Les
atteintes à la francophonie ne s’arrêtent pas à l’affaire des brevets
qui vient de mobiliser votre attention. Une autre offensive contre
l’utilisation du français en France se déroule en ce moment même avec, à
nouveau, la complicité des pouvoirs publics.
Jusqu’à présent, les
pilotes français, atterrissant ou décollant sur un terrain français,
avaient l’habitude et le droit de dialoguer en français avec les
« aiguilleurs du ciel », eux aussi français, qui les guidaient. Cette
habitude remonte aux premiers temps de l’aviation et constitue une forme
d’hommage à notre rôle de pionnier dans cette activité. Elle est
notamment utilisée par les pilotes d’Air France dans leurs conversations
avec les contrôleurs de l’aéroport de Roissy. Les uns et les autres y
sont très attachés. Leur fierté nationale en est accrue. Bien entendu,
les pilotes étrangers sont, s’ils le souhaitent, accueillis en anglais.
Bruxelles ne pouvait
supporter une atteinte aussi flagrante à ses objectifs uniformisateurs.
Une directive impose qu’à partir de mars prochain, toutes les
conversations aériennes se fassent en anglais. C’est dans cette langue
que des Français seront tenus de parler à d’autres Français.
Je rappelle que le
Commissaire européen aux transports est un Français (Jacques Barrot) et
que la directive en question a été avalisée sans résistance par le
ministre français des transports.
Le candidat Sarkozy avait
promis de veiller à ce que les salariés français travaillant en France
ne soient plus contraints d’utiliser une langue étrangère dans leur
activité quotidienne. Le président Sarkozy semble l’avoir oublié.
Michel Pinton |