n° 48 03 avril 2007 |
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Nicolas Dupont-Aignan dans "Marianne"
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Affichant sa neutralité pour le premier tour, Nicolas Dupont-Aignan a réuni ses militants à la Maison de la Chimie pour motiver les troupes et présenter son « pacte pour la France ».
Perché sur la tribune, au côté des fidèles, Nicolas Dupont-Aignan, au pied de deux grands drapeaux tricolores a ainsi effectué une véritable revue de troupe en forme de remerciement collectif où personne n'a été oublié : militants, élus, parrains, associations et même les journalistes ! « Il nous a manqué 58 parrainages, rappelait-il sans affecte. Mais c'est la vie ! » Pas question donc pour le gaulliste de « ruminer [leur] petit échec. » La France vaut bien un « pacte » « Bientôt la candidate du PS invoquera Charles Maurras et celui de l'UMP chantera des louanges à Louise Michel », a continué Nicolas Dupont-Aignan, dénonçant ce « bruit médiatique qui déboussole les Français. » Réponse à cette confusion : le « pacte pour la France », petit texte tenant sur une page recto-verso. Ce simili programme tient en cinq adjectifs : une France « démocratique, libre, unie, forte et juste. » Chaque point étant accompagné de trois propositions. « Ce pacte sera notre fil conducteur », a continué le président du Debout la République. L'objectif de la réunion, réaffirmé cent fois : bâtir une force politique indépendante, « il fallait rassembler ceux qui étaient éparpillés », parmi lesquels les gaullistes historiques et de nombreux chevènementistes selon lui. Au milieu du discours surgit la formule de « patriotisme tranquille. » Autre invité surprise dans ses propos, Paul-Marie Couteaux, « grand homme politique et écrivain », mais aussi partisan de Philippe de Villiers, qui était monté à la tribune lors de son dernier meeting. Gaulliste indépendant donc mais pas isolé. Et Nicolas Dupont-Aignan de conclure : « Ils ne perdent rien pour attendre. Vive la République, vive la France ! » La salle, d'un seul mouvement, se lève et entonne la Marseillaise.
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Guaino continue à « séguiniser » Sarkozy |
Avec constance et talent, Henri Guaino, qui tient la plume pour le candidat Nicolas Sarkozy, continue à infléchir son discours dans un sens résolument... séguiniste. Selon Philippe Ridet, l’ombre du premier président de la Cour des comptes, dont Guaino est proche, flottait même dans la salle de meeting à Lille — haut-lieu gaulliste — le 28 mars dernier. Jamais, d’après le journaliste du Monde, le candidat UMP « n’avait autant fait référence à “l’autre politique” popularisée par l’ancien président du RPR. Et au risque de froisser Edouard Balladur, qui ne peut souffrir cette expression », allant jusqu’à rappeler le « Munich social » dénoncé par Philippe Séguin. Truffé d’expressions telles que « renoncer au renoncement », « s’extraire du carcan de la pensée unique qui est une idéologie de l’impuissance publique », à se défier des élites qui ont renoncé « à vouloir pour la France autre chose qu’un petit destin », le discours de Nicolas Sarkozy rappelle les eurosceptiques de 1992, les chiraquiens de 1995, voire les chevènementistes de 2002... Lançant un « appel contre la résignation » dans la ville du général de Gaulle et de Roger Salengro, ministre du Front populaire dont il a rappelé la fin tragique et injuste, il a scandé : « La France, c’est pas fini ! » Homme qui, naguère, a dit oui au libéralisme, oui à l’euro, oui à l’Amérique, Nicolas Sarkozy se pose à Lille comme « celui qui a dit non », appelant, au-delà de ses légataires, les mannes du Général lui-même. Non, « comme l’ont toujours fait ceux qui croyaient encore à la liberté de choisir leur destin ». Considérons que fustiger la « pensée unique », c’est un bon début mais encore faut-il savoir ce qu’elle désigne dans son esprit...
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Echos de campagne |
Dernière ligne droite vers l’Élysée
Drapeaux.
Marine LE PEN, directrice de campagne de Jean-Marie LE PEN, a critiqué,
sur RMC, les candidats qui "sortent les drapeaux français des malles",
en leur reprochant d’adopter "une posture électoraliste".
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