Communiqué du 09 novembre 2008

 

La crise financière, une chance pour le souverainisme ?

 

Le souverainisme affirme la volonté légitime d'un peuple à conserver son identité et à se voir reconnaître le droit d'être consulté à chaque fois que sa souveraineté et son indépendance semblent menacées. Le souverainisme, donc les souverainistes, ont le devoir de préserver le statut d'État souverain, auquel la nation est attachée.

Pour être complet, et pour éviter quelques manipulations toujours possibles, il est nécessaire d'ajouter à cette définition : « il ne suffit pas que le peuple soit consulté, mais il faut que sa décision soit inscrite dans le marbre et RESPECTEE, lorsqu'elle émane d'un débat démocratique ».

Le souverainisme, en France, est inscrit dans la déclaration des droits de l'homme et du citoyen, qui n'est pas la base de « l'hommisme, » tellement à la mode aujourd'hui, et dans son article III : « le Principe de toute souveraineté réside essentiellement dans la nation, nul corps, nul individu ne peut exercer d'autorité qui n'en émane expressément »

Le souverainisme est ainsi lié à la démocratie, puisqu'il impose que la décision venant du Peuple (La France d'en bas) soit appliquée par ses dirigeants (La France d'en haut). Mais il n'est pas dans les attributions des souverainistes d'attaquer la France d'en haut, pour d'autres motifs que ceux qui touchent à l'indépendance ou à la souveraineté de la France. Il s'agit là d'un tout autre combat qui ne regarde que le peuple et ses représentants élus, et c'est pour cette raison que les souverainistes ne peuvent être pro ou anti qui que ce soit, sauf si le fruit de leur haine portait atteinte à la souveraineté et à l'indépendance de la France ; mais uniquement dans ce cas là. Sauf à créer un PARTI SOUVERAINISTE, qui non seulement prendrait en charge l'établissement d'un programme de Gouvernement, mais s'engagerait à l'appliquer, à le respecter, et à le faire respecter, dans le cas où les Français portaient ce parti souverainiste à la tête de l'Etat.

Le Forum pour la France, qui n'est pas un parti politique, doit donc se cantonner dans ses missions originelles : Combattre toute entreprise de démolition de la nation – Proposer des solutions sur tel ou tel aspect de la politique nationale, bien évidemment, mais contrer une certaine  politique mondiale, puisqu'aujourd'hui, les deux sont liées et que la souveraineté des nations en général et  la nôtre en particulier sont en danger. 

J'ai toujours pensé que le véritable ennemi des souverainistes, ceux qui sont défenseurs de la nation, car il y a aussi des souverainistes défenseurs de leur région, était le mondialisme, c'est à dire cette "Globalization", avec un Z, telle que l'écrit Monsieur l'Ambassadeur Salon, à juste titre, et que l'Union européenne, n'était que son laboratoire pour des recherches et des essais.

Couper la tête de l'U.E ne suffit pas, parce que nous l'a verrons repousser plus loin. Par contre anéantir le mondialisme et sa tentative d'imposer sa gouvernance mondiale, est la seule solution car, sauf à voir surgir une force interplanétaire, vraiment venue d'ailleurs, il y a aucune chance de le voir repousser dans un désert quelconque.

Combattre le mondialisme est donc le stade ultime du Souverainisme

La crise financière qui secoue le monde en est la preuve irréfutable. Partie des États-Unis, qui ont imposé pendant 2/3 de siècle une monnaie nationale, comme étalon monétaire international, elle contamine, avec sa dérégulation programmée, le monde entier, car nul État, n'a pu y échapper. Il s'agit bien là du mondialisme, programmé par des autorités, souvent américaines, mais qui a totalement échappé à ceux qui l'ont initié.

Le combat souverainiste n'est donc pas complet, puisqu'il n'a pas, sauf peut-être depuis un an, suffisamment combattu l'adversaire principal : le mondialisme.

Depuis 1973, année de la mise en route du système dit des taux des changes flottants, qui a dérèglementé tout le système financier, après les accords de la Jamaïque qui ont libéralisé capitaux et commerce, mais surtout depuis les années 1980, où  Madame Tatchers et M.Reagan, avec leur plan de démolition systématique de toute entreprise nationale, qu'elle soit américaine, anglaise ou autre, s'est installée la grande révolution du XXème siècle, qui fait que : tout droit des États et des nations, a été effacé, ou le droit de l'hommiste est devenu la nouvelle norme, qui remplace celle les droits de l'homme et du citoyen. Ce nouveau droit, non écrit, donc d'émanation anglo-saxonne, qui ne désigne qu'un seul  devoir, celui de consommer pour ceux qui en ont les moyens. (Je regrette d'avoir à le dire, mais les études de marché portent toujours sur environ un milliards d'homo économicus, alors que nous serons bientôt huit milliards à vivre sur cette planète). C'est donc au retour à la nation protectrice que les souverainistes doivent s'atteler, en combattant l'illusion d'un bonheur qu'apporterait, un monde transformé en village planétaire.

Le système de la dérégulation qui découle de cette révolution, pourrait enfin sauter, si la crise financière perdurait. En effet, les Chefs des États souverains, pourraient par des décisions politiques courageuses, mettre un terme à l'anarchie financière en remettant en place certains fondamentaux : un étalon (pivot) monétaire international débarrassé de toute tutelle, en clair, supprimant à la nation la plus forte du moment le pouvoir d'imposer ses règles par ex. (rappelons que les USA, encore première puissance, ne représente que 20% du PIB mondial, ce qui revient à dire qu'il reste 80% de puissance autre part, pour emporter la décision. Il s'agit donc pour les souverainistes afin de mener une stratégie moins incomplète, de pousser nos décideurs à couper la tête à ce système économique et financier mondialiste inique.

Nous ne pouvons, malgré notre envie, passer sous silence le résultat des élections qui viennent de se dérouler aux États-Unis. Car nous pouvons craindre certaines désillusions – Le Président des États-Unis est toujours élu par le peuple américains et ses représentants, pour défendre avant tout les intérêts des USA. Or, l'intérêt suprême de l'Amérique, n'est certainement pas celui de faire crouler un système financier et économique qui lui apporte la capacité de vivre au dessus de ses moyens et sur le dos des autres nations.

Ceci étant exposé, revenons à notre souverainisme et à la crise mondiale.

Premier choc perceptible et abondamment commenté : Les bourses mondiales ont chuté de 50%.

Ce qui n'aurait pas du, en principe, poser trop de difficultés, puisqu'elles retrouvent simplement, les cours de 2003, qui étaient, déjà à l'époque, supérieurs à la valeur réelle des actifs, qu'elles sont censées représenter.

Seulement voilà, cette crise financière entraîne et entraînera pendant un certain temps, un net ralentissement de l'économie réelle, puisqu'elle doit la financer.

Le choc qui sera conséquent pour les pays industrialisés, va devenir insupportable pour les pays émergents qui connaissaient des taux de croissance importants, ayant permis à la pauvreté de reculer presque partout dans le monde.

Cette baisse de 50% des bourses, c'est la moitié de l'argent placé par les investisseurs qui s'est envolé en fumée et dont les retombées ne seront que des cendres. Ce qui va retarder le regain, jusqu'à quand ? Personne ne peut le dire avec exactitude.

Les causes de la catastrophe  sont connues : la libéralisation et la déréglementation de la finance qui a permis à tout argent, réel ou virtuel, d'échapper à tout contrôle monétaire, c'est à dire sanitaire, et lorsqu'une de ses pièces attrape une sale maladie, tout le lot qui est contaminé.

Le système mis en route par les mondialistes était basé sur une seule hypothèse, la valeur des actifs ne devant qu'augmenter, tout engagement pris par le passé devait ainsi pouvoir être respecté.

Oui mais, il s'agit d'une supposition intenable dans le temps : les cours ont des limites qui doivent être respectées dans tous les domaines : Or une Bourse qui monte de plus de 50% en 5 ans – Immobilier de plus de 40% dans le même temps, ce sont des bulles qui se créent, chaque homme de l'art le sait, leur 'avenir est inéluctable, elles doivent exploser. Le souverainiste étant attaché à l'intérêt de la nation, il lui faut détruire un système qui ne profite qu'aux mondialistes indifférents au bonheur ou au malheur des hommes.

De tout cela, seul l'État en est conscient, parce que les nations qui ont vécu toutes les catastrophes possibles, possèdent une mémoire collective qui en rappelle sans cesse les conséquences. Mais le plus grave, le mondialisme, avec sa dérégulation, a tué et cette crise le démontre, le rôle de protecteur de l'État ainsi que son rôle essentiel, celui de "redistributeur". Le souverainiste obligatoirement opposé à l'égoïsme, puisqu'il défend les valeurs et l'intérêt de la nation toute entière, doit agir pour le retour de l'Etat protecteur.

Sans l'État, pouvoir représentatif de la nation, la redistribution ne se réalise  qu'après des luttes sanglantes qui font suite à une misère sans nom. 

Le souverainiste qui a le devoir de faire remonter les revendications légitimes du bas  vers le haut, voit avec la "globalization" de la finance et de l'économie, les raisons de ses combats  qui passent obligatoirement par l'élaboration et la ratification de nouveaux traités, devant prendre en compte cette maxime écrite par le Général de Gaulle : Si grand soit le verre que l'on nous tend de l'extérieur, buvons dans le notre et trinquons aux alentours.

Voilà l'essence même de nos combats ; défendre notre territoire, les hommes qui vivent dessus et qui ont pris l'habitude de vivre ensemble, l'histoire qui lie ces hommes et ce territoire et ensuite, vivre en bonne intelligence avec les peuples qui nous entourent, coopérer avec eux autant que nécessaire, en appliquant toujours le principe de subsidiarité et le faisant sans cesse accompagner du compromis de Luxembourg que le souverainisme fera universel.

Le combat du souverainisme peut profiter de la crise pour améliorer la situation de tout un chacun, parce qu'elle interpelle tous nos concitoyens, mais aussi tous les hommes qui vivent dans ce monde devenu incertain. Chacun se pose des questions, sur le mondialisme, sur la libéralisation de tout, sur l'Etat protecteur qui disparaît, l'homme se sent nu et dépossédé de tout. Les souverainistes savent que seule la nation peut couver ses enfants, comme la mère ses petits. Que seul l'Etat protège tous et toutes contre l'égoïsme et l'arbitraire – Le souverainisme français, s'est la France et les souverainistes les français. A qui d'autres alors, laisser le soin de défendre l'essentiel ? A personne, alors allons enfants...

Henri Fouquereau