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O.F.M.

n°35

22 décembre 2005

Le bloc notes 

 

  • 12 mesures pour humaniser la mondialisation.

Le 13 décembre 2005
 

  • Nicolas Dupont-Aignan,
    candidat gaulliste et républicain à la Présidentielle 2007

 

La mondialisation sauvage qui bat aujourd’hui son plein mène l’économie mondiale à l’autodestruction, creusant de manière mécanique et intenable des écarts de richesses de plus en plus grands entre et à l’intérieur des pays.

Aussi, les négociations de Hong Kong, dans le cadre d’une OMC qui mérite d’être baptisée « Organisation Mondiale de la Clochardisation », représentent une nouvelle menace, risquant de priver l’Europe de son indépendance alimentaire, élément essentiel de sa souveraineté.

Face à cette dérive redoutable pour l’avenir du monde, il est du devoir de l’Europe, et en particulier de la France en son sein, de se battre pour réorienter profondément le système économique planétaire. L’échec du cycle de Doha serait donc une bonne nouvelle pour enfin redéfinir les règles du commerce international.

Trois orientations principales se dessinent
 

1) La réforme du commerce international :
- où la liberté des échanges soit une faculté et non une obligation ;
- où l’agriculture soit sanctuarisée comme l’est la culture ;
- qui permette l’instauration de zones régionales de libre échange, protégées vis-à-vis de l’extérieur par des mécanismes de contrôle des mouvements boursiers et des barrières douanières, qui seront peu à peu abaissées à mesure que l’harmonisation sociale et environnementale progressera réellement dans les autres zones ;
- où, pour ce qui concerne l’Europe, des droits de douanes spécifiques seront prélevés et reversés aux travailleurs des pays exportateurs privés de toute protection sociale, parallèlement à l’instauration d’une TVA sociale en Europe permettant de mettre à contribution les produits importés pour le financement de nos systèmes de protection sociale ;
- où les règles du commerce international seront soumises aux normes internationales en matière sociale et environnementale ;
- où le projet d’accord AGCS sera gelé jusqu’à ce que des études approfondies en évaluent les effets prévisibles.
 

2) La réforme du système monétaire international :
- pour rétablir un étalon monétaire qui empêche les manipulations excessives sur le marché des devises ;
- pour transformer l’euro, aujourd’hui impuissant face au dollar, en une monnaie commune.
 

3) La réforme des mécanismes de l’aide au développement :
- pour privilégier désormais l’aide en nature afin de s’assurer de l’utilisation des fonds engagés ;
- pour favoriser les actions de microcrédit et les réalisations micro-locales ;
- pour réviser en profondeur la politique d’aide de la BIRD et du FMI ;
- pour favoriser, selon la logique des accords ACP (ciblée géographiquement et diversifiée dans le contenu), le développement autocentré et équilibré des Pays les Moins Avancés (notamment africains), encourageant les populations aujourd’hui tentées par l’émigration à s’y maintenir.

 

  • L'UE a perdu un peu plus le soutien et la confiance de ses citoyens.

 

©        Mardi 20 décembre 2005

 

L'Union européenne a perdu un peu plus le soutien et la confiance de ses citoyens, qui sont moins nombreux à soutenir le processus d'élargissement, en particulier vers la Turquie, selon la dernière enquête semestrielle Eurobaromètre publiée mardi.

Selon cette enquête réalisée dans une Europe en crise quelques mois après le rejet de la Constitution en France et aux Pays-Bas et avant la résolution de la crise budgétaire, 50% seulement des Européens considèrent que l'appartenance à l'UE est une bonne chose, contre 54% au printemps dernier.

Parmi les 25, l'Autriche et le Royaume-Uni sont les plus eurosceptiques, avec respectivement 32% et 34% d'opinions positives. Le Luxembourg (82%) et l'Irlande (73%) sont les plus grands supporteurs...

Mais si Londres n'occupe plus la dernière place du classement, le soutien britannique à l'appartenance européenne a malgré tout perdu deux points sous la présidence britannique de l'UE.

L'Eurobaromètre enregistre également pour la deuxième fois consécutive une érosion de l'image européenne : l'UE évoque une image positive pour seulement 44% des citoyens (47% au printemps 2005) contre 20% qui en ont une image négative (19% au printemps).

La population européenne a également de moins en moins confiance dans les institutions de l'UE, que ce soit dans la Commission européenne ou le Parlement européen (34% ne leur font pas confiance)...

L'Union et la Commission devront notamment convaincre les citoyens du bien-fondé de l'élargissement, soutenu désormais par moins de la moitié des personnes interrogées (49% contre 50% au printemps).

L'opposition à ce processus a de nouveau légèrement augmenté (39% contre 38% au printemps), mais l'Eurobaromètre insiste sur le fait que l'opinion publique sur cette question "reste instable et fortement hétérogène entre les pays".

Ainsi, l'Autriche (29% pour, 60% contre), le Luxembourg (31% pour, 63% contre) et la France (31% pour, 60% contre) sont très hostiles à toute nouvelle adhésion alors que la Grèce (74% pour, 24% contre) et la Slovénie (74% pour, 20% contre) y sont très favorables.

Les avis divergent également d'un candidat potentiel à l'autre.

La Turquie, qui a entamé en octobre ses négociations d'adhésion à l'UE, fait ainsi la quasi unanimité contre elle, avec seulement cinq État membres favorables à son adhésion (Espagne, Pologne, Portugal, Suède et Slovénie).

Au total, 55% des citoyens de l'UE sont opposés à son entrée (31% pour), avec un pic en Autriche et à Chypre (80%).

La Suisse (77% pour), la Norvège (77%) et l'Islande (68%) seraient en revanche les bienvenues dans la communauté européenne.

 

Cette enquête a été réalisée par entretiens en face-à-face auprès de près
de 30.000 personnes entre le 10 octobre et le 5 novembre 2005.

 

  • Sondage exclusif sur l'Euro

  • Pour la première fois en France, la question claire d’un éventuel retour au franc a été posée aux Français. Surprise ! 47 % d’entre eux y sont favorables ! Un résultat qui confirme ce que l’IFOP avait mesuré en juin dernier pour Valeurs actuelles, avec 61 % de français regrettant leur monnaie nationale, et une tendance lourde en Europe, quand on sait que 56 % des allemands regrettent également le mark (sondage Stern Juin 2005).

 

Quels enseignements tirer de cette étude ?

« Il traduit une espèce de flottement, avec une part d’irrationnel » analyse Sophie de Menthon, présidente d’Ethic – Entreprises de taille humaine indépendantes et de croissance –, à l’initiative, avec Économie Matin, de ce sondage exclusif. L’euro n’a ni « convaincu » ni « dégoûté » constate Sophie de Menthon.

Par ailleurs, dans la légère majorité de Français favorables au retour au franc (47 % contre 46 % contre), se dégage une large majorité de Françaises (55%). Or, si l’on convient que la consommation est en grande partie l’affaire de la fameuse « ménagère de moins de 50 ans », que ciblent prioritairement les publicitaires et hommes de marketing, on comprend pourquoi la consommation des ménages peine à décoller, si les femmes boudent l’euro. De même, l’euro est plébiscité par les élites, les fameux « CSP + » cadres et décideurs. Ils sont opposés au retour au franc à 68 %. Mais tout le reste de la Nation est contre eux ! 53 % des actifs hors CSP+ plébiscitent le franc, tout comme 55 % des retraités. Seuls les inactifs sont partagés, avec 45 % de pro-franc contre 50 % de pro-euro. Au final, on découvre que 4 ans après son arrivée dans nos poches, l’euro est rejeté par la moitié du pays, une majorité de femmes, de salaires moyens ou modestes, et par les retraités. Seules les classes sociales plus aisées l’ont adopté dans leur vie personnelle et professionnelle, comme le montre le reste du sondage.