10/10/2002

LIBRE ÉCHANGE.

Sophie Simon, 29 ans, Conseillère municipale de Saint-Jacques de la Landes (35) a fait paraître le texte suivant dans le courrier des lecteurs du Figaro du 2 octobre 2002.

Avec son autorisation, nous publions son texte complet et la réaction d’Objectif-France

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

(1) - NDLR Objectif-France - L'UDR, pas plus que l'UNR créé en 1958 ou le RPR en 1976, n'est la conséquence d'une transformation du RPF qui s'est éteint, de par la volonté même du Général, en 1955.

 

la recherche du bonheur dans l'UMP !

Pour moi, avec l'UMP, la boucle est bouclée. J'avais 3 ans en 1976, lorsque mes parents participaient avec enthousiasme à la création du RPR. Aujourd'hui, à 29 ans, j'ai assisté à sa dissolution mais sans regret, à peine avec un pincement au cœur, parce que je sais que les valeurs auxquelles je crois se réincarneront, certes pas à l'identique mais dans une large mesure, au sein de l'UMP. Dans ma famille, la politique et le gaullisme sont une tradition. Nombres de ses membres se sont illustrés et s'illustrent toujours dans les collectivités territoriales bretonnes. Et c'est donc tout naturellement que j'ai moi aussi fait ce choix. Le choix de m'engager au service du bien public, élue Conseillère municipale à 22 ans. Le choix de m'engager au RPR, incarnation la plus fidèle des idées du  Général DE GAULLE. Je comprends la nostalgie des moins jeunes d'entre nous qui voient dans cette mutation un abandon. Mais qu'ils n'oublient pas que le RPF(1) est devenu  l'UDR avant d'être le RPR et aujourd'hui l'UMP. Certes cette fois-ci des  libéraux et des centristes vont rejoindre nos rangs. Mais n'est-ce pas une  opportunité dont il faut se réjouir plutôt que de craindre tel ou tel renoncement ! Nous n'abdiquerons jamais nos valeurs. Elles ne feront que s'enrichir. Ne nous y trompons pas. A la tradition gaulliste, nous adjoindrons ce qu'il y a de meilleur dans les autres courants de droite pour réussir cette union que nos électeurs appellent de leurs vœux depuis si longtemps. Parce que le plus important est là. Nous avons un véritable défi à relever. Celui de rendre pérenne cette union qui nous permettra de mener sur le long terme les réformes d'envergure dont notre pays a besoin. La France ne peut pas sans cesse faire un pas en avant et deux pas en arrière au gré des majorités fluctuantes dont elle se dote. De notre capacité à rassembler dépendra donc aussi notre efficacité à travailler et à agir pour le bien du plus grand nombre. Si nous sommes unis, nous convaincrons peut-être les Français de l'intérêt qui serait le leur de nous faire suffisamment confiance pour nous laisser entreprendre sur la durée. Nous le savons, ce qui nous réunis est plus important que ce qui nous divise. Chaque fois que nous avons gagné, nous étions allés au feu ensemble. Chaque fois que nous avons joué collectif, nous avons fait triompher nos idées. Au contraire, chaque fois que les intérêts particuliers l'ont emporté, ce fut l'échec. Il nous appartiendra donc à tous, sympathisants, militants, élus locaux mais aussi responsables de cette formation de travailler ensemble, dans la transparence, sans arrière pensée, en faisant fi du passé, en regardant vers l'avenir. Dans ces conditions, je dis oui à l'UMP, sans état d'âme, sans regrets et avec confiance et espoir pour l'avenir. La balle est dans notre camp. Ne décevons pas ceux qui croient en nous.

Sophie Simon

 

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Objectif-France Réagit...

 

Tout en respectant votre opinion, permettez-moi de réagir avec un certain agacement à votre texte publié dans le Figaro du 2 octobre (rubrique « courrier des lecteurs »).

Vous considérez que la fusion du RPR au sein de l’UMP est un bon choix et, pour vous en convaincre, vous n’hésitez pas à affirmer que votre gaullisme y survivra. Et vous allez plus loin : il pourra s’enrichir de « ce qu’il y a de meilleur dans les autres courants de droite… ».

Il y a dans vos propos une double affirmation que les faits, ainsi que l’héritage que nous a légué le Général de Gaulle, contredisent :

-         Le RPR, singulièrement depuis le référendum sur le traité de Maastricht, a tourné le dos au gaullisme (Europe, cohabitation, quinquennat,…).

-         Le gaullisme n’est pas un courant de droite parmi d’autres comme vous le laisser entendre. Le gaullisme, par son origine et sa vocation, est au-dessus. Il est pour la France.

 

Croyez-vous possible de s’entendre, au-delà de la simple approche électoraliste, avec les autres composantes de l’UMP, centristes et libéraux, sur des sujets aussi vitaux que l’approche libérale (donc désengagement de l’État) de l’organisation économique et sociale de la nation, la volonté de mettre en place une Europe fédérale, et non confédérale comme l’a toujours préconisé le Général de Gaulle… Enfin, sur le plan économique et social, il convient d’insister sur l’abandon par le RPR du grand projet du Général de Gaulle : la participation, cette troisième voix entre le collectivisme et le libéralisme.

                 

Le gaullisme est autre chose que le simple désir de conquérir le pouvoir, notamment en reniant ses idées. En tout état de cause, si personne ne peut préciser ce que le Général aurait fait aujourd’hui face à telle ou telle situation, les gaullistes de conviction savent ce qu’il n’aurait pas accepté.

Enfin, sachez qu’il ne s’agit pas de nostalgie pour personnes du 3ème age. J’ai commencé à militer pour le gaullisme à 20 ans (1968). Je ne suis donc pas un gaulliste de première ni de deuxième génération. Sachez, également, que beaucoup de jeunes de votre age épousent aujourd’hui cette « doctrine » gaulliste, mais avec une fidélité exemplaire dont devraient se réclamer tous les gaullistes sincères.

Alain Kerhervé