Communiqué du 14 novembre 2007

 

Le Parti socialiste et le traité européen

 

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  • Maurice Pergnier
    Linguiste, écrivain, Professeur émérite université Paris-XII

  • Paris, 7 novembre 2007

Tout citoyen français qui se réclame de la gauche ne peut que rester abasourdi par la position de la direction du Parti socialiste concernant la ratification parlementaire du traité européen dit abusivement “ simplifié ”.

Cette réintroduction par l’entrée de service de ce qui a été rejeté par la grande porte a été qualifiée à juste titre de “ coup d’État ” par Nicolas Dupont-Aignan, et de “ forfaiture ” par Jean-Pierre Chevènement ; d’autres ont parlé de “ haute trahison ”. La forfaiture ne commence d’ailleurs pas avec la ratification par voie parlementaire ; elle résidait déjà dans le fait d’aller parapher à Lisbonne, en s’en faisant le champion, la copie conforme d’un traité que le peuple avait solennellement refusé.

Nicolas Sarkozy aime se prévaloir de ses 53% de voix à l’élection présidentielle pour légitimer son droit à imposer son programme ; en revanche, il prétend tenir pour nuls et non avenus les 55% par lesquels les Français ont rejeté le projet qu’il veut leur resservir par voie parlementaire. On ne comprend pas que des élus de l’opposition se fassent les complices d’un tel déni de démocratie. On peut admettre que les partisans du traité, fidèles à leurs convictions, veuillent lui donner une seconde chance. On peut leur donner acte, sans la partager, de la sincérité de leur conviction que ce traité est une bonne chose pour le pays et pour l’Union européenne ; mais il n’est pas admissible qu’ils agissent selon le principe que la fin justifie les moyens. Ce qui a été fait par le suffrage universel ne peut être défait que par la même voie.

On peut, à la rigueur, comprendre que des élus de la majorité, par discipline de parti, fassent passer le soutien à leur chef de file avant toute autre considération ; mais il est proprement ahurissant que le principal parti d’opposition se laisse entraîner dans cette ornière. L’idéal de gauche est inséparable d’un attachement indéfectible à la démocratie et aux principes républicains. Les règles constitutionnelles sont le socle unique et intangible de toute vie républicaine digne de ce nom ; y attenter une fois – et sur une question aussi grave que la souveraineté nationale – c’est ouvrir la voie à n’importe quel arbitraire et à n’importe quelle aventure antidémocratique. C’est en outre, en l’occurrence, marquer clairement la volonté de fonder l’intégration européenne sur le mépris du suffrage populaire.

Le devoir d’opposition à cette ratification parlementaire ne s’impose pas seulement aux anciens partisans du non ; il concerne tous ceux qui – quelle que soit leur conception de l’avenir de la France dans l’Union européenne – restent attachés aux valeurs essentielles de la vie en démocratie.

Le Parti socialiste s’honorerait (et regagnerait peut-être, dans l’opinion, une partie du crédit qu’il y a perdu) si, dans un sursaut de dignité et de raison, il refusait de prêter la main au coup de force du président.


 

Mélenchon : « Les socialistes ont peur d'un référendum sur l'Europe »

Mélenchon, dernier partisan socialiste du « non » au nouveau Traité européen ? Le sénateur de l'Essonne accuse ses « camarades » de vouloir enterrer le débat par peur des querelles internes et de craindre une consultation populaire.
http://www.marianne2.fr/Melenchon-Les-socialistes-ont-peur-d-un-referendum-sur-l-Europe-_a80826.html