n° 60

14 juin 2009

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Le bloc-notes 

HADOPI


... suite

  •  En censurant  le volet répressif de la loi informatique et liberté, le Conseil constitutionnel inflige un troisième camouflet à Albanel et à la politique de Sarkozy.

Quatre fois rejetée dans son principe au Parlement européen, une fois repoussée par l'Assemblée nationale... La loi HADOPI avait déjà du plomb dans l'aile. Mais cette fois-ci, elle semble bel et bien enterrée: le Conseil constitutionnel vient, à son tour, de dire «non» à la loi internet et création en censurant le principe de «riposte graduée», qui prévoyait la coupure de l'accès à Internet pour sanctionner le téléchargement illégal. Quelle conséquence tirer de ce nouveau désaveu ? Pour commencer, faire assumer à Christine Albanel l'arrogance de sa croisade pour cette loi.

Le retour de la justice dans la sanction

«C'est à la justice de prononcer une sanction lorsqu'il est établi qu'il y a des téléchargements illégaux», soulignaient, selon le journaliste du Monde Philippe Le Cœur, les Sages de la rue Cambon. Par tous les moyens et toutes les formules, la ministre de la Culture avait tenté de rabrouer ceux qui voyaient dans la riposte graduée une façon de sanctionner sans jugement un comportement. Les eurodéputés avaient eux-mêmes massivement plébiscité l'amendement Bono qui visait à interdire ce cheminement légal étrange où les tribunaux et la contradiction de la défense disparaissaient du rapport entre le justiciable et la loi, et qui soulignait le fait que l'accès à Internet est un droit.

Un principe que les membres du Conseil constitutionnel ont repris à leur compte : «Internet est une composante de la liberté d'expression et de consommation.» Dur pour Albanel qui clamait contre ses contradicteurs qu'Internet n'était pas un droit fondamental.

Dans le fond, dans la forme et dans l'application, le Conseil constitutionnel a donc rejeté l'intégralité de la démarche de la HADOPI et toute la campagne qui a entouré cette loi qui faisait suite à la très controversée DADVSI. Alors qu'ils avaient négligé l'avis de la Cnil, Sarkozy et ses sbires ne peuvent pas contester la légitimité de cette institution. Quelles conclusions en tireront-ils ? En période de remaniement ministériel, ce n'est guère difficile à deviner.

 
La cité des hommes

Dominique

de Villepin

  •  Dominique de Villepin veut rafraîchir l'UE  

Dominique de Villepin, invité sur France Info, s'est exprimé sur l'avenir de l'Union Européenne. L'avocat s'est attristé du manque d'intérêt général vis-à-vis de l'Union européenne, admettant au passage la complexité des institutions communautaires, la Commission européenne en première ligne. "L'Europe occupe de moins en moins de place dans le monde, alors qu'elle est la première puissance économique", a constaté Dominique de Villepin, ajoutant que l'Union Européenne avait "encore beaucoup de chemin à faire".

 

Il publie "la cité des hommes

"Jamais je n'ai ressenti à ce point dans ma vie le sentiment qu'il fallait aller jusqu'au bout" précise-t-il.  : le voici comme libéré de lui-même, s'avançant sans troupes vers de nouveaux combats.

 

 

Le Dixel chez Amazon
 

  •  Les éditions Le Robert lancent le «Dixel»

Les éditions Le Robert ont lancé jeudi dernier un nouvel ouvrage : le dictionnaire encyclopédique «Dixel» qui, destiné à un public familial, présente la particularité de comporter une édition papier en un volume de 2112 pages, agrémentées de cartes, de schémas et de nombreuses photos, ainsi qu'une édition en ligne actualisée et enrichie par des informations supplémentaires.

 

Lors d'une conférence de presse, au cours de laquelle ce nouveau dictionnaire regroupant les mots de la langue française (en noir) et les noms propres (en rouge) a été présenté, Marianne Durand, la directrice générale, a expliqué que «ce projet, dont la conception a commencé il y a plus de trois ans, a nécessité l'intervention de plus de 150 spécialistes».

Des lexicographes, des rédacteurs spécialisés dans tous les domaines du savoir (science, sciences humaines...), des infographistes, des cartographes, des typographes, des maquettistes et des développeurs multimédia ont notamment participé à son élaboration.

«Vingt métiers différents se sont coordonnés pour arriver à la création de ce dictionnaire»…

…, a indiqué Madame Durand, précisant au passage que l'ouvrage, tiré à 150 000 exemplaires, pèse 2,3 kilos !

Un « duo » en vente le jour même dans les rayons des librairies des pays francophones

Ce dictionnaire, fait référence à plusieurs mots et il est «plein d'images et de pixels» expliquant ainsi le choix du nom.

Quant à Didier de Calan, directeur éditorial «langue française», il a pour sa part souligné que le dictionnaire était «une invitation au voyage que l'on a voulu rendre vivant, avec plusieurs images sur un sujet».

Par exemple, une page entière est consacrée à l'Union européenne, avec force photos montrant les drapeaux des pays membres, mais aussi des petites vignettes sur lesquelles l’on peut notamment voir à quoi ressemble un euro. On y trouve aussi Simone Veil, alors qu'elle était présidente du Parlement européen en 1979 ou encore le Général De Gaulle et Adenauer se serrant la main en 1963 à l'occasion de la signature du traité de l'Élysée.

L'édition papier du «Dixel» comprend 58 000 mots et définitions et se présente comme «un guide de voyage» tandis que l'édition Internet se veut davantage «un GPS» dont l'objectif serait d'expliquer de la manière la plus accessible et la plus pédagogique la langue de Molière, la culture et le monde actuel, celui du XXIème siècle, égrenant des thématiques aussi variées que l'écologie, l'économie, la médecine ou encore les médias...

Au prix de 29,90 euros en France, l'achat du «Dixel 2010» permet d'accéder, durant quatre ans, au site Internet, grâce à un code unique que contient chaque exemplaire.

Enfin, l'édition en ligne, qui recèle deux fois plus d'informations que l'édition papier, renvoie à environ 500 autres sites Internet «considérés comme pertinents» pour compléter ses informations avec des données supplémentaires, à l’instar des sites du Louvre, celui de la BNF ou encore celui du Panthéon.

 

Par
Laurent Pinsolle

  •   Le PS ou la chronique d’un suicide annoncé

J’avoue qu’il est un peu facile de tirer sur une ambulance, mais devant un tel acharnement à foncer dans le mur, il est difficile de résister à la tentation d’écrire sur le sujet, ne serait-ce que pour réfléchir aux conséquences de l’effondrement du Parti Socialiste Français.

Une campagne désastreuse

Pire encore que la campagne du Modem, le Parti Socialiste a osé des arguments moins crédibles et moins intéressants les uns que les autres. Après avoir ratifié tous les traités qui lui ont été présentés, le PS a osé faire campagne pour « changer d’Europe », semblant renier tout ce qu’il avait fait hier mais sans véritablement aller au bout de cette remise en question.

Ensuite, Martine Aubry a expliqué qu’il fallait aider le PS à renverser le président de la Commission, argument aussi peu crédible que motivant. Les Français n’ont que faire de qui est à la tête de la Commission Européenne et ceux qui s’y intéressent savaient que la situation catastrophique de la gauche en Europe ne permettrait pas de tenir cette promesse de gascon.

Le pire à venir ?

Si le Parti Socialiste n’est pas tombé plus bas, c’est sans doute grâce au poids des habitudes car il méritait bien moins, même si cela représente une perte de près de 40% par rapport à 2007… Il faut dire que le spectacle offert depuis trois ans est terrifiant de nombrilisme et d’agressivité entre camarades. Mais le pire est, pour paraphraser Le Monde, que « le navire prend l’eau sans qu’aucune brèche ne soit colmatée ».

Car le choix de mener des primaires fin 2011 promet encore deux années et demi de guerres intestines. Le Parti Socialiste semble incapable de tirer la moindre leçon de ses erreurs. Il est évident que les deux années à venir vont être une catastrophe tant la guerre des egos va se poursuivre. Comme depuis trois ans, nous allons continuer à entendre des socialistes dire du mal d’autres socialistes.

Vers l’anéantissement ?

C’est bien la conclusion qui semble la plus probable pour le Parti Socialiste. Car pour les primaires de 2011, nul doute que l’affrontement entre partisans et opposants de Ségolène Royal sera terrible. J’ai le sentiment que le « Tout sauf Ségolène » devrait l’emporter, sans doute autour de DSK, revenu de New York. Mais alors, la fracture sera tellement grande que les partisans de Ségolène ne le suivront pas tous…

Ces années auront au moins le mérite de montrer ce que sont réellement les chefs du PS : un rassemblement d’ambitieux à la tête d’une franchise électorale en perdition. Les Français sont en train de comprendre que les socialistes ne représentent pas une vraie force d’alternance. Quant au Modem, il ne représente qu’une alternative de papier sur certains domaines, notamment l’économie.

« Je n’aime pas les socialistes car ils ne sont pas socialistes » aurait dit le Général de Gaulle. Encore une citation qui traverse les temps sans perdre en vérité. Sans doute un indice pour les Français que la véritable alternance n’est pas socialiste mais bien gaulliste.