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Communiqué du 7 novembre 2005
 

 

Pour la France, c'est la République ou la mort

 

 

François MORVAN

Président de "Vive la République"

 

Les émeutes qui embrasent les quartiers de banlieue sont le produit de décennies de politique irresponsable. Le chômage de masse et le creusement des inégalités sociales a constitué le terreau des mauvaises graines qu'on a ensuite fait prospérer: le laxisme angélique qui a opposé sous la gauche (à l'exception du courage de Jean-Pierre Chevènement) le "social" à la répression de la délinquance; la glorification du communautarisme face aux valeurs républicaines et laïques; l'absence d'une politique cohérente et sur la durée en matière d'immigration; le renoncement de l'école à l'autorité et aux savoirs fondamentaux; l'irresponsabilité dans la gestion des services publics.

Aujourd'hui, la répression des émeutiers est inséparable de l'action de redressement d'une société malade de la dissolution des liens sociaux au profit du tout-marché. Si les bandes qui incendient voitures et bâtiments, tirent sur la police, caillassent les pompiers, menacent la vie des personnes, ne sont pas mises hors d'état de nuire, des quartiers entiers se videront des derniers habitants, de toute origine et de toute croyance, capables d'y reconstruire un lien social durable.

Chacun peut voir qu'au delà du désarroi d'une frange de la jeunesse privée d'avenir, il y a de véritables gangs qui entendent désormais faire de certains quartiers des zones où le droit de la République est remplacé par celui du plus fort, et où la violence au nom de l'injustice sociale est devenue une culture et une idéologie, recouvrant une économie parallèle parfois très lucrative.

Ces bandes sont le miroir criminel de la sauvagerie financière qui met le monde en coupe réglée. Le choeur du politiquement correct s'émeut que le ministre de l'intérieur parle de "la racaille". Il ne faut rien connaître à la jeunesse et à la banlieue pour ne pas savoir que c'est là le langage dont elle use elle-même pour les désigner. Et lorsqu'il dit que la police, au service de la démocratie et de la République, doit reconquérir ces "territoires", il a raison. Que Nicolas Sarkozy use de démagogie pour sa campagne présidentielle au profit d'un projet politique qui met l'autorité au service du capitalisme financier, c'est une chose certaine. Qu'il faille en revenir au laxisme en matière de sécurité en est une autre.

L'intégration des jeunes issus de l'immigration passe par la réaffirmation dans tous les domaines d'une République de citoyens égaux en droits et en devoirs dans lequel chacune et chacun doit être aidé à avoir sa chance, indépendamment de ses origines et de ses croyances.

Le ministre de l'Intérieur, qui est dans son rôle lorsqu'il affiche la fermeté contre la délinquance et le crime, devrait davantage s'en souvenir lorsqu'il prône la privatisation du domaine public et la discrimination positive à la mode américaine, qui n'est que le lot de consolation pour une société éclatée en communautés fermées les unes aux autres et au développement séparé, et où la promotion sociale est un rêve en réalité impossible lorsqu'on n'est pas né au bon endroit.

Les émeutes sont bien la crise de la France et de la République, conduites au désastre par une oligarchie qui se croit l'élite. Il faudra une volonté forte et durable pour en sortir, par l'effort de toutes et tous et par un programme fort dans tous les domaines.

Pour la France , c'est clair : c'est la République ou la mort.