Communiqué du 13 février 2008

 

Nicolas Sarkozy bascule dans l’impopularité

 
  • 11 février 2008 - La chute de popularité enregistrée pour Nicolas Sarkozy dans la dernière vague du baromètre Ipsos-Le Point est spectaculaire. Les jugements favorables sur son action sont tombés à 39% (- 10 points par rapport au mois dernier), contre 58% (+ 9 points) de mauvaises opinions.     

58% de jugements défavorables contre 39% d’avis positifs : la popularité du Président de la République a dévissé. La chute des bonnes opinions, de 10 points par rapport à la vague de janvier, est la plus forte enregistrée depuis l’arrivée de Nicolas Sarkozy à l’Elysée ; en quatre mois, la baisse cumulée est de 24 points. Dans le détail, on note que le soutien des sympathisants UMP reste élevé, mais n’est plus unanime (81%, -10 points). Partout ailleurs, on a basculé du côté des mécontents. Les avis défavorables l’emportent ainsi chez les sympathisants de gauche (près de 90%), mais aussi chez les centristes (63%), les proches du FN (57%), ou chez les personnes « proches d’aucun parti » (60%). Même tendance à l’impopularité lorsqu’on observe les résultats selon les différentes catégories sociodémographiques, avec une majorité de mauvaises opinions chez les artisans, commerçants et chefs d’entreprise, chez les cadres supérieurs, les professions intermédiaires, les employés, les ouvriers ou les inactifs. Le solde d’opinion ne reste positif que chez les retraités. Les plus fortes baisses concernent le cœur des actifs, avec par exemple plus que 33% de jugements favorables chez les 35-44 ans (-20 points).

Tout se passe comme si le chef de l’Etat cristallisait sur sa personne tout le mécontentement de l’opinion. Alors que nous avions l’habitude de constater un certain parallélisme entre la courbe de popularité du chef de l’Etat et celle du chef du gouvernement, avec en période de crise un décrochage de popularité pour un Premier ministre jouant un rôle de fusible, aujourd’hui c’est l’inverse. La popularité du Premier ministre s’oriente assez nettement à la hausse (52% d’avis favorables, + 7 points), pour un solde d’image qui redevient positif (+12 points). En termes de proximité politique, la progression est généralisée, et particulièrement forte chez les sympathisants centristes (58%, +19 points en un mois), chez les Verts (37%, +17 points) et à gauche de façon générale (32%, +11 points chez les proches de la gauche parlementaire – PS + PC + Verts). Le baromètre est également bien orienté pour certains membres du gouvernement. Fort d’une augmentation de 5 points des jugements favorables (56%), Fadela Amara fait son entrée dans le top 5 des responsables politiques les plus appréciés. On relève aussi la progression de Christine Lagarde, qui souffre toujours d’un déficit de notoriété (28% de l’échantillon ne se prononcent pas sur son action), mais dont l’image s’améliore (39% de jugements favorables, +10 points en 2 mois).

Mais c’est tout de même à un socialiste que revient ce mois-ci la tête du palmarès des leaders politiques. Bertrand Delanoë redevient la plus populaire des personnalités testées, avec 63% de bonnes opinions (+3 points) ; il avait déjà été n°1 en juillet 2005 (65% d’opinions favorables à l’époque). Le Maire de Paris progresse aujourd’hui chez les Franciliens (77% d’avis favorables, +8 points), chez les sympathisants socialistes (75%, +6), où il devance à nouveau Ségolène Royal en perte de vitesse (66%, -7 points), et surtout chez les centristes qui finalement le soutiennent le plus massivement (81% de bonnes opinions, +13 points).           

  • Federico Vacas 
    Directeur d'études – Ipsos Public Affairs