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O.F.M.

n°36

25 janvier 2006

Le bloc notes 

 

  • Les vertus de la dissuasion nucléaire française
    Par Bruno Tertrais [21 janvier 2006]

Dans son discours de réception du prix Nobel 2005, l'économiste Thomas Schelling estimait que l'événement le plus important des soixante dernières années est l'absence d'emploi de l'arme nucléaire, et soulignait combien la question nucléaire reste centrale en ce début de XXIe siècle. Alors que l'actualité nous rappelle tous les jours les risques de prolifération, le chef de l'État avait trois bonnes raisons de s'exprimer jeudi sur le rôle de la dissuasion française.

La première réside dans la nature même du concept de dissuasion, dont la crédibilité doit être entretenue par une expression publique forte. Or il n'y avait pas eu de grand discours présidentiel sur la dissuasion depuis juin 2001.

La deuxième est le besoin de maintenir la légitimité de l'effort nucléaire dans les opinions et dans les armées, dans un contexte où le terrorisme est considéré comme le danger principal. Il existe au sein des partis et de la population un consensus en faveur du maintien de la dissuasion. Mais la pérennité de ce consensus passe par un effort continu d'explication et de justification. D'autant qu'au sein des armées et de la nouvelle génération de responsables politiques, la pertinence de l'effort budgétaire sur le nucléaire ne va pas de soi !

La troisième est l'existence d'ambiguïtés concernant la doctrine française. Faute d'expression publique suffisante, d'aucuns s'interrogent sur sa nature exacte : certains parlent de «fossilisation» ; d'autres, à l'inverse, ont le sentiment qu'une évolution inquiétante est en cours, avec un «abaissement du seuil nucléaire».

Pour toutes ces raisons, les clarifications apportées par le chef de l'État ont permis de confirmer que les éléments fondamentaux du concept n'ont pas changé : la doctrine reste exclusivement orientée vers la dissuasion de toute forme d'agression contre nos intérêts «vitaux», qui ne concernent pas seulement le territoire national, et dont la limite serait appréciée par le président de la République. Mais les modes d'expression de cette doctrine ont été adaptés, et ont fait l'objet de précisions inédites.

Il était utile de rappeler que la dissuasion est une assurance-vie destinée à se prémunir contre une menace majeure. Avec le missile M51, la France disposera de la capacité d'atteindre les confins de l'Asie, et pourra se prémunir contre l'éventuelle émergence de nouvelles puissances hostiles. Et l'on ne pourra plus dire que la menace dissuasive s'adresserait nécessairement aux populations : la planification prévoirait des dommages «de toute nature». Dans un contexte de compétition de puissances et de montée des nationalismes, abandonner cette capacité reviendrait à faire le pari de l'absence de toute menace majeure pour les trente ou quarante années qui viennent. Qui est prêt à prendre ce pari ? A moins, bien sûr, d'abandonner l'héritage de la Ve République et d'être prêt à se ranger sous le parapluie américain.

S'agissant des puissances régionales, la dissuasion s'exercerait, comme on le sait depuis le discours de juin 2001, sur les centres de pouvoir de l'adversaire mais aussi, et c'est nouveau, contre sa «capacité à agir». Ce qui signifie une dissuasion qui s'adresserait aux dirigeants et à leurs moyens d'action.

Le président de la République a rappelé que la dissuasion ne s'adressait pas aux groupes terroristes. Mais quid si un Etat devait recourir aux services d'un tel groupe pour contourner la dissuasion ? Ce cas de figure est désormais pris en compte. A condition de pouvoir identifier le pays commanditaire...

Il a également redéfini la place de la dissuasion dans notre concept de défense. Elle y apparaît désormais comme l'expression ultime de la «prévention» et une composante nécessaire de la gestion des crises. Le message s'adresse aux militaires qui s'interrogent sur la dépense nucléaire : si la France peut intervenir partout dans le monde, c'est parce qu'elle se sait protégée contre le chantage d'une puissance qui voudrait nous empêcher de défendre nos intérêts.

Enfin, il apparaît que l'exercice de «l'ultime avertissement» demeure une option ouverte au chef de l'Etat en cas de crise susceptible de mettre en cause nos intérêts vitaux. Rappel utile, car cette expression avait disparu du discours public.

On pourra regretter l'absence d'avancée sur l'européanisation de la dissuasion. Car il semble évident que les intérêts des pays membres de l'Union européenne sont inséparables les uns des autres. Le débat européen sur le nucléaire est remis à plus tard. Mais la conviction exprimée par le président de la République quant au caractère inévitable de l'édification d'une défense commune tenant compte de la dissuasion, fait partie de l'héritage nucléaire qu'il laissera à son successeur.

* Maître de recherche, Fondation pour la recherche stratégique, auteur de Quatre ans pour changer le monde. L'Amérique de Bush, 2005-2008 (Autrement, 2005)

 

  • TVA réduite dans la restauration : la comédie n’a que trop duré.
    Le 23 janvier 2006

 

Le fiasco annoncé sur la baisse de la TVA à 5,5% dans la restauration montre une fois de plus l’absurdité d’une Europe qui marche sur la tête.

Ce n’est pas à l’Allemagne, ni à n’importe quel autre pays d’Europe ou d’ailleurs, de décider des affaires intérieures de la France.

Sur le fond, une telle décision n’entraînerait aucune distorsion de concurrence à l’échelle du marché unique et la France n’a pas à payer les pots cassés de la politique fiscale allemande.

Jacques CHIRAC a maintenant le devoir de tenir ses engagements pris devant le peuple français : si aucun accord n’est trouvé avec Mme MERKEL à Versailles, la France devra instaurer unilatéralement la TVA à 5,5% dans la restauration.

Nicolas DUPONT-AIGNAN
Candidat à la présidence de la République
Député UMP de l’Essonne et Président de Debout la République

 

Photo : Nicolas Dupont-Aignan invité à l'Académie du gaullisme ; le programme  présenté par le candidat gaulliste et républicain a particulièrement été apprécié par l'assistance.

  • "L'Europe ne répond plus aux attentes des citoyens"
    Déclare Jean-Louis Debré

 

Le président de l'Assemblée nationale, Jean-Louis Debré, a affirmé mardi 24 janvier, devant le président de la Commission européenne, José Manuel Durrao Barroso, que l'Europe ne répondait "plus aux attentes, aux inquiétudes des citoyens", en lui demandant "d'en prendre acte".

Évoquant le rejet par les Français de la Constitution européenne en mai, M. Debré a estimé que le pays avait "d'abord voulu sanctionner la distance qui (s'était) installée dans leur esprit entre leurs préoccupations et la construction européenne".

Les Français, a-t-il dit, "n'ont pas dit non à l'Europe, mais clairement manifesté leur désaccord avec la manière dont la construction européenne se poursuivait".

Alors que l'Europe était "synonyme de progrès et de prospérité", "aujourd'hui, il faut en prendre acte, l'Europe ne répond plus aux attentes aux inquiétudes des citoyens dans un contexte marqué par la persistance du chômage et l'accélération des mutations résultant de la mondialisation", a déclaré M. Debré.

"L'Europe est sans nul doute plus que jamais nécessaire pour tenter de maîtriser les conséquences de la globalisation, d'en faire un atout pour la croissance et l'emploi", mais il faut que "l'Europe sache susciter l'adhésion des citoyens en se donnant les moyens de répondre à leurs angoisses" sur l'emploi, les "contours du projet européen" ou la mondialisation.

Selon lui, il faut travailler dans "trois directions": "préserver les valeurs de solidarité et de cohésion", "rendre l'Europe plus concrète" et "apporter des réponses claires et précises aux questions posées par l'élargissement et la mondialisation".

"Les délocalisations traumatisent bon nombre de nos concitoyens", a souligné le président de l'Assemblée.

  • Barroso "convaincu" que l'opinion soutiendra un jour la Constitution
    24-01-2006

 

  • Barroso: la France ne doit pas se prendre pour un "malade imaginaire"

La scandaleuse intervention de Barroso devant l'Assemblée Nationale

Le président de la Commission européenne, José Barroso, a été admis à venir faire un discours aujourd'hui à l'Assemblée nationale.
Il en a profité pour sortir plusieurs perles, avec un art consommé du mensonge hypocrite.

Du jamais vu dans l'hémicycle : un responsable politique étranger venant expliquer aux députés français que le vote du peuple français, finalement, ne doit pas être pris au pied de la lettre.


Le président de la Commission européenne, José Manuel Durrao Barroso, s'est déclaré mardi "convaincu" que le soutien de l'opinion publique en faveur de la Constitution européenne viendrait "en son temps", lors d'un discours devant l'Assemblée nationale.
"Je suis (...) convaincu que le soutien de l'opinion publique en faveur de la modernisation des institutions, que prévoit le projet de traité constitutionnel, viendra en son temps, lorsque les conditions seront réunies, une fois la confiance restaurée", a déclaré M. Barroso dans son allocution devant les députés, huit mois après le rejet par la France du projet de Constitution européenne.
Le texte a été rejeté par référendum au printemps dernier en France et aux Pays-Bas. Mais il a été approuvé jusqu'à présent, par voie parlementaire ou référendaire, par treize Etats membres sur 25.

Le président  a appelé la France à ne pas se prendre pour un "malade imaginaire", provoquant huées et applaudissements sur les bancs de l'Assemblée nationale française devant laquelle il s'exprimait.
"En lecteur attentif de la presse de votre pays, je lis ici où là que la France serait atteinte d'une mélancolie, je vois même le terme malaise", a-t-il déclaré dans une allocution dans l'hémicycle de l'Assemblée nationale française.
"Je me demande si le pays de Molière ne cèderait pas à la tentation du "Malade imaginaire", l'une de ses comédies les plus célèbres, a-t-il ajouté dans son intervention, la première de ce type d'un président de la Commission.
Ces propos ont provoqué des réactions contrastées parmi les députés, certains l'applaudissant en criant "bravo!", tandis que d'autres le huaient en lançant "scandaleux!"

"Il me semble au contraire que la France a toutes les raisons de se montrer confiante", a poursuivi M. Barroso dans cette allocution en français, prononcée huit mois après le référendum par lequel les Français ont rejeté le projet de constitution européenne.
M. Barroso a souligné les "éclatantes réussites mondiales qui doivent tant à l'initiative française, comme Airbus et Ariane", pour ajouter que "le choix de l'ouverture au monde est un choix gagnant pour la France et pour l'Europe".
"Face à la mondialisation, la dimension européenne est la seule en mesure de faire la différence et de nous permettre de maîtriser ce processus", a-t-il déclaré, évoquant implicitement les criques de ceux qui associent l'ouverture européenne aux délocalisations et au libéralisme incontrôlé.

  • Se dissocier d'une telle forfaiture...
     

    Henri Fouquereau, Président du Mouvement Démocrate Français, Secrétaire Général du Forum  pour la France

 

Monsieur le Premier Ministre,

Au mois de mai dernier, le peuple de France a dit non, au projet de  constitution européenne qui lui était proposé.

Le principe de toute souveraineté résidant essentiellement dans la  nation, nul ne peut s'opposer à la volonté du Peuple.

Or, Monsieur le Premier Ministre, un membre de votre gouvernement  vient de déclarer qu'il entendait faire passer ce projet par la voie  Parlementaire au mépris d'une décision prise par le peuple Français il y a tout juste huit mois.

En 1940, la volonté du Peuple fut désavouée dans les conditions que  nous connaissons - La majorité de nos représentants allèrent jusqu'à  pactiser avec le plus sordide, aliénant ainsi la souveraineté de la  France et jetant  les Français en pâture aux loups.

Aujourd'hui il serait impardonnable et scandaleux de reprendre ce processus  tellement destructeur.  Si nous pouvons comprendre la présence de  telle ou telle ambition personnelle, il est inadmissible que celle-ci  porte préjudice  à la France, à son Peuple et à votre Gouvernement.

Il serait important, dés maintenant, que le Premier Ministre fasse entendre de toute son autorité qu'il se dissocie d'une telle forfaiture...