Communiqué des 15 & 22 mars 2007

 

Emotion, respect, regrets

 
 

Soutien sobre de Chirac à Sarkozy

jeudi 22 mars 2007 07h28

Jacques Chirac s'est acquitté mercredi sans chaleur d'une formalité en apportant son soutien à la candidature présidentielle de Nicolas Sarkozy, qui quittera lundi le ministère de l'Intérieur. Ce soutien met provisoirement un point final à 12 ans de relations houleuses entre le chef de l'Etat et Nicolas Sarkozy, qui avait soutenu en 1995 la candidature à l'Elysée d'Edouard Balladur contre Jacques Chirac.

 


 

Le message que le Président Chirac a adressé aux Français ce dimanche 11 mars m'a, je l'avoue, ému.

C'est une page importante de l'histoire de la Vème république qui est tournée par l'annonce de sa retraite politique. Son intervention a été particulièrement digne, et ce qu'il a dit, pour peu qu'on oublie la réalité de ces douze dernières années, sincère et fondamentale.

Il n'a pas, à cette occasion, exprimé un choix, mais la totale absence de référence au général de Gaulle dont il a été pourtant un ministre, présage un soutien à Nicolas Sarkozy ; une référence gaullienne eut été déplacée.

 

Son bilan

Que faut-il retenir son passage à l'Elysée :

Après la première cohabitation de 1986 à 1988, que l'on pensait n'être qu'un incident de parcours que l'histoire ne nous épargne jamais, la dissolution ratée en 1997, toujours inexpliquée, a institutionnalisé la cohabitation comme un mode de gouvernance. Le quinquennat, prônée par Valéry Giscard d'Estaing qui s'en est suivi, a transformé nos institutions et rétabli le pouvoir des partis politiques. Aujourd'hui, beaucoup des candidats à la magistrature suprêmes utilisent ce constat pour aller vers une VIème république qui ne sera qu'un clone de la 4ème réputée pour son instabilité gouvernementale. Par ailleurs, le retour de la France au sein du comité militaire de l'OTAN est une position notoirement antigaulliste qu'il est indispensable de rappeler*.

 

Une Europe ayant perdu son contrôle

La création d'une monnaie unique, l'Euro, dont on mesure aujourd'hui toute l'étendue du désastre tant auprès des familles par une réelle augmentation des produits de première nécessité, qu'au niveau de notre économie par une parité euro-dollar plombant nos exportations (Airbus !). Utile aussi de rappeler l'échec personnel, mais heureux pour la France, du référendum européen du 29 mai 2005, que le Président n'a pas, ni de près, ni de loin, évoqué pour ne pas gêner Nicolas Sarkozy qui s'apprête à le contourner dès son éventuelle élection.

Nous pourrions lister toutes ses erreurs (Service national…), mais il convient de rester sur l'essentiel.

 

Ne pas omettre pour autant

Néanmoins, personne ne pourra oublier la politique étrangère de la France pendant ses deux mandats. C'est bien dans ce domaine que Jacques Chirac s'est montré le plus gaulliste, et notamment dans l'affaire Irakienne pendant laquelle la voix de la France s'est voulue indépendante, forte et appréciée partout dans le monde. Comment pourra-t-il, sans détourner les yeux de ceux des Français qu'il dit tant aimer, reconnaître en Nicolas Sarkozy, le candidat le mieux disposé à poursuivre cette politique ?

 

 

La fin d'une époque, mais pas celle du gaullisme

Dans l'histoire du gaullisme, on peut distinguer trois phases générationnelles. La première correspond à la guerre 39-45. Il reste très peu d'acteurs de cette héroïque période, et personne dans la classe politique ne peut encore s'y référer. La seconde, celle du retour du Général aux affaires en 58, les débuts de la Vème république, plus politique qu'historique, se termine par le départ de Jacques Chirac. Aujourd'hui, une troisième génération va éclore. Elle s'appuiera sur l'héritage laissé par le Général, mais aussi, et surtout, sur les idées qu'il a toujours défendues, dans tous les domaines, avec cette sensibilité sociale si nécessaire. Son œuvre inachevée sera le fil conducteur de notre action et celle des générations à venir. Le gaullisme n'est pas mort comme le souhaitent tous ces "revanchards" qui rêvent, en secret, de lui "faire la peau". Il survivra et représentera, une fois de plus, le renouveau de notre Nation, libre, indépendante, démocratique, sociale, respectée et reconnue dans le monde entier comme une référence humaniste.

Alain KERHERVE

 

 

 


Retour honteux de la France dans l’OTAN
Annoncée en pleine grève, le 5 décembre 1995, la réintégration de la France au sein du conseil des ministres et du comité militaire de l’Organisation du traité de l’Atlantique nord est passée quasiment inaperçue. Or cette décision tourne la page ouverte en 1966 par le général de Gaulle avec le retrait de l’organisation militaire intégrée de l’Alliance. Aboutissement d’un rapprochement progressif engagé dès les années 70, cet acte politique majeur s’appuie sur des arguments fallacieux. (Paul-Marie de La Gorce) -A lire