12  juillet
  2009

 

Villepin, le retour de l’opposant

 

 

Si les premières interventions de Dominique de Villepin pour le lancement de son nouveau livre, « La cité des hommes » marquaient un apaisement avec sa « famille politique », il a depuis repris le discours qu’il tient depuis la rentrée 2007, à savoir une critique assez radicale de l’action Nicolas Sarkozy.

 

Une critique de la méthode

Dominique de Villepin affirme ainsi que : « le Président de la République a commis une erreur en imaginant que le quinquennat devait se faire au détriment des autres pouvoirs, en en particulier du gouvernement et du Premier ministre. Le déséquilibre qui existe aujourd’hui dans notre pays, au sein de l’exécutif, explique l’absence d’efficacité de la politique qui est menée (…) Vous pouvez décider ce que vous voulez dans le Palais de l’Elysée, si ce n’est pas appliqué sur le terrain, rien ne change ».

L’ancien Premier Ministre a également critiqué l’inutile Congrès de Versailles et la récente réunion des députés UMP où le Président a fanfaronné en annonçant sa victoire en 2012. Il affirme « qu’il faut du sérieux, une fois de plus, arrêtons de danser sur les tables, que les hommes politiques retrouvent le sens de leur mission ». Il se fait même menaçant en annonçant que « 2012 sera certainement l’occasion de faire le point sur cette déviance telle qu’elle a été pratiquée ces dernières années ».

 

Une critique du fond

Mais Dominique de Villepin ne s’arrête pas à une critique de la méthode. Il critique directement les choix du gouvernement. Il dénonce la méthode diplomatique dans l’affaire de l’universitaire française détenue en Iran en soulignant qu’il n’est « pas sûr que ces déclarations répétées permettent de créer le fil » nécessaire avec les autorités iraniennes. Il qualifie le texte sur le travail du dimanche « d’usine à gaz » affirmant avoir le sentiment « qu’un certain nombre des réformes ne sont faites que pour jouer à la politique ».

Sur Télématin, l’ancien locataire de Matignon a souhaité que le gouvernement aille plus vite, dénonçant la perte de temps sur le dossier de l’investissement dans les industries du futur qu’il appelle de ses vœux depuis deux ans. Il souligne qu’il aurait mieux valu changer de Premier Ministre pour réellement entamer « l’acte 2 du quinquennat ». Enfin, il a souligné que les « partis traditionnels n’ont pas été à la hauteur de la situation » au sujet de Hénin-Beaumont.

Entre la création de son club et un discours plus offensif que jamais, il est difficile de ne pas voir en Dominique de Villepin un candidat potentiel pour 2012 qui pourrait nous sortir du triste débat Sarkozy Royal Bayrou de 2007.


Laurent Pinsolle