Communiqué du 6 juillet 2007

 

Gaulliste de conviction

 
  • Présentation de l'éditeur

Avec le temps, l'action et la personne du général de Gaulle ont été progressive-ment reconnues et célé-brées... pour être mieux étouffées et trahies, sou-vent par ceux-là même dont le devoir était de maintenir un héritage pourtant revendiqué.

Aujourd'hui encore, beau-coup de questions restent ouvertes sur le déroule-ment des événements, les attitudes et les décisions du Général pendant les années mouvementées de la seconde moitié du XXe siècle.

Les souvenirs du témoin privilégié que fut Pierre Lefranc apportent un précieux et authentique éclairage sur ces moments historiques : les débuts et l'échec du RPF, le retour en 1958, le putsch des généraux, le voyage à Baden, la rupture avec Pompidou, le départ du général et son décès. Il rappelle enfin les analyses critiques des gaullistes de conviction à l'égard de la politique des successeurs.

À l'heure où la vie politique semble vouée à l'insignifiance et à l'inconstance, ce livre est le témoignage d'une double fidélité : fidélité du Général à la France, fidélité de Pierre Lefranc à de Gaulle, à travers toutes les circonstances.

Si Charles de Gaulle a suscité de tels dévouements, c'est d'abord parce que lui-même ne transigeait pas sur l'essentiel : le service désintéressé de la France.

  • Biographie de l'auteur

Baron du gaullisme, Pierre Lefranc fut l'un des premiers résistants. Ancien Français libre, il a assisté le Général durant tout son parcours politique, au RPF, à Matignon, à l'Élysée. Fondateur de l'Institut et de la Fondation Charles de Gaulle, il a donné son témoignage sur la guerre, la Résistance et la Libération dans un premier volume : D'une Résistance l'autre, 1940-1947, prix littéraire de la Résistance 2006

Nicolas Dupont-Aignan et Pierre Lefranc (Photo AK)

Il est le gardien du temple gaulliste. A 85 ans, Pierre Lefranc, compagnon du Général des débuts du RPF jusqu'à sa mort, en 1970, et cofondateur avec André Malraux de l'institut Charles-de-Gaulle, traque les manquements à la mémoire du fondateur de la Ve République. Dans « Avec de Gaulle », réédition du récit de ses années aux côtés de l'ancien président, il signe un chapitre inédit. Procès en tartufferie, le texte intitulé « L'imposture et les dérives » entend démasquer les « pseudo-gaullistes » à travers trente-cinq années de politique (1970-2005).

Premier visé : le RPR, coupable aux yeux de Lefranc d'avoir, par des alliances centristes, poursuivi la construction européenne aux dépens de l'indépendance française. De la présidence Chirac, l'auteur ne retient que l'opposition à la guerre en Irak. Il reproche à l'ex-chef de l'État d'avoir légitimé le gouvernement de Vichy en reconnaissant la responsabilité de la France dans la rafle du Vél' d'Hiv et déplore l'instauration du quinquennat : « Aujourd'hui, les présidentielles ont trop d'influence sur les législatives. »

Pierre Lefranc, qui, en 2002, avait voté pour Jean-Pierre Chevènement, ne reconnaît que peu de « gaullistes de conviction » . Parmi eux, il cite le député réélu Dupont-Aignan et le sénateur Baudot. Qu'en est-il du président en exercice, qui, pendant la campagne, est allé à Colombey rendre hommage au Général ? « Sarkozy peut faire la rupture qu'il veut, il n'a aucune raison de se réclamer du gaullisme. Il n'y a qu'à voir ses objectifs en matière européenne » , bougonne l'ancien résistant. Politique spectacle, campagnes à prix exorbitants, « la vie publique a perdu de sa dignité » , déclare Lefranc, dénonçant « une pollution par l'argent » . Gaulliste de la première heure, il semble compter les dernières d'une espèce en voie de disparition

Aurélie Jacques - Le Point