Communiqué
du 31 mars 2006 |
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CPE : il faut sauver le soldat de Villepin ! |
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Ce vendredi 31 mars, à la télévision et sur les radios, le Président Jacques Chirac a voulu mettre un terme à plusieurs semaines de crise.
L'exercice était périlleux. Il s'agissait de :
Exercice périlleux qui s'est soldé par une intervention présidentielle de qualité sur la forme, mais dangereuse sur le fond.
De qualité dans la mesure où il a respecté les prérogatives que lui confère la constitution. De qualité également dans le ton : ferme et déterminé. Sur ce point, j'avoue avoir apprécié l'intervention de Jacques Chirac, même si la référence à la décision du Conseil Constitutionnel est particulièrement "malsaine", ce dernier ne jugeant pas la pertinence des mesures prévues dans la loi, mais uniquement leur conformité au texte fondamental.
Mais sur le fond, l'allocution de Jacques Chirac est particulièrement aventureuse.
En un mot, c'est reculer pour mieux sauter. Dans de telles conditions, la sagesse aurait été, pour le moins, d'accepter une seconde lecture des articles contestés et cela aurait été perçu par l'opinion comme un véritable geste d'apaisement en direction des anti-CPE.
A peine l'allocution présidentielle terminée, les réactions fusent :
… Nicolas Sarkozy boit du petit lait. Il parle. A quel titre ? Président de l'UMP, n° 2 du gouvernement ; candidat à la magistrature suprême en 2007 ! Certainement des trois, faisant fi des règles institutionnelles de la Vème république sur la séparation des pouvoirs exécutif et législatif. Mais comment faut-il percevoir cette initiative ? Il n'y a (heureusement) pas d'autre exemple (sous la Vème république) d'un ministre n°2 du gouvernement , nommé par le chef de l'État, commentant dans la foulée l'intervention présidentielle en s'en appropriant les mérites. "C'est dans cet esprit que j'ai appelé depuis plusieurs semaines à un compromis. Le président de la République a répondu à ce souhait en s'adressant solennellement à la Nation et en demandant que la disposition de la loi consacrée au CPE ne soit pas appliquée en l'attente d'un nouveau texte législatif qui la modifierait" proclame, dès 20h30, Nicolas Sarkozy. Il s'attribue ainsi la paternité des mesures annoncées par le Président de la république. En cas d'échec, en tirera-t-il les conclusions qui s'imposent ? Alain KERHERVE |
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Le nouveau CPE sera concocté par les parlementaires UMP (Proposition de loi). Ils ont pour mission de :
Il y a, dans cette démarche, un dévoiement notable des institutions de la Vème République. La séparation des pouvoirs exécutif et législatif n'existe plus. Le "bébé CPE" passe du gouvernement au parlement, et pour être plus précis, de Dominique de Villepin à Nicolas Sarkozy. Le régime des partis est de retour.
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