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Communiqué du 14 mars 2006
 

 

A la veille d'une crise sociale et politique majeure … avec le CPE

 

 

Cette semaine sera déterminante pour le gouvernement face au déferlement estudiantin et social qui risque d'emporter le CPE.

Pourquoi en est-on arrivé à cette "chienlit" ?

 

  • Sur le fond.

Il est évident que l'objectif du gouvernement de mener bataille contre le chômage, notamment des jeunes, ne peut être qu'approuvé. Mais il est important aussi de souligner avec détermination que la solution proposée qui met en cause un point central de notre législation du travail (la justification de tout licenciement) n'est pas tolérable.

Une société n'avance pas si l'on remet en cause des avancées sociales, d'autant plus quand elles concernent tous les salariés, les jeunes et les moins jeunes, les non-qualifiés et les plus diplômés, les petites ou les grosses entreprises, les salariés du secteur privé, mais aussi ceux du secteur public.

Pour autant, le premier ministre a raison sur un point : nous ne pouvons plus rester sans agir. Le statut-quo est la pire des solutions. Certains regrettent l'intervention abusive de l'État dans le domaine économique et social. Ils aspirent à une liberté totale sur les conditions d'embauche et de licenciement. Cette position ultralibérale n'est pas supportable. Elle mettrait sur la touche une partie non négligeable de nos concitoyens, notamment les plus fragiles. La cohésion sociale, si indispensable à l'assise républicaine de notre Nation, doit rester un axe prioritaire.

Chacun sait que la réduction véritable du chômage est liée étroitement à la santé de notre économie, mais aussi à la mondialisation et à la concurrence sauvage qui pèsent, de plus en plus, sur nos emplois. La délocalisation est le fléau contre lequel il nous faut combattre avec nos propres armes. La mise en œuvre de la TVA sociale, qu'Objectif-France Magazine défend, est une solution pour développer nos exportations et mieux équilibrer nos importations (voir dossier).

 

  • Sur la forme

Proposer une amélioration du dispositif après que la loi ait été votée marque la limite du tolérable. Gouverner, c'est prévoir ! Mais c'est aussi entendre, et ne pas rester figé. Le gouvernement n'écoute pas les Français : la leçon du référendum du 29 mai n'a, manifestement, pas été retenue ; et ce n'est toujours pas le cas aujourd'hui dans cette affaire du CPE. Cette semaine risque d'être chaude, particulièrement pour les jeunes. Les manifestations s'annoncent importantes, avec les risques inhérents à ce genre d'actions. Le piège au gouvernement est tendu, et il semble qu'il s'y précipite. Le gauchissement du mouvement de contestation est probant. Les universités[1] deviennent le lieu d'affrontements qui rappellent, et certains s'en félicitent, les débuts de mai 68 de triste mémoire. De plus, à une opposition muette et chloroformée par les batailles internes en vue de l'échéance 200,7 le gouvernement offre une opportunité de réveil inespérée.

Un dernier mot : la forteresse syndicale totalement illégitime avec ses 9% de syndiqués est confortée dans son opposition systématique par un gouvernement qui lui donne bien trop d'importance ; ce qui ne l'empêchera pas de se laisser déborder par un mouvement qui deviendra, s'il reste en l'état, incontrôlable.
 

Une semaine vraiment déterminante !


[1] La position de certains recteurs d'Université est, de ce point de vue, incitative ; elle donne une justification aux excès. C'est une position antirépublicaine qui doit être dénoncée.

 

 
  • Le témoignage d'une étudiante qui veut ... étudier !
     

"Je sais que pour la plupart vous n'en avez rien à faire et vous ne vous sentez pas concernés mais c'est important pour nous étudiants en fac...

Je vous écris pour vous demander votre soutien aux étudiants qui se trouvent pris en otage par les manifestations actuelles mais aussi pour vous exposer la réalité de notre situation bien loin de celle que les médias comme à leur habitude déforment.

Je suis étudiante en master de droit des affaires à Paris X_ Nanterre et je suis révoltée face au blocus des universités.

Premièrement il faut rétablir la vérité, la majorité des étudiants sont contre ce blocus sauf que nous subissons des menaces et des intimidations alors peu d'entre nous osent prendre la parole. De plus, les médias font preuve d'une véritable manipulation dans leurs reportages et oublient bien souvent de mentionner les moyens totalement anti-démocratiques utilisés par ces manifestants.

Tout d'abord, les assemblées générales qui ont été diffusées à la télévision ne sont qu'une mascarade : ainsi lorsque le résultat d'une première AG avait donné le non au blocus majoritaire, dès le lendemain une seconde AG était organisée par une minorité de manifestants pour revoter illégitimement le blocus, ne respectant pas la décision des étudiants. Enfin l'AG réunissant le plus grand nombre d'étudiants jeudi dernier était un véritable scandale: nous étions majoritaires contre le blocus alors ils nous ont d'abord imposé 3 heures de faux débats ( temps de parole inégal et les intervenants autorisés étaient à 90% leurs partisans). Ils ont mené une véritable propagande anti-gouvernementale bien loin du problème du CPE et énoncé des aberrations telles que le CPE facilite le licenciement des femmes enceintes et permet de licencier pour une tenue vestimentaire non conforme en dehors des horaires de travail... Le problème c'est que la plupart des jeunes (non juristes) le prenne pour parole d'évangile!!! D'autre part pendant cette assemblée la sécurité laisse des individus circuler avec des foulards cachant leurs visages et manifestement menaçants. Enfin le vote s'effectue à main levée avec des gens qui pour la plupart ne sont absolument pas étudiants mais des syndicalistes ou autres appelés en renfort: nous étions 2000, seulement 750 ont voté pour le blocus et ils ont quand même déclaré que nous avions perdu!!!

Mais le plus grave ce sont les intimidations et la violence de ces gens que les médias ne dénoncent pas: jeudi et vendredi lorsque des étudiants ont voulu entrer dans leur faculté des bagarres ont éclaté à coups de barres de fer, une jeune fille a été poussée dans les escaliers par des représentants de l'Unef et a été sérieusement blessée mais là encore personne ne dit rien ou ne se scandalise: non toute cette violence est légitimée par le droit de grève?!!!

Enfin lorsque les manifestants étaient minoritaires face aux vrais étudiants qui voulaient accéder aux cours, ils ont fait appel à des lycéens de Nanterre arrivant en masse et criant. Ces jeunes n'étaient là que pour nous intimider et n'ont trouvé rien de mieux que de se prendre en photo avec leurs portables devant l'université en nous narguant et chahutant démontrant leurs réelles motivations!!!

C'est donc un appel à l'aide que je vous adresse pour les vrais étudiants qui veulent que leur droit à l'éducation et celui de ne pas faire grève soient respectés. Les dirigeants de notre université étant démissionnaires et les médias refusant de prendre en compte notre témoignage, je vous sollicite donc pour nous aider à rétablir la vérité et pour que l'Université française redevienne un lieu où les libertés individuelles peuvent s'exercer loin des propagandes et de la violence.

Je vous remercie de votre attention et d'essayer de diffuser au maximum ce message.

Sophie

contact : jeanclaude.batteux@wanadoo.fr

 
  • Les manifestations dégénèrent ... avec les casseurs

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