58%
de jugements défavorables contre 39% d’avis positifs
: la popularité du Président de la République a dévissé. La
chute des bonnes opinions, de 10 points par rapport à la vague
de janvier, est la plus forte enregistrée depuis l’arrivée de
Nicolas Sarkozy à l’Elysée ; en quatre mois, la baisse cumulée
est de 24 points. Dans le détail, on note que le soutien des
sympathisants UMP reste élevé, mais n’est plus unanime (81%, -10
points). Partout ailleurs, on a basculé du côté des mécontents.
Les avis défavorables l’emportent ainsi chez les sympathisants
de gauche (près de 90%), mais aussi chez les centristes (63%),
les proches du FN (57%), ou chez les personnes « proches d’aucun
parti » (60%). Même tendance à l’impopularité lorsqu’on observe
les résultats selon les différentes catégories
sociodémographiques, avec une majorité de mauvaises opinions
chez les artisans, commerçants et chefs d’entreprise, chez les
cadres supérieurs, les professions intermédiaires, les employés,
les ouvriers ou les inactifs. Le solde d’opinion ne reste
positif que chez les retraités. Les plus fortes baisses
concernent le cœur des actifs, avec par exemple plus que 33% de
jugements favorables chez les 35-44 ans (-20 points).
Tout se passe comme si le chef de
l’Etat cristallisait sur sa personne tout le mécontentement de
l’opinion. Alors que nous avions l’habitude de constater un
certain parallélisme entre la courbe de popularité du chef de
l’Etat et celle du chef du gouvernement, avec en période de
crise un décrochage de popularité pour un Premier ministre
jouant un rôle de fusible, aujourd’hui c’est l’inverse. La
popularité du Premier ministre s’oriente assez nettement à la
hausse (52% d’avis favorables, + 7 points), pour un solde
d’image qui redevient positif (+12 points). En termes de
proximité politique, la progression est généralisée, et
particulièrement forte chez les sympathisants centristes (58%,
+19 points en un mois), chez les Verts (37%, +17 points) et à
gauche de façon générale (32%, +11 points chez les proches de la
gauche parlementaire – PS + PC + Verts). Le baromètre est
également bien orienté pour certains membres du gouvernement.
Fort d’une augmentation de 5 points des jugements favorables
(56%), Fadela Amara fait son entrée dans le top 5 des
responsables politiques les plus appréciés. On relève aussi la
progression de Christine Lagarde, qui souffre toujours d’un
déficit de notoriété (28% de l’échantillon ne se prononcent pas
sur son action), mais dont l’image s’améliore (39% de jugements
favorables, +10 points en 2 mois).
Mais c’est tout de même à un
socialiste que revient ce mois-ci la tête du palmarès des
leaders politiques. Bertrand Delanoë redevient la plus populaire
des personnalités testées, avec 63% de bonnes opinions (+3
points) ; il avait déjà été n°1 en juillet 2005 (65% d’opinions
favorables à l’époque). Le Maire de Paris progresse aujourd’hui
chez les Franciliens (77% d’avis favorables, +8 points), chez
les sympathisants socialistes (75%, +6), où il devance à nouveau
Ségolène Royal en perte de vitesse (66%, -7 points), et surtout
chez les centristes qui finalement le soutiennent le plus
massivement (81% de bonnes opinions, +13 points).
-
Federico Vacas
Directeur d'études – Ipsos Public Affairs
|