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Communiqué du 01 décembre 2006

 

La déclaration de Nicolas Sarkozy : un non-évènement !

 

 

 

 

Il devait épater, annoncer sa candidature de manière exceptionnelle… En fait, c'est peut-être la banalité qui est la divine surprise tant nous avons été "people-isés" depuis plusieurs mois.

 

 

 

Quelques réactions tout de même.

 

"J'ai l'ambition de créer une nouvelle relation avec les Français qui repose sur deux mots : confiance et respect."

Nicolas Sarkozy admet donc que le gouvernement actuel, dont il est le "vice-premier ministre", n'a aucune relation de confiance et de respect avec les Français.

Dont acte

"confiance en la parole donnée"

Les exemples sont nombreux, et je ne prends qu'un. La privatisation de GDF. Après avoir fait voter une loi garantissant la non-privatisation de ce service public lorsqu'il était ministre des finances, le gouvernement Villepin-Sarkozy d'aujourd'hui va dans le sens contraire. Comment peut-on alors parler de confiance ?

Dont acte.

"Notre démocratie a besoin de franchise, d'honnêteté, de vérité".

Et en guise de caution il propose de faire ratifier le cœur de la constitution européenne rejetée le 29 mai 2005 par voie parlementaire : quelle leçon d'honnêteté politique.

Dont acte.

"…je veux rompre avec une façon de faire de la politique"

Veut-il dire que sa rupture concerne également, surtout diront certains, la manière dont il pratique lui-même aujourd'hui ? Evidence.

Dont acte.

"Je souhaite un président responsable"

Il dénonce l'irresponsabilité de Jacques Chirac, Président de la République qui l'a nommé ministre. Dans ce cas, pourquoi avoir accepté une mission ministérielle aussi peu légitime ? Par ambition personnelle.

Dont acte.

 

Nicolas Sarkozy contre Nicolas Sarkozy !

En conclusion : comment peut-on faire confiance au candidat UMP autant en "rupture tranquille" avec le ministre en exercice. La solidarité gouvernementale est (ou devrait être) la première qualité d'un exécutif tel qu'il a été conçu depuis 1958. La solidarité gouvernementale fait de chacun de ses membres un coresponsable de la politique menée par le Premier ministre. Adhésion de la Turquie, privatisation de GDF, non respect du référendum européen… Dont acte.

Alain Kerhervé

 

PS : L'émission ultra-médiatisée du 30 novembre en "prime-time" sur antenne 2 n'a fait que confirmer le triple langage du candidat-président UMP-ministre d'état. Sa prestation a pris l'allure d'un discours de campagne…bien rôdé. Par ailleurs, devant les professionnels de la restauration, il affirme pouvoir baisser la TVA à 5,5% malgré l'opposition européenne. Comment ? "C'est pas moi qui ai promis, et pourtant c'est moi qui vais tenir." Joyeuse anniversaire, Monsieur le Président...