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Communiqué du 07 septembre 2008

 

Debout la République en route vers les élections européennes

 

Samedi et dimanche se tenaient les universités de rentrée de Debout la République. Outre un débat de choix sur le thème « France, Europe, mondialisation : comment sortir de la régression économique et sociale ? », Nicolas Dupont-Aignan y a précisé sa stratégie pour les élections européennes.

Le débat sur la régression économique et sociale a été particulièrement intéressant, du fait de la qualité des intervenants : Gérard Lafay, Jean-Pierre Gérard (président des N°1 Français à l’exportation), Jean-Luc Gréau, Emmanuel Todd et Jean-François Kahn. Tous ont plaidé pour un meilleur encadrement du capitalisme, dont les excès sont aujourd’hui largement démontrés et qui ne font quasiment plus débat. Jean-Pierre Gérard, citant Gandhi, a souligné que l’entrepreneur devait être « moral ». Reprenant les thèses de Jean-Luc Gréau, il a plaidé pour une régulation du capitalisme par des organisations régionales, pour éviter la « déflation salariale » que provoque le libre-échange. Emmanuel Todd a affirmé que la lutte contre « l’anarchie néo-libérale » passe par une initiative franco-allemande pour mieux réguler l’économie. Enfin, Jean-François Kahn a soutenu que le débat de 2005 était dépassé et qu’il fallait parler d’avenir.

La diversité des intervenants (chef d’entreprise, économistes, historien, journaliste) était un signe d’ouverture et un gage de qualité. Mieux, ce débat rassemblait des personnes qui n’avaient pas le même parcours politique puisque Jean-François Kahn et Emmanuel Todd avaient voté « oui » au Traité Constitutionnel Européen, même si ce dernier, qui s’était opposé à Maastricht, nous a confié avoir été content que le « non » passe. Ces différences ont assez logiquement animé le débat, qui valait largement ceux des plus grands partis. Il en est ressorti que les alter européens doivent sans doute éviter de se référer sans cesse à la « trahison » du traité de Lisbonne, qui, aussi choquante soit-elle, est de l’histoire ancienne, pour se concentrer sur l’élaboration d’un plan B qui pourrait le support de la liste Debout la République pour les élections européennes.

Et il faut dire que jamais DLR n’a paru mieux préparé pour une telle échéance, que ce soit par le contexte actuel, qui valide malheureusement les analyses des « nonistes », par le sujet de l’élection à venir (l’Europe) et surtout la force du mouvement. En effet, il n’y avait jamais eu autant de monde à Dourdan pour ces universités de rentrée puisque 450 personnes ont assisté au discours de Nicolas Dupont-Aignan. Outre une critique volontiers radicale de l’action du président de la République, il a précisé la stratégie du mouvement pour les élections à venir. Il n’y aura pas d’alliance avec Philippe de Villiers, muet sur le traité de Lisbonne, et soutien du président. Il a également commencé à esquisser les premiers traits de sa campagne, à savoir une critique factuelle des errements de la construction européenne d’aujourd’hui et les solutions pour changer radicalement l’Europe. Enfin, il a annoncé un Congrès pour le 23 novembre.

La majorité des Français est convaincue de l’intérêt de l’Europe, démultiplicateur des possibles. Mais la conscience que la direction prise depuis 20 ans est la mauvaise progresse, tout comme la volonté de changer radicalement de modèle. Rendez-vous en juin 2009 pour l’exprimer dans les urnes.

Laurent Pinsolle