Son
mauvais score en Vendée à la présidentielle (11,28 % des voix, 2
fois moins qu'à la présidentielle de 1995) a poussé Philippe de
Villiers à conclure un accord électoral avec Sarkozy dans son
département en vue des législatives, en contradiction flagrante
avec le discours tenu lors de la campagne : il n'a
subordonné cet accord à aucun engagement de l'UMP sur les thèmes
chers au MPF. Ses 2 députés sortants ont obtenu le
label de la «majorité présidentielle» et ont été réélus sans
avoir de candidats UMP contre eux. Rallié à Sarkozy, Villiers
s'est montré depuis lors très modéré à son égard.
Soucieux de ne rien dire qui puisse entraîner des représailles
de l'UMP et compromettre sa réélection à la tête du conseil
général, l'élu souverainiste s'est presque abstenu de toute
déclaration publique contre le traité de Lisbonne.
Conforté dans son fief lors des cantonales, Philippe de Villiers
peut-il aujourd'hui, enhardi par la chute de popularité du chef
de l'État et la défaite de l'UMP aux municipales, ambitionner
encore un rôle national ? L'un de ses barons vendéens confie :
"Il a envie de crier aux électeurs de droite : “Je vous
l'avais bien dit !”".
Villiers
envisage de faire sa rentrée nationale en réalisant un coup
médiatique le 29 mai,
3 ans après le NON du 29 mai 2005. Mais Philippe de Villiers est
confronté à la concurrence de Nicolas Dupont-Aignan.
Autant le créateur du Puy-du-Fou a été contraint de
ménager Sarkozy, autant le fondateur de Debout la République
tire sur lui à boulets rouges. Séduits par le
gaullisme intransigeant de Dupont-Aignan et sa campagne contre
le traité de Lisbonne, certains militants du MPF ont
quitté Villiers ces derniers mois pour rejoindre le député de
l'Essonne.
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