Un lecteur de Gaullisme.fr
réagit et nous donne son avis...
Tout
citoyen français qui se réclame de la gauche ne peut que rester
abasourdi par la position de la direction du Parti socialiste concernant
la ratification parlementaire du traité européen dit abusivement
“ simplifié ”.
Cette réintroduction par
l’entrée de service de ce qui a été rejeté par la grande porte a été
qualifiée à juste titre de “ coup d’État ” par Nicolas Dupont-Aignan, et
de “ forfaiture ” par Jean-Pierre Chevènement ; d’autres ont parlé de
“ haute trahison ”. La forfaiture ne commence d’ailleurs pas avec la
ratification par voie parlementaire ; elle résidait déjà dans le fait
d’aller parapher à Lisbonne, en s’en faisant le champion, la copie
conforme d’un traité que le peuple avait solennellement refusé.
Nicolas Sarkozy aime se
prévaloir de ses 53% de voix à l’élection présidentielle pour légitimer
son droit à imposer son programme ; en revanche, il prétend tenir pour
nuls et non avenus les 55% par lesquels les Français ont rejeté le
projet qu’il veut leur resservir par voie parlementaire. On ne comprend
pas que des élus de l’opposition se fassent les complices d’un tel déni
de démocratie. On peut admettre que les partisans du traité, fidèles à
leurs convictions, veuillent lui donner une seconde chance. On peut leur
donner acte, sans la partager, de la sincérité de leur conviction que ce
traité est une bonne chose pour le pays et pour l’Union européenne ;
mais il n’est pas admissible qu’ils agissent selon le principe que la
fin justifie les moyens. Ce qui a été fait par le suffrage universel ne
peut être défait que par la même voie.
On peut, à la rigueur,
comprendre que des élus de la majorité, par discipline de parti, fassent
passer le soutien à leur chef de file avant toute autre considération ;
mais il est proprement ahurissant que le principal parti d’opposition se
laisse entraîner dans cette ornière. L’idéal de gauche est inséparable
d’un attachement indéfectible à la démocratie et aux principes
républicains. Les règles constitutionnelles sont le socle unique et
intangible de toute vie républicaine digne de ce nom ; y attenter une
fois – et sur une question aussi grave que la souveraineté nationale –
c’est ouvrir la voie à n’importe quel arbitraire et à n’importe quelle
aventure antidémocratique. C’est en outre, en l’occurrence, marquer
clairement la volonté de fonder l’intégration européenne sur le mépris
du suffrage populaire.
Le devoir d’opposition à cette
ratification parlementaire ne s’impose pas seulement aux anciens
partisans du non ; il concerne tous ceux qui – quelle que soit leur
conception de l’avenir de la France dans l’Union européenne – restent
attachés aux valeurs essentielles de la vie en démocratie.
Le Parti socialiste
s’honorerait (et regagnerait peut-être, dans l’opinion, une partie du
crédit qu’il y a perdu) si, dans un sursaut de dignité et de raison, il
refusait de prêter la main au coup de force du président.
Mélenchon
: « Les socialistes ont peur d'un référendum sur l'Europe »
Mélenchon, dernier partisan socialiste du « non » au nouveau Traité
européen ? Le sénateur de l'Essonne accuse ses « camarades » de vouloir
enterrer le débat par peur des querelles internes et de craindre une
consultation populaire.
http://www.marianne2.fr/Melenchon-Les-socialistes-ont-peur-d-un-referendum-sur-l-Europe-_a80826.html |