Communiqué du 24 novembre 2008

 

Retraite des cadres : l'Agirc perd en Bourse

 

 

  • Le régime de retraite complémentaire des cadres devrait perdre 100 millions d'euros en 2008 contre un gain attendu de 500 millions d'euros. - Le Figaro -

Nouvelle victime de l'effondrement des marchés boursiers, l'Agirc accuse une dégradation de ses comptes suite à ses placements financiers. En juin dernier, le régime complémentaire des cadres espérait toujours un gain de 500 millions d'euros, mais son conseil d'administration a été récemment prévenu de l'impact négatif de ses placements financiers sur ses comptes, révèle le quotidien économique, «La Tribune». Ces placements en actions, qui représentent 32.4% du portefeuille de l'Agirc, contre 67.6% en placements obligataires, devraient générer une perte de 100 millions d'euros en 2008. Au final, l'Agirc accuse un manque à gagner de 600 millions d'euros par rapport à ses prévisions initiales.

Une mauvaise nouvelle qui s'ajoute aux difficultés structurelles du régime, souligne «La Tribune». Le versement des pensions de retraite augmente en effet plus vite que les recettes. Du côté de l'AGFF, la structure qui prend en compte le surcoût de la retraite à 60 ans et les mesures des «carrières longues», les sommes récoltées ont également fondu. Cette année, le résultat global de l'Agirc devrait donc être tout juste à l'équilibre atteignant 70 millions d'euros, contre 1.5 milliard d'euros en 2007 et 1.6 milliard en 2006.

Vers une dégradation des retraites ?

Fonctionnant sur le modèle par répartition de la Sécurité sociale, les cotisations versées par les salariés à l'Agirc servent à payer les pensions des retraités. Ce régime dispose cependant d'une réserve, qui s'élevait en 2007 à près de 19 milliards d'euros. Soit 10.5 milliards de réserve technique de financement à moyen et à long terme et près de 8.5 milliards de réserve de fonds de roulement. Ces réserves accumulées doivent permettre de reculer le moment où l'Agirc pourrait basculer dans le rouge. Selon «La Tribune», le régime pourrait être amené à puiser dans ses réserves dès l'année prochaine.

Cette fragilisation intervient alors que les partenaires sociaux doivent négocier début janvier un nouvel accord Agirc-Arrco. Les syndicats espéraient stopper la baisse du rendement des complémentaires alors que le Medef plaide pour un nouveau recul de l'âge de la retraite. Des négociations qui ne sont pas sans conséquences pour les cadres alors que la retraite complémentaire représente 66% de leur pension. D'autant que l'Agirc ne peut pas cumuler les déficits comme la branche vieillesse : elle doit être à l'équilibre pour verser les pensions.