Communiqué du 14 avril 2008

 

Le silence de Philippe de Villiers

 

Son mauvais score en Vendée à la présidentielle (11,28 % des voix, 2 fois moins qu'à la présidentielle de 1995) a poussé Philippe de Villiers à conclure un accord électoral avec Sarkozy dans son département en vue des législatives, en contradiction flagrante avec le discours tenu lors de la campagne : il n'a subordonné cet accord à aucun engagement de l'UMP sur les thèmes chers au MPF. Ses 2 députés sortants ont obtenu le label de la «majorité présidentielle» et ont été réélus sans avoir de candidats UMP contre eux. Rallié à Sarkozy, Villiers s'est montré depuis lors très modéré à son égard. Soucieux de ne rien dire qui puisse entraîner des représailles de l'UMP et compromettre sa réélection à la tête du conseil général, l'élu souverainiste s'est presque abstenu de toute déclaration publique contre le traité de Lisbonne.

Conforté dans son fief lors des cantonales, Philippe de Villiers peut-il aujourd'hui, enhardi par la chute de popularité du chef de l'État et la défaite de l'UMP aux municipales, ambitionner encore un rôle national ? L'un de ses barons vendéens confie :

"Il a envie de crier aux électeurs de droite : “Je vous l'avais bien dit !”".

Villiers envisage de faire sa rentrée nationale en réalisant un coup médiatique le 29 mai, 3 ans après le NON du 29 mai 2005. Mais Philippe de Villiers est confronté à la concurrence de Nicolas Dupont-Aignan. Autant le créateur du Puy-du-Fou a été contraint de ménager Sarkozy, autant le fondateur de Debout la République tire sur lui à boulets rouges. Séduits par le gaullisme intransigeant de Dupont-Aignan et sa campagne contre le traité de Lisbonne, certains militants du MPF ont quitté Villiers ces derniers mois pour rejoindre le député de l'Essonne.