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N° 44 du 15 novembre 2006

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 Chirac avertit ceux qui veulent ''brader'' les institutions

Photos Alain Kerhervé

 

  • Après avoir évoqué l'homme du 18 juin, "un héros parmi les plus grands de notre histoire", Jacques Chirac a rendu hommage "au bâtisseur et au visionnaire".

Dominique de Villepin, Michèle Alliot-Marie et Jean-Louis Debré étaient également présents pour l'anniversaire de la mort du général.

 

DÉFENSE et illustration du gaullisme, de ses valeurs et de son héritage. Et des institutions de la Ve République. Hier, Jacques Chirac a, comme tous les ans, fait le pèlerinage de Colombey-les-Deux-Églises à l'occasion de l'anniversaire de la mort du général de Gaulle, le 9 novembre 1970. Mais cette visite, la dernière de son mandat, a revêtu un caractère particulier. Accompagné de son épouse, Bernadette, en tailleur rose, Jacques Chirac était entouré de la famille du général et de poids lourds de la chiraquie, Dominique de Villepin, Michèle Alliot-Marie, les présidents de l'Assemblée nationale, Jean-Louis Debré, du Sénat, Christian Poncelet, et du Conseil constitutionnel, Pierre Mazeaud. Alors que, le soir même, Nicolas Sarkozy tenait meeting à Saint-Étienne.

 

Après s'être recueilli sur la tombe du général, dans le petit cimetière qui entoure l'église, Jacques Chirac a posé la première pierre du Mémorial Charles-de-Gaulle. Porté par le conseil général, présidé par l'UMP Bruno Sido, et par la Fondation Charles-de-Gaulle, que dirige Yves Guéna, cet édifice sera construit au pied de l'immense croix de Lorraine qui domine le village.

Dans son discours, le président a exalté la grandeur du général de Gaulle, « un combattant, un visionnaire », qui « par deux fois aura sauvé la France et la République », en juin 1940 et en mai 1958. « Depuis 1958, notre Constitution nous a permis de surmonter toutes les crises, d'affronter toutes les situations politiques. À ceux qui aujourd'hui, par ignorance ou par calcul, voudraient ébranler cet édifice, je dis : mesurez toute l'irresponsabilité qu'il y aurait à brader ce qu'il y a de plus solide dans nos institutions », a-t-il déclaré. À six mois de la présidentielle, cet avertissement valait pour ceux qui, au PS et à l'UDF, réclament la VIe République, ou ceux qui, comme Nicolas Sarkozy, proposent de modifier l'équilibre actuel des institutions.

«Retour à l'essentiel»

« La France est forte quand elle est fidèle à son identité, quand elle se fixe les ambitions les plus élevées », a dit le chef de l'État, en rappelant les valeurs du gaullisme : « cohésion nationale », « solidarité au service des Français », refus des « modèles poussés à l'extrême, qu'il s'agisse du communisme ou du libéralisme économique débridé », indépendance de la France, « refus d'un univers dominé par la confrontation des blocs ». Dans l'assistance, les parlementaires UMP, parmi lesquels Didier Quentin, François Cornut-Gentille, Auguste Cazalet, Alain Gournac, Philippe Dallier et François-Noël Buffet, se réjouissaient de ce discours. « On en revient à l'essentiel. Ça va s'entendre à Saint-Étienne », glissait l'un d'eux.

 

De son côté, Nicolas Dupont-Aignan était aussi à Colombey.

 

Accompagné de 150 militants gaullistes et républicains, Nicolas Dupont-Aignan, candidat à la présidentielle 2007, est venu puiser, en ce lieu de mémoire et de recueillement, l'énergie pour son combat pour la France, cette France si aimée du Général.

"Puisque tout recommence toujours,
ce que j'ai fait sera, tôt ou tard,
une source d'ardeur nouvelle après que j'aurai disparu.
"
Charles de Gaulle

 

                 

L'église de Colombey, Nicolas Dupont-Aignan se recueille sur la tombe du Général, devant l'immense emblème du gaullisme, en compagnie des militants