Nicolas
Dupont-Aignan, député Gaulliste et Républicain de l’Essonne (ex-UMP), a
protesté vigoureusement contre l’idée de supprimer dans la Constitution
l’obligation de soumettre à référendum toute nouvelle adhésion à l’Union
européenne, parlant de "reniement scandaleux de la part de Nicolas
Sarkozy". Cette idée a été avancée, "à titre personnel", par le
secrétaire d’Etat aux Affaires européennes Jean-Pierre Jouyet devant le
comité Balladur sur la réforme des institutions. Cette disposition
(article 88-5), introduite en 2005 dans la Constitution à l’initiative
de Jacques Chirac, visait en particulier l’éventuelle adhésion de la
Turquie à l’UE. Selon le président de "Debout la République", renoncer à
consulter les Français sur l’entrée de la Turquie "serait un reniement
scandaleux de la part de Nicolas Sarkozy". "Ce serait également le
reniement d’une garantie donnée au peuple français et scellée dans la
Constitution par le Congrès à la demande de Jacques Chirac, une garantie
qui engage la parole de l’Etat vis-à-vis des Français par delà
l’élection d’un nouveau président de la République", a-t-il ajouté
dans un communiqué.
M. Dupont-Aignan demande
au chef de l’Etat "de clarifier sans tarder ses intentions". En
visite vendredi à Budapest, M. Sarkozy, interrogé à ce sujet par la
presse, a déclaré qu’il aurait "l’occasion de prendre position"
après la remise du rapport du comité Balladur.
Ajoutons qu'il est
particulièrement indu qu'un membre du gouvernement puisse s'exprimer,
donc agir, sur un dossier faisant l'objet d'un rapport commandé par
l'exécutif. Une fois de plus, la solidarité gouvernementale,
caractéristique essentielle de la Vème république, est
bafouée. Le secrétaire d’Etat aux Affaires européennes Jean-Pierre
Jouyet était-il en "service commandé" ? |