Retour

 



Communiqué du 23 juin 2006

 

Le gaullisme et la tromperie de Nicolas SARKOZY.

 

Dans une tribune publiée dans le Journal du Dimanche, ce 18 juin, le président de l’UMP nous dévoile quelques convictions fortes qu’il affirme tirer du gaullisme.

Je passerai volontairement sur les incantations qui se veulent philosophiques autour de quelques mots pompeux qu’il utilise : audace intellectuelle, l’art de la rupture, tradition et révolution, passé et avenir, mots que n’importe quel candidat usera à profusion pendant la campagne présidentielle.

Dans cette tribune, afin de s’attirer des sympathies « gaullistes », il fait référence à deux thèmes chers au Général et aux gaullistes de conviction : la constitution de la Vème République et l’indépendance de la France, notamment vis-à-vis de l’OTAN.

*  La Constitution : les propositions qu’il fait dans ce domaine représentent une profonde rupture avec la Vème République. Les points fondamentaux de la constitution gaullienne sont mis à mal : primauté du Président de la République, main mise des partis politiques sur l’exécutif, séparation des pouvoirs législatif et exécutif, référendum, etc. (Voir en détail) ;

*  L’indépendance Nationale : appeler à voter « oui » pour une constitution européenne destinée à mettre les forces armées des pays-membres sous domination de l’OTAN, donc des Américains, est pour le moins antinomique avec le combat qu'a mené le général de Gaulle contre la CED de 1950 à 1954 (voir dossier) et à sa décision de retirer les armées françaises des forces intégrées à l’OTAN.

Il devient urgent que tous les gaullistes de conviction dénoncent ce scandaleux stratagème mené par Nicolas Sarkozy qui cherche des voix "gaullistes", mais qui souhaite, sur le fond, une rupture totale avec le gaullisme authentique.

A.K

 
  • Réaction de Charles MOULIN au texte de Nicolas Sarkozy

Non M. Sarkozy, vous n’avez rien compris à ce qu’est le Gaullisme (entendons par là l’action et la pensée du Général de Gaulle). Non le Gaullisme ce n’est pas la rupture, c’est la continuité de l’État, c’est la persistance de la Nation, c’est la France éternelle.

Non M. Sarkozy, la Nation ce ne sont pas « les énergies contraires », c’est l’unité dans la grandeur.

Non M. Sarkozy, vous n’êtes pas, vous ne serez jamais l’homme du rassemblement, vous l’apôtre du communautarisme sous toutes ses formes, vous incapable d’unifier le groupe parlementaire UMP autour du gouvernement fantoche auquel vous appartenez.

Non M. Sarkozy, vous ne récupérerez pas l’image du Général comme l’a fait l’actuel occupant de l’Élysée pendant des années ; comment ne pas rire (ou ne pas pleurer, c’est selon) en apprenant que vous avez des « convictions fortes ».

Non M. Sarkozy, vous ne pouvez vous prétendre gaulliste, vous qui réclamez la modification des institutions de la Ve République qui soutiennent, seules, encore, un État désarticulé par les politiques ultra-libérales dont vous êtes le chantre.

Non M. Sarkozy, vous n’avez pas le droit (et d’ailleurs qui l’aurait), malgré la fatuité qui est la vôtre, de vous faire l’interprète des volontés d’outre-tombe du Général de Gaulle ; c’est indigne, c’est infâme, c’est abject.

Non M. Sarkozy, ce n’est pas vous qui redresserez la France, qui redonnerez confiance et espoir à son peuple, qui nous ferez à nouveau croire aux songes, vous qui rêvez seulement de l’Europe supranationale, atlantiste, toute puissante, vous qui regrettez tellement le vote du 29 mai 2005 et appelez de vos voeux la ratification du traité constitutionnel européen par le Parlement.

Non M. Sarkozy, il ne suffit pas de se payer de mots pour abuser le peuple français, vous l’apprendrez à vos dépens ; les Français n’ont que faire d’une girouette qui tourne, tourne, tourne. Non, nous n’avons décidément pas besoin de vous (ni de votre alter ego féminin du PS, en tous points votre semblable) pour tracer l’avenir de la France.