTC. Eloquent ! Imaginons un tel système pour les élections politiques, où seules les candidatures des grands partis seraient prises en compte !
Par définition, négocier c’est rechercher le compromis acceptable, chacun ayant fait un pas vers l’autre. Les accords ainsi signés établissent des droits, mais ignorent les devoirs, même ceux qui semblent évidents à tous. Prenons un exemple simple : un accord (majoritaire de préférence) intervient dans le domaine salarial. Il détermine les évolutions salariales pour une période déterminée. La paix sociale que chacun peut attendre d’une telle issue n’est pas assurée. Dès le lendemain, les syndicats ont le droit (et ils ne s’en privent pas !) de poursuivre leur action sur ce thème. Des droits, mais pas de devoirs.
Il appartient donc à ceux qui se réclament du Gaullisme de mettre tout en œuvre pour aboutir, dans le cadre de l’actionnariat salarié, à la copropriété des entreprises. C’est par là que le « patriotisme économique » cher à notre Premier ministre triomphera. ________________________________________ [1] Il s’agit des confédérations CGT, CGT-FO, CFDT, CFE et CFTC [2] Le 29 avril 69, le NON sur son projet de régionalisation et de réforme du Sénat, projet indispensable pour mettre en œuvre la participation dans toute sa dimension, l’emporte. Giscard d’Estaing avait appelé à voter NON. |
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La négociation suppose qu’il y ait : - des partenaires légitimes (représentativité, champ déterminé de prérogatives) - un ou des sujets déterminé(s), - une règle rendant l’accord applicable (c'est-à-dire valable)
- un respect de ses conclusions écrites et celles
qui sont induites. |