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14/02/09

 

"Bonjour messieurs les traites  !"

 

 

Après avoir liquidé dans le dos des Français le référendum du 29 mai 2005, qui avait rejeté un traité affirmant pour la première fois une compatibilité totale entre la défense européenne naissante et l’OTAN, Nicolas Sarkozy tombe le masque en réalisant - selon le quotidien Le Monde daté du 5 février - la réincorporation unilatérale de la France dans le commandement militaire intégré de l’Alliance atlantique.

La preuve est ainsi faite que le renforcement, l’année dernière, de nos troupes en Afghanistan et leur incorporation dans les unités combattantes de la coalition internationale (contrairement aux promesses d’entre-deux-tours faites par le candidat Sarkozy aux Français), étaient bel et bien des gages d’alignement donnés aux Etats-Unis, en grande difficulté sur place à cause de leur propre aveuglement stratégique et politique.

Nicolas Sarkozy devra assumer devant l’histoire le rôle de fossoyeur d’un symbole fort de l’identité française : la politique d’indépendance nationale instaurée par le général de Gaulle il y a plus d’un demi-siècle. Même François Mitterrand, adversaire personnel du Général et président socialiste issu d’un parti très atlantiste, n’avait pas osé remette en cause cet élément majeur du consensus national !

Quant aux raisons et aux soi-disant contreparties censées justifier cette honteuse politique d’alignement, elles paraissent bien faibles, pour ne pas dire virtuelles :

- La France ne sera pas plus forte face aux Etats-Unis et à ses partenaires européens en étant à l’intérieur de l’OTAN plutôt qu’en dehors. Au contraire, comme le soulignait Charles de Gaulle et comme aurait dû s’en souvenir Nicolas Sarkozy : « La politique la plus coûteuse, la plus ruineuse, c’est d’être petit ... » ;

- Notre pays n’a à cet égard obtenu pour prix de sa soumission que deux petits commandements sans intérêt réel, de l’aveu même des spécialistes ;

- Cette réintégration va coûter très cher aux finances publiques, qui devront assumer l’entretien d’un millier de cadres de l’armée dans les structures otaniennes ;

- La promesse d’un soutien des Etats-Unis à la mise sur pied d’une Europe de la Défense, dont le bien-fondé peut être discutable selon la forme qu’elle prend, n’est qu’une vague promesse, qui n’engage que ceux qui veulent y croire ;

- L’invocation de valeurs communes à la France et aux Etats-Unis pour justifier cet alignement laisse beaucoup d’incertitude et d’inquiétude : de quelle Amérique s’agit-il, celle de l’invasion de l’Irak, de la provocation délibérée de la Russie lors de la crise géorgienne, de la mise au pas des pays d’Amérique latine qui rejettent la mainmise des « Gringos » sur leurs richesses et leur gouvernement ?

Cette réintégration française dans l’OTAN, gratuite, contreproductive pour les intérêts français et contraire au vœu majoritaire de nos concitoyens, est une faute historique d’une gravité incalculable qui fera rentrer la France dans le rang du bloc occidentaliste, ruinera son crédit et son aura auprès des nations libres et dévalorisera sa dignité.

Nicolas DUPONT-AIGNAN
Député de l’Essonne
Président du rassemblement gaulliste et républicain