20/02/03


La réforme des retraites

 

  • Jean-Pierre Raffarin et le dossier des retraites : équité et non égalité

Par quoi est menacé le système actuel des retraites : « par le vieillissement de notre population » précisait Jean-Pierre Raffarin le 3 juillet 2002 à l’Assemblée Nationale.

 

Les mesures annoncées ont donc pour objet de tenir compte du vieillissement de la population.

En conséquence, se posent trois problèmes : la durée de la vie active, le montant des cotisations et le niveau de pension. La réforme du régime de répartition que la grande majorité des acteurs sociaux et des salariés veut conserver doit, aux dires des responsables gouvernementaux, s’organiser autour de ces trois axes de réformes.

Jean-Pierre Raffarin l’a confirmé dans son discours de politique générale : « Le principe de solidarité entre les génération exige la sauvegarde du régime de répartition pour assurer un bon revenu à tous les retraités ».

Il précise également que ceux déjà en retraite ne seront pas concernés par la réforme. En définitif, il convient d’agir sur les actifs.

 

Le maître mot de la grande réforme des retraites est équité.

Le dictionnaire fait naturellement la différence entre équité et égalité. Mais il faut bien reconnaître que la très grande majorité des Français (et des médias) ne le fait pas et transforme le souci d’équité de certains en une guerre privé-public du plus mauvais goût. Le salut n’est plus dans une équité sociale, mais dans l’alignement par le bas des pensions du public sur celles du privé. On pourrait rêver mieux comme objectif d’amélioration du cadre social.

 

Du latin aequitas qui signifie « esprit de justice », le dictionnaire souligne: vertu relevant d’un sentiment naturel de ce qui est juste consistant à respecter absolument ce qui est dû à chacun.

  • Equité entre les Français et non égalité : Jean-Pierre Raffarin s’est engagé sur ce point en précisant qu’il faut tenir compte « des spécificités et des différents statuts et évidemment de la diversité des situations.

  • La retraite à 60 ans reste la règle de base et la référence pour ce qui concerne le départ en retraite. Mais le gouvernement propose aussi qu’elle devienne le point central du calcul du niveau de la pension. En deçà, niveau plus bas, au-delà, niveau plus haut. Simple, efficace et acceptable par tous.

  • Enfin la concertation sera la méthode et chaque régime fera l’objet d’une négociation et d’un traitement « spécifique ». Il ne devrait donc pas avoir de « grand soir » sur ce sujet.

 

Dernier point. Afin de se sortir de cette réforme difficile qui ne laissera personne indifférent, certains responsables[1] politiques souhaitent une consultation référendaire dont le seul résultat serait d’opposer deux catégories de salariés : ceux du privé, et ceux du public.

 

Albert LEROY


[1] François Bayrou réclame un référendum sur ce sujet. Rappelons que cet appel à la démocratie est bien mal venu d’un ex-ministre qui n’en a pas voulu sur la réforme de l’éducation nationale.