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La France glisse vers son naufrage sans
que la population,
dans ses profondeurs, en ait une claire notion.
Devant
ce constat, vingt cinq associations et des personnalités
significatives se sont rassemblées et ont approuvé les termes du
texte ci dessous, présenté par le Général Gallois, initiateur de
notre force de frappe nucléaire et l’Ambassadeur de France Pierre
Maillard, conseiller diplomatique du Général de Gaulle. Le Forum
pour la France a été créé et les membres fondateurs ont demandé à
Henri Fouquereau d’en assurer le secrétariat Général.
***
Il y a d’abord un phénomène
sociologique (qui d’ailleurs ne concerne pas seulement la France), à
savoir le développement d’un individualisme débordant largement les
limites que lui avait assignées l’époque des Lumières. Il engendre
la dénaturation du concept de liberté, une forme d’anarchie, et
l’amoindrissement du sentiment de solidarité nationale, l’idée de
nation s’effaçant peu à peu.
Il y a en second lieu le phénomène
de mondialisation. Abolissant les frontières, il suscite une perte
des repères fournis pour chaque peuple par son histoire spécifique,
et en quelque sorte une conscience « apatride ». Sous-tendu d’autre
part, sur le plan économique par la doctrine d’ultra libéralisme,
excluant toute régulation réelle, il est source pour un certain
nombre de pays, dont la France, d’une déperdition programmée de son
capital productif autonome, dont témoignent abondamment la
multiplication des OPA, les transferts d’activité, les
délocalisations, engendrant elles-mêmes chômage, inégalités
croissantes, pauvreté, dislocation de la cohésion sociale.
Il y a troisièmement une immigration
massive et incontrôlée qui aggrave encore les effets des processus
ci-dessus décrits. Du fait qu’elle n’ait plus – ou très peu –
d’origine européenne, son intégration, aussi bien ethnique que
morale, est rendue beaucoup plus précaire. D’où un risque accru pour
le maintien d’une cohésion sociale déjà ébranlée, et surtout une
tentation de dérive vers une conception communautaire de la nation.
Un 4ème facteur de déclin résulte
des lourdes contraintes acceptées, voire recherchées sur le plan
international, et avant tout européen. Nos concitoyens ont à peine
conscience de la perte de souveraineté déjà subie par la nation dans
des domaines essentiels, par le simple jeu des traités ou de ce
qu’on désigne du terme obscur de « droits dérivés ». Le rôle
démesuré joué par la Commission de Bruxelles, celui non moins
envahissant joué par la Cour de Justice des Communautés, le
transfert à la BCE des pouvoirs monétaires et budgétaires des États
réalisent d’ores et déjà une dépossession de toutes les prérogatives
traditionnelles des pouvoirs nationaux et consacre la marche
délibérée vers un super État fédéral, et la réduction de la France à
une collectivité subordonnée. Quand on entend dire que le
gouvernement français est « sommé » par Bruxelles de réduire son
déficit dans les plus cours délais, ou de mettre en vigueur tel ou
tel taux de TVA, on mesure le degré de dépendance où est tombée la
France et que complète sur le plan transatlantique la prédominance
de l’OTAN.
A tous ces facteurs s’ajoute enfin
une critique programmée du rôle de l’État. L’État est mis en
question à l’extérieur par la vague d’internationalisation qui
déferle sur le monde (les institutions européennes en sont une des
manifestations) et il l’est aussi sur le plan intérieur par la
montée en puissance de multiples contre-pouvoirs : les syndicats, la
magistrature, la nomenklatura des medias. Il l’est encore par la
contestation croissante de son rôle dans la création et dans la
gestion des grandes entreprises économiques qui ont assuré après la
guerre dans les secteurs de pointe le relèvement et la puissance de
la France, ainsi que son indépendance. Il l’est enfin par la dérive
des institutions, telles que voulues par le général de Gaulle, au
détriment du pouvoir exécutif. Les conditions dans lesquelles se
déroule l’élection du chef de l’État, la cohabitation et le
quinquennat ont témoigné de cette dérive, à laquelle s’ajoutent
encore le mouvement régionaliste et le transfert aux régions de
compétences de plus en plus nombreuses.
Les conséquences de tous ces
constats apparaissent déjà clairement dans des domaines essentiels :
crise de l’éducation et de l’école, exode des élites,
amoindrissement du patrimoine productif national, perte d’autorité
de l’État. Elles sont patentes pour ce qui concerne la défense et
l’armée, qui se retrouvent réduites tant sur le plan du personnel
que des matériels à un déficit affligeant de capacités. Elles ne
sont pas moins graves dans un domaine que l’on oublie trop, la
recherche, fondamentale non seulement pour l’illustration de la
nation mais pour son avenir, étant donné ses multiples prolongements
tant économiques que militaires.
On ne peut certes totalement revenir
sur l’ensemble de ces conséquences. Certaines sont hélas déjà
irréversibles, notamment celles qui résultent de l’immigration
subie. Un tel constat ne peut cependant condamner à la résignation,
qui serait désespoir. Certains remèdes existent, à supposer qu’il y
ait une volonté politique forte pour les mettre en œuvre. Essayons
de les décrire :
1°) Il importe d’abord de réaffirmer
les valeurs et surtout l’actualité du concept de nation. On a dit
la dévalorisation qu’il subit au bénéfice de constructions
impériales ou supranationales, dont l’Europe de Jean Monnet est un
des avatars. Mais ce discrédit – accompagné de griefs d’impuissance
ou d’anachronisme, correspond à une campagne de désinformation et ne
se fonde sur aucune réalité. Ce sont les aspects de cette réalité
que l’on doit aujourd’hui faire ressortir par une argumentation
appropriée en mentionnant notamment l’aspiration des peuples à la
sauvegarde de leur identité, leur rejet constant de la domination
anonyme des puissances financières internationales, l’incapacité
enfin de celles-ci, ou des organisations internationales qui se sont
multipliées à apporter une solution sérieuse aux problèmes du monde
sans oublier l’exemple de nationalisme ombrageux, voire belliqueux
que nous donnent aujourd’hui les Etats-Unis.
2°) La lutte non pas contre la
mondialisation (qui est une donnée de fait), mais contre le
mondialisme (qui représente une idéologie nouvelle) doit être le
corollaire de l’affirmation du fait national. Elle constitue (elle
aussi) un impératif qui doit s’accompagner de la contestation de l’ultra-libéralisme,
devenu doctrine et qui s’éloigne gravement de la pensée libérale
classique. Même contestation à l’égard du socialisme La
participation constituerait la troisième voie nécessaire au
redressement et à l’apaisement des conflits sociaux . Cette
contestation ne doit pas bien sûr, signifier une volonté (d’ailleurs
impossible) de retour au protectionnisme d’antan, mais elle exige la
recherche urgente des mesures indispensables pour sauvegarder ou
restaurer les équilibres nécessaires entre les nations, compte tenu
de leurs disparités évidentes et en même temps de leurs
potentialités inégales, équilibre qui ne peut être réalisé que par
l’introduction, dans le jeu des forces économiques ou financières
mondiales, d’un pouvoir politique suffisamment fort entre les mains
des États.
3°) On a souligné ci-dessus les
graves contraintes auxquelles sont d’ores et déjà soumis les États
européens et notamment la France. Il est clair que
l’assouplissement, sinon la totale levée de ces contraintes est la
condition de toute récupération, même partielle, de toute politique
d’indépendance, en même temps que de toute solution aux problèmes
ci-dessus évoqués.
Il est certes difficile d’envisager
la révision immédiate et totale des traités qui, surtout depuis
1990, ont créé ces contraintes (que le Traité de Rome n’avait pas
instaurées). Vu la pression des intérêts impliqués, et les moyens de
désinformation entre les mains de la nomenklatura politique, des
conséquences préjudiciables pourraient en résulter pour la France,
qu’elle n’aurait sans doute ni les moyens, ni la volonté
d’affronter.
Tout à fait possible en revanche,
serait une procédure de contournement, voire de report de ce qui
dans ces traités apparaît le plus contraire à l’exigence de
souveraineté, ou dangereux dans ses effets. Aucun traité n’a jamais
été éternel ni immuable. L’application de la fameuse clause « rebus
sic stantibus » peut autoriser bien des dérogations ou mesures
dilatoire, a fortiori appuyées sur les arguments de poids que
constituent tant la situation économique présente de l’Europe, que
son élargissement programmé, à coup sûr incompatible avec une marche
forcée vers l’uniformisation des statuts, et la fin des
particularités nationales. Un exemple de ces « retouches »
pragmatiques, éventuellement camouflées derrière les protestations
d’orthodoxie d’ailleurs, vient d’être donné par la France et
l’Allemagne à propos des dispositions du pacte de stabilité pourtant
châtiment lié à Maëstricht. Un autre en avait été donné dans le
passé récent, par le report, exigé par certains États, des
prescriptions de la Convention de Schengen. Les faits, comme disait
Lénine, sont têtus, et l’invocation des réalités peut dans de
nombreux domaines (et a fortiori dans ceux où la souveraineté de la
nation est impliquée au premier degré) percer la cuirasse des
doctrines les plus invétérées.
Il va de soi également que toute
nouvelle progression vers un système authentiquement fédéral doit
faire l’objet de notre plus vive résistance sous réserve d’un examen
critique approfondi, les conclusions provisoires de la Convention
sur la prétendue « Constitution » européenne, ou en tout cas
certaines d’entre elles, paraissent une fois de plus hautement
dangereuses, ce que confirment les éloges qui d’ores et déjà leurs
sont décernés par les milieux fédéralistes. En particulier celles
abolissant le droit de veto et soumettant les décisions politiques
du Conseil à la majorité qualifiée. Que serait-il advenu de notre
politique à propos de l’Irak si ce régime avait d’ores et déjà été
appliqué ? Et quelles en seraient les conséquences dans la
perpétuation de notre siège au sein du Conseil de Sécurité ?
De ces observations ne doit pas
cependant découler, surtout pour une opinion largement soumise à
l’action des lobbies, l’accusation d’anti-européisme. Il doit être
souligné que ce que nous combattons ce n’est pas ce que préconisait
déjà le Général de Gaulle, le rapprochement systématique des peuples
d’Europe, mais bien une vision de l’Europe conçue comme un super
État fédéral abolissant, nonobstant l’illusoire principe de
subsidiarité, les souverainetés nationales. Contrairement à cette
union, il importe d’affirmer la valeur du principe d’association
respectueux de ces souverainetés, mais pouvant cependant comporter
des engagements étroits et réciproques, dont certaines grandes
entreprises européennes ont révélé, depuis trente ans, l’efficacité.
4°) Revenant à la France elle-même,
l’instauration du rôle de l’État s’impose non seulement sur ce qui
incarne ses fonctions régaliennes, mais pour la gestion d’un certain
nombre de services publics maintenus, actuellement fâcheusement
soumis à la tentation de la privatisation. La notion de service
public est peut-être une « exception » française mais elle doit être
impérativement sauvegardée, et éventuellement même, s’agissant de
telle ou telle grande entreprise essentielle à l’indépendance de la
France, motiver une renationalisation.
Il est scandaleux que le service
public devienne source de profits pour l’entreprise privée, et que
celle-ci prospère sur le dos des citoyens grâce aux prélèvements
fiscaux obligatoires. C’est à l’État de gérer la santé publique, la
formation des citoyens, la recherche fondamentale, la communication,
les transports nationaux, l’énergie, l’eau, le patrimoine, etc.
Et bien entendu le combat doit
continuer sur le chapitre de la décentralisation, que ne justifie
nullement, au siècle où nous sommes, le souci de rapprocher les
citoyens du pouvoir. La décentralisation systématique n‘aura pour
conséquence que le développement de nouvelles féodalités et
l’accroissement parallèle de la fiscalité locale.
Il faut à tout prix sauvegarder la
tradition républicaine qui garantit l’égalité de chacun, et assurer
la solidarité aussi bien entre les générations qu’entre les hommes.
Ces conditions étant impérativement nécessaires pour rassembler les
Français sur la France en la soudant en une seule nation.
5°) Institutions : On a dit leur
importance pour le maintien d’un pouvoir étatique fort et souligné
le lien entre ce pouvoir et l’indépendance nationale, sans pour
autant, bien entendu, que soit mis en cause le caractère
démocratique de nos institutions.
Indépendamment des graves menaces
que fait peser la « construction » européenne sur ces institutions,
ci-dessus évoquées, la question du pouvoir présidentiel est au cœur
de la problématique en cause. Certes, on ne peut nier que l’élection
du Président de la République au suffrage universel avait conféré,
en principe, une légitimité accrue. On a dit cependant combien
l’intervention des partis avait dénaturé l’institution et affecté la
liberté, encore réduite par l’innovation du quinquennat dont le
nombre dérisoire des votants permet d’ailleurs de contester
sérieusement la légitimité.
Revenir sur le mode d’élection n’est
certainement pas souhaitable. Mais il serait possible et hautement
souhaitable d’abolir la possibilité de sa réélection, ce qui, une
fois élu, mettrait le titulaire à l’abri de toute pression ou
tentation démagogique. Cette disposition devrait alors être
elle-même complétée par le rétablissement du septennat.
La notion de pouvoirs « réservés » -
qui ne figure d’ailleurs pas dans la constitution de 1958, devrait
être également précisée et expressément limitée – tout ce qui
concerne l’unité, l’indépendance de la Nation et naturellement sa
souveraineté ainsi que sa défense. Missions d’ailleurs
traditionnelles pour tout chef d’Etat et, au surplus, au regard des
perspectives de la construction européenne, particulièrement
d’actualité.
6°) Immigration : Il est vrai qu’une
partie des dégâts causés par l’immigration est irréversible.
Serait-il hors des possibilités de freiner au moins sa poursuite ?
Il conviendrait d’abord de mettre en
regard du concept des droits de l’homme, soumis à une interprétation
de plus en plus « laxiste », le concept des droits de la nation, et
les nécessités pouvant découler de sa sécurité et de son intégrité,
sans pour autant que cette dernière motivation conduise à tomber
dans une vision chauvine.
De même, des règles suffisamment
précises quoique relativement généreuses, devraient être posées
touchant l’intégration des individus concernés, ainsi que l’octroi
de la nationalité, par exemple par un certain panachage du droit du
sol et du droit du sang, le critère de la durée de présence, du type
d’activité, et avant tout, celui de la possession de la langue
française et d’une claire conscience des droits et des devoirs
qu’implique l’acquisition de la nationalité française.
7°) Défense et armée : S’étant trop
souvent résignés à répondre aux injonctions de nos partenaires
d’outre-Atlantique, nos dirigeants n’ont cessé de mener une
politique d’abandons, ce qui ramène la France à sa dépendance
militaire d’antan et la classe dans le rang des puissances
sous-moyennes. La refonte complète de notre système de défense,
tant au vu des innovations technologiques que du type de menaces
auxquelles nous devons faire face s’impose, toujours dans la
perspective de l’indépendance de la nation et de la multipolarité.
Se posent à cet égard la question de
notre appartenance à l’OTAN et des éventuels liens aux divers
projets de défense européenne dont ne saurait non plus être absente
la préoccupation de nos intérêts spécifiques, même si, un degré de
coopération avec les pays voisins, notamment touchant les moyens de
rassembler, peut demeurer utile.
8°) Politique étrangère : La lutte
pour la reconquête de notre indépendance nationale passe par la mise
en œuvre d’une nouvelle politique étrangère. Il importe
d’entreprendre la révision des dispositions intervenues au cours des
dernières années, et, pour l’Europe, de ne plus considérer comme
aboli le compromis de Luxembourg qui doit rester la garantie suprême
de ce qui doit nous rester de souveraineté dans de multiples
domaines.
La mission de la France est de
préserver un équilibre mondial. En favorisant la multipolarité face
aux tentations hégémoniques de quelques-uns. Elle doit dépasser le
carcan européen et retrouver sa place sur la scène mondiale, par
l’établissement de convergences d’action avec les pays, grands ou
petits, qui s’efforcent de recouvrer une liberté de mouvements, et
de mener une politique de non-alignement à l’égard de telle ou telle
grande puissance et de sauvegarde de notre autonomie dans tous les
domaines.
9°) Francophonie : La sauvegarde de
la langue française est enfin un autre domaine, non moins important,
où se pose le défi de l’indépendance. En effet, la langue n’est pas
un simple instrument de communication. Elle est un creuset dans
lequel s’est forgé au cours des siècles l’unité nationale, non
seulement sur le plan d’une identité culturelle, mais aussi sur le
plan politique. Cet élément de notre souveraineté et de notre
identité paraît négligeable à beaucoup parce qu’il constitue une
habitude acquise, qui ne paraît devoir changer. Son importance doit
néanmoins être soulignée face à la menace que constitue l’invasion
des vocables anglo-américains, accompagnée du déclin de notre langue
sur le plan international. Tous phénomènes résultant eux-mêmes de la
domination économique, voire politique acquise par les Etats-Unis.
10°) L’information : Enfin il est
patent que l’information, surtout télévisée, mais aussi la radio et
la presse sont devenues les facteurs déterminants de la formation de
l’opinion, voire des décisions du pouvoir. Or, la plupart des
sources de la soi-disant information, sinon leur totalité, est aux
mains d’importants groupes financiers, ou économiques, ne laissant
qu’une place des plus étroites à l’expression indépendante et
autorisant toute manipulation. Dans un pays qui se dit démocratique,
cette situation appelle impérativement des correctifs, sans pour
autant, certes, que ceux-ci entravent la diversité des point de vue.
Il faut envisager une déontologie beaucoup plus exigeante, au
demeurant très nécessaire, par exemple, au point de vue des mœurs,
ou de l’examen critiques des faits relatés. L’État devrait aussi
pouvoir disposer d’au moins deux chaînes publiques totalement
libérées de la sujétion de la publicité, où pourraient s’exprimer,
de façon équitable, toutes les tendances de l’opinion. Des mesures
fiscales ou autres devraient enfin faciliter l’existence d’une
presse libre et indépendante. Le sujet est vaste mais de telles
dispositions sont un élément essentiel non seulement pour le
maintien d’un régime réellement démocratique mais pour la
sauvegarde de l’indépendance et de la souveraineté de la nation.
Ces mesures sont de l’ordre du
possible et il reste aux Français de les imposer. Pour les aider des
commissions ont été créées au sein du Forum pour la France, elles
traitent de la politique étrangère, de la réforme du S.M.I, de la
défense nationale, de la participation, de l’économie, de la
monnaie, de l’éducation nationale, de la défense de la langue
française, de la francophonie, de la TVA sociale, de l’immigration,
de la coopération, des Dom-Tom, de la défense des brevets.
Forum
pour la France : mdffouquereau@free.fr
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