n° 49

01 juin 2007

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Le bloc-notes 

Tapie déjeune à Matignon

Signe d'un prochain poste de secrétaire d'Etat pour Bernard Tapie ? On ne sais pas encore, mais toujours est-il que l'ex-patron de l'OM a déjeuné hier « à sa demande » avec François Fillon à Matignon. Les deux hommes ont abordé des sujets comme la politique de la ville, selon l'entourage du chef du gouvernement. Ministre de la Ville dans le gouvernement de Pierre Bérégovoy, Bernard Tapie a été exclu en avril du Parti radical de gauche (PRG) pour s'être rallié à Nicolas Sarkozy. Depuis l'élection de ce dernier, il n'a pas caché son souhait de voir réunis le PRG et le Parti radical valoisien de Jean-Louis Borloo.

Que deviennent les anciens ministres ?

François Baroin

Michel Barnier


Jean-François Copé

  • Michel Barnier ne décolère pas.

L’ancien ministre des Affaires étrangères, qui avait été évincé du gouvernement Villepin alors que Jacques Chirac l’avait fait revenir de la Commission de Bruxelles en lui garantissant la durée, avait rallié très vite Sarkozy. Il était persuadé qu’il en serait récompensé. À tort.

  • Dominique de Villepin ne s’est pas encore exprimé en détail sur la suite qu’il souhaite donner à sa carrière politique.

Désireux de s’écarter de la "politique partisane", il a simplement exprimé le vœu de servir la France "autrement", mais affirme ne pas encore avoir décidé de la suite de sa carrière. Jean-François Copé s’est lancé dans la bataille, face à Christian Estrosi, pour la présidence du groupe UMP à l’Assemblée nationale. Tous deux se prévalent du soutien du chef de l’État. Dominique Perben a d’ores et déjà annoncé vouloir se consacrer à la préparation des municipales à Lyon. Le président du Grand Toulouse, Philippe Douste-Blazy, a renoncé à se présenter dans la 1re circonscription de Haute-Garonne. Thierry Breton a envisagé un retour dans le monde industriel, mais il pourrait prendre un congé sabbatique de six mois. Gilles de Robien a déclaré vouloir se consacrer "à 100%" à sa mairie d’Amiens. Gérard Larcher souhaite redevenir sénateur et s’impliquer dans les relations entre le gouvernement et les syndicats : "rester une sorte de facilitateur", mais aussi "réfléchir à l’intégration des pays d’Europe centrale et orientale". Pascal Clément et Renaud Donnedieu de Vabres sont en campagne pour retrouver leur mandat de député (respectivement dans la 6e circonscription de la Loire et la 1re d’Indre-et-Loire). Renaud Dutreil et Catherine Vautrin se disputent la ville de Reims et tous deux sont en campagne pour les législatives dans la Marne (1re et 2e circonscriptions). Jean-François Lamour est candidat dans la 13e circonscription de Paris. Il y a enfin le cas de François Baroin, candidat dans la 3e circonscription de l’Aube. Selon Le Canard enchaîné, l’ancien Président Chirac aurait demandé au nouveau chef de l’État de lui réserver la présidence de l’Assemblée. Il la disputerait à Bernard Accoyer, qui a la préférence de Nicolas Sarkozy, et à Patrick Ollier, qui garderait bien le poste.

Nicolas Dupont-Aignan demande à Nicolas Sarkozy de "bousculer" l'Europe
 

  • TOULOUSE, 29 mai 2007

Le dirigeant du mouvement Debout la République, Nicolas Dupont-Aignan, a demandé mardi au président Sarkozy de "bousculer et réorienter" l'Union européenne" pour "sauver la France", deux ans jour pour jour après le non de la France au référendum sur la Constitution européenne. "En ce 29 mai, deux ans après la victoire du non, je demande à Nicolas Sarkozy (...) d'aller vite et fort dans la réorientation de l'Union européenne", a déclaré M. Dupont-Aignan à Toulouse, lors d'une conférence de presse où il a présenté les candidats de son mouvement pour les législatives en Haute-Garonne. "Pour que la France se redresse réellement (...) il doit avoir le courage non seulement de réformer la France, mais de bousculer, de réorienter l'Europe", a-t-il dit, estimant que "la réorientation de l'Europe est la condition sine qua non du redressement de la France". Le député de l'Essonne a annoncé l'envoi dans l'après-midi d'une lettre au chef de l'Etat dans laquelle il lui présente ses demandes sur l'Europe. Le président Sarkozy doit "mettre le veto dès le 26 juin sur l'ouverture des trois chapitres des négociations d'adhésion de la Turquie à l'Europe". "Je demande qu'il rende publique les négociations sur le futur mini-traité" européen. "Il faut être sûr que ce mini-traité ne reprenne pas la substance de la Constitution", rejetée par référendum en France, a-t-il poursuivi. Le leader de Debout la République souhaite également une initiative du chef de l'Etat pour mettre fin à la "politique suicidaire" de la Banque centrale européenne sur les taux d'intérêt et à la politique actuelle de l'OMC dans les négociations internationales agricoles. "Je lance un appel au président de la République parce que ce sont des millions de Français qui ont cru en ses engagements. J'ai confiance en lui et je souhaite qu'il ne les trahisse pas (...)", a encore dit M. Dupont-Aignan. Le député, qui avait claqué la porte de l'UMP en janvier, a également affirmé que son objectif est d'"être un partenaire de la majorité pour peser sur l'orientation politique" de cette majorité présidentielle.

L'ouverture de Sarkozy fait des vagues à gauche... et à droite !

  • Hollande "blessé" par Jouyet...

François Hollande a été vraiment "blessé" par l’entrée au gouvernement de son ami Jean-Pierre Jouyet. Le patron du PS ne s’y attendait pas et confiait encore, début avril, qu’il avait gardé les meilleures relations avec son ami de trente ans, pourtant en froid avec Ségolène Royal.

  • ... et "dévasté" par Kouchner

Le premier secrétaire du PS ne décolère surtout pas contre Bernard Kouchner. En privé, il reconnaît que Nicolas Sarkozy a fait là une très belle prise dont l’impact est "dévastateur" dans l’opinion de gauche. Hollande pense que l’entrée de Kouchner au gouvernement risque de contribuer à démobiliser l’électorat PS aux législatives

  • Les secrétaires d’État : gare aux divisions

La vague ne serait pas aussi importante qu’annoncé puisque Nicolas Sarkozy tient à ne pas dépasser les trente membres de gouvernement. De plus, il a l’intention "d’aller encore plus loin dans l’ouverture", confiait-il récemment. Du coup les inquiétudes repartent pour tous ceux et celles qui espèrent être repêchés... à suivre

Une semaine très politique Par Pierre-Marie Vidal
 

  •  Le score de François Bayrou à la présidentielle a ranimé l’intérêt pour le centre. Les radicaux réunifiés, comme le préconise Jean-Michel Baylet, ne seraient-ils pas les mieux placés pour l’incarner ?

Quand le maître perd de son autorité, ses vassaux s’enhardissent. Le rêve présidentiel du PS à peine enterré, la défaite législative quasi admise et l’autorité de François Hollande sérieusement contestée, voici que Jean-Michel Baylet, le président du Parti radical de gauche, traditionnelle force supplétive de la gauche "unie", se découvre de "réelles convergences avec la nouvelle vision exprimée" par Nicolas Sarkozy !

Alors même que le PRG bénéficie d’un accord électoral avec le PS qui lui réserve 32 circonscriptions, voici que la branche de gauche du vieux parti radical rêve de réunification avec sa branche "valoisienne" pour former le grand parti centriste désormais imaginable depuis le score de François Bayrou à la présidentielle. L’impasse du MoDem et le ralliement du "Nouveau Centre" à la majorité présidentielle dégageant la perspective d’une telle union.

Dans la configuration actuelle, le radicalisme, plus que centenaire, ne serait-il pas, finalement, le mieux placé pour reprendre le flambeau du projet de constitution de ce parti social-démocrate moderne qui fait toujours défaut à la France ? Ultime manœuvre d’ouverture, le projet fait l’objet de toutes les attentions de l’Élysée et serait une vraie conséquence de cette campagne présidentielle qui a tant fait bouger les lignes.
"Jamais je n’ai proposé de renier nos alliances, ni de rejoindre l’UMP", se défend Jean-Michel Baylet. Sous-entendu, la réunification du PRG et du Parti radical ne serait ainsi, pour aucune des deux branches, ni un reniement, ni un ralliement, mais un événement interne à ce courant de pensée : social, humaniste et républicain, ainsi défini par le président du PRG : "Il est des radicaux de gauche qui sont la droite de la gauche. Il est des radicaux de droite qui sont la gauche de la droite." La parfaite équation du centrisme !

Décidément une semaine très politique.

COMMUNIQUÉ de Paul-Marie COÛTEAUX,

Député français au Parlement européen,

Vice-président du Groupe Indépendance et Démocratie,

Président-fondateur du Rassemblement pour l’Indépendance de la France

Un événement stupéfiant se prépare dans l’indifférence : la France, dont le peuple a cru de bonne foi mettre un coup d’arrêt à la Constitution européenne, se retrouve aujourd’hui dans le camp des pays les plus favorables aux mécanismes supranationaux qu’elle mettait en place.

Dans l’actuelle négociation, la France est en effet aux cotés des pays les plus acharnés à sauver l’essentiel de la Constitution, l’Allemagne et l’Italie, contre les pays eurosceptiques, les Pays-Bas (dont le Gouvernement s’estime lié par les règles minimales de la démocratie), la Pologne et la Grande Bretagne.

Le négociateur personnel de Mme Merkel s’est étonné, le 21 mai, de "trouver une France si docile". Le 28 mai, après leur rencontre à l’Elysée, M. Sarkozy s’est félicité d’avoir "des positions très proches" de M. Prodi, celui-là même qui refuse depuis des mois tout "compromis constitutionnel au rabais". Et l’on voit le porte parole de l’Elysée, M. Martinon, exhorter M. Blair "à se montrer courageux sur la majorité qualifiée", l’un des mécanismes de la supranationalité jusqu’à présent refusé par Londres !

M. Sarkozy se moque-t-il à ce point du peuple ? En déclarant "qu’il n’y aurait pas de Constitution européenne", il joue sur les mots et nous trompe honteusement. Ce qui compte est moins le nom du futur traité ("Constitution", "mini traité" ou "traité simplifié"…) que son contenu. Or, des points précis se dégagent au fil des jours : instauration d’un président européen et d’un ministre des affaires étrangères ; reconnaissance de la personnalité juridique qui fera de l'Union européenne un Etat à part entière ; extension du champ de la majorité qualifiée, et quasi disparition du droit de véto ; supériorité du droit européen sur toute norme nationale. Ce sont les points-clefs de la Constitution que M. Sarkozy va faire avaliser par un Parlement à sa botte. Or, le Parlement ne peut déjuger le peuple, à moins d’un coup d’Etat de velours qui annonce une très grave crise politique en France.