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  • Pourquoi suis-je candidat ?                                                                13 mai 2006

 

  

Candidat "gaulliste et républicain"
à la présidentielle de 2007,
 

Nicolas Dupont-Aignan,
répond à www.gaullisme.fr

 

 

"Je suis gaulliste. J'ose le dire. Je me bats pour qu'en 2007 notre pays retrouve l'espoir"

 

Gaullisme.fr - Député UMP de l'Essonne, vous avez annoncé le 15 octobre dernier, votre candidature à la prochaine élection présidentielle.

Qu'elles sont vos motivations profondes ? A-t-elle un lien avec la victoire du NON lors du référendum du 29 mai, victoire à laquelle vous avez participée ?

 

Nicolas Dupont-Aignan(NDA) - Je crois effectivement que le message du 29 mai 2005, qui constitue un puissant appel au renouveau national, à la mise en œuvre d’une autre politique, est délibérément ignoré par la classe politique. C’est non seulement un déni de démocratie très grave en lui-même car la souveraineté populaire est bafouée, mais aussi le signe qu’aucun candidat de la droite républicaine ne se fera l’interprète des aspirations profondes des Français lors de l’élection présidentielle. Dans ces conditions, ma propre candidature à la présidence de la République m’est apparue comme un devoir. Cette candidature sera construite autour de trois priorités essentielles, qui visent à répondre à l’attente des Français :

-  Réformer en profondeur l’Union Européenne, préalable à toute politique de réel changement en France : il faut en effet rapidement mettre en œuvre l’Europe de la souplesse et de l’efficacité à la place de l’impasse bureaucratique, antidémocratique et antiéconomique que les Français ont rejetée une fois pour toutes l’année dernière.

-  Retrouver le goût de vivre ensemble, ensuite, c’est à dire rétablir la République et ses principes humanistes dans le vécu quotidien des Français. La liberté, l’égalité et la fraternité doivent retrouver tout leur sens pour que notre cohésion nationale soit vraiment solide et porteuse d’avenir.

-   Surmonter, enfin, les périls tout en saisissant les chances de la mondialisation. Cela implique que l’effort de tous aille au profit de tous.

 

Gaullisme.fr - Ne prenez-vous pas le risque d'être identifié comme un candidat de droite (Comme Me Boutin en 2002) soucieux, exclusivement, de ratisser large au 1er tour, et d'apporter ainsi votre contribution à une éventuelle victoire du candidat qui sera labellisé UMP ?

 

NDA - Franchement, le problème n’est pas là ! L’enjeu est de savoir si, comme en 2002 et en 2005, l’élection de 2007 servira ou non à quelque chose pour résoudre les difficultés de la France et des Français, comme le chômage ou l’immigration incontrôlée. Si l’élection reine de la Vème République devait à nouveau être factice à cause de la confiscation du débat par les partis dits de gouvernement, le pire serait alors à craindre. L’une des ambitions de ma candidature est précisément de les forcer à débattre des questions qu’ils veulent escamoter : le retour en catimini de la Constitution européenne, programmé tant par Ségolène ROYAL que Nicolas SARKOZY, le droit des vote des étrangers, la privatisation rampante de tous nos services publics, etc.

 

Gaullisme.fr - Quelles sont les différences essentielles entre vous et Nicolas Sarkozy, entre vous et Ségolène Royale, entre vous et Philippe de Villiers ?

 

NDA - Je suis profondément attaché aux valeurs de la République, alors que Nicolas SARKOZY démontre souvent qu’il est prêt à franchir la ligne jaune (vote des étrangers, discrimination positive). Concernant Ségolène ROYAL, je vous répondrai lorsqu’elle aura daigné faire part de son projet présidentiel. Je crains toutefois, au delà de son talent personnel, qu’il ne s’agisse d’une candidature ripolinée de la gauche caviar éternelle, celle de la soumission à la pensée unique version « Constitution européenne et mondialisation heureuse ». Quant à Philippe de VILLIERS, sa candidature s’inscrit clairement dans une stratégie de captation de l’électorat du Front National sur ses propres thèmes. C’est bien sûr son droit mais je doute que la France comme l’électorat gaulliste et républicain y trouve son compte.

 

Gaullisme.fr - Vous êtes le seul député UMP à avoir voté contre le CPE. Comment vivez-vous cette "différence" à l'intérieure de l'UMP ? Avez-vous le sentiment d'être boycotté par les médias traditionnels ?

 

NDA - L’UMP est devenue pire qu’une caserne, un appareil partisan totalement verrouillé par les idéologues de la pensée unique, de l’Europe supranationale et d’une prétendue « modernité » à l’anglo-saxonne qui en réalité n’existe pas et n’est certainement pas adaptée à notre pays. Le CPE était inspirée par cette ligne. Dans le contexte politique français, après le 21 avril et le 29 mai, c’était une véritable provocation, aussi bien inopportune que hors-sujet. Même s’il n’est pas inutile d’envisager une simplification du droit du travail dans le cadre d’une politique globale et tous azimuts en faveur de l’emploi, chacun sait bien (même les Américains le disent) qu’on a jamais créé un seul emploi en tripatouillant le droit du travail. Je l’ai dit, je l’assume. Quant aux médias, il est vrai qu’il n’est pas toujours aisé d’y faire entendre une voix un peu discordante, même quand cela est justifié. C’est l’un des grands problèmes de notre démocratie aujourd’hui qui, sur l’Europe, la politique économique ou l’immigration, n’avait pas connu depuis si longtemps un tel décalage entre les aspirations populaires et les salles de rédaction.

 

«Je ne pensais pas que l’ambition ou la lutte de pouvoir pouvait conduire à des extrémités telles que l’affaire Clearstream.»