Biographie
Né le 15 janvier 1912, à
Paris.
Son père, le professeur
Robert Debré, membre de l'Académie de médecine et de
l'Académie des Sciences, a été le fondateur de la pédiatrie
française avant d'être le rénovateur des études médicales.
Sa mère, Jeanne Debat-Ponsan, fut l'une des premières femmes
internes et chefs de clinique des hôpitaux de Paris.
Études au lycée Montaigne,
puis au lycée Louis-le-Grand, licencié et diplômé de l'École
libre des Sciences politiques ; au cours de son service
militaire, élève à l'École de Saumur et de Cavalerie ; puis
docteur en droit. Il est reçu à vingt-deux ans au concours
de l'Auditorat au Conseil d'État.
Mobilisé en 1939, instructeur
des élèves-officiers de cavalerie, puis affecté à une unité
combattante. Fait prisonnier en juin 1940, évadé en
septembre. Au cours des années 1940, 1941 et début 1942,
tout en poursuivant officiellement une carrière
administrative, il participe de diverses façons à la
Résistance. Membre du Comité général d'études et du
mouvement « Ceux de la Résistance », il est contraint, au
début de l'année 1943, à une clandestinité totale. Il vivra
désormais sous plusieurs noms, notamment celui de Jacquier.
Il sera, en juillet 1943, chargé par le gouvernement du
général de Gaulle, de la nomination de préfets et
commissaires de la République pour le jour de la Libération.
En août 1944, il est lui-même commissaire de la République
pour la région d'Angers. Appelé par le général de Gaulle, il
dirige une mission de réforme administrative et, à ce titre,
crée l'École nationale de l'administration, en novembre
1945. Le départ du général de Gaulle le restitue à la
fonction publique. Il est totalement secrétaire général aux
Affaires allemandes et autrichiennes. Il adhère au
Rassemblement du Peuple Français dès sa création.
Élu sénateur d'Indre-et-Loire
en octobre 1948, réélu en 1955, il sera pendant dix ans un
orateur écouté de l'opposition. Il participe à la lutte
contre la Communauté européenne de la défense et se situe au
premier rang des adversaires à la fois de la
supranationalité et de l'intégration atlantique. Il critique
vivement l'absence de politique gouvernementale, notamment
en Algérie.
Après le retour du général de
Gaulle en mai 1958, garde des Sceaux, il a la charge de
rédiger la Constitution, et procède à une importante réforme
de l'administration de la justice.
Premier ministre de janvier 1959 à avril 1962, il fait face
au redressement économique de la France, à la naissance de
la force de dissuasion et au règlement de la guerre
d'Algérie. Son temps à l'hôtel Matignon est marqué par de
multiples réalisations qui vont de l'établissement de la
paix scolaire à la naissance du Centre national d'études
spatiales. Il quitte ses fonctions de Premier ministre en
avril 1962.
Après un échec en
Indre-et-Loire, il est élu député de la Réunion en 1963 ; il
exercera son mandat de député pendant vingt-cinq ans et dans
le même temps sera maire d'Amboise et conseiller général
d'Indre-et-Loire.
Il est de nouveau ministre du
général de Gaulle : ministre de l'Économie et des Finances,
janvier 1966-juin 1968 ; ministre des Affaires étrangères,
juin 1968-avril 1969 ; enfin, après le départ du général,
ministre d'État, chargé de la défense nationale pendant
quatre ans.
Il quitte définitivement le
gouvernement de la France en 1973 et cesse volontairement
d'appartenir au Parlement en juin 1988. Au cours des quinze
années, de 1973 à 1988, il entreprend de nombreuses
campagnes notamment contre l'inflation et pour le retour à
un système monétaire international, contre la
supranationalité européenne, et pour le redressement
industriel de la France dans un temps qu'il est le premier à
appeler de guerre économique. Son analyse de la situation
démographique le met au premier rang dans la lutte pour une
politique familiale.
Élu, le 24 mars 1988, à
l'Académie française, au fauteuil du duc Louis de Broglie (1er
fauteuil) et reçu sous la coupole le 19 janvier 1989 par le
Professeur Jean Bernard.
Mort le 2 août 1996
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