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L'Académie du gaullisme n'est ni un parti politique, ni un organisme de recherche historique : c'est une association indépendante et donc d'aucune obédience.

L'Académie réunit des femmes et des hommes de toutes tendances politiques qui croient en la pertinence et la pérennité des idées et des principes du Général de Gaulle, et qui pensent que le gaullisme demeure la voie du meilleur service de la France et de la nation.

 

  • La chronique

LETTRE aux candidats à la présidence de la République ... par Georges AIMÉ

 

Mesdames, Messieurs les Candidats

"Quel homme serais-je si je ne tirais pas sans délai, la conséquence d'une aussi profonde rupture et si je prétendais me maintenir dérisoirement dans mes actuelles fonctions ?... Au fil des jours, des divergences peuvent se produire entre un nombre variable de citoyens et le Président de la République. Mais, quand il s'agit du destin national, la confiance que se portent mutuellement le pays et le chef de l'État est à la base de nos institutions..."

Cette déclaration de Charles de Gaulle, Président de la République, faite avant le référendum perdu d'avril 1969, illustre parfaitement l’esprit de la Ve République.

Or, ceux qui lui ont succédé s’en sont totalement éloignés et ont :

accepté la « cohabitation » ;

dénaturé le septennat en imaginant le quinquennat ;

supprimé le service national, moyen d’intégration et de mélange des couches sociales ;

abandonné les missions nationales de nos armées pour les intégrer progressivement dans des forces d’intervention plus ou moins au service d’intérêts stratégiques étrangers, et trop souvent sans se soucier de préserver les nôtres ;

reconnu la responsabilité de la France sous Vichy et se complaisent dans des actes de repentance permanente ne prenant pas le recul nécessaire face à l’Histoire ;

abandonné au profit de Bruxelles de pans entiers de notre souveraineté, alors même que les politiques fiscales, de santé, d’éducation ne font pas l’objet d’études tendant à les harmoniser ; que les codes du travail sont aux antipodes les uns des autres ; que le principe de laïcité qui permet à la France d’ÊTRE est totalement incompris – à l’exception du Portugal – des autres pays européens ;

choisi de ne pas se retirer après avoir été désavoué sur la constitution européenne.

 

Tous ces éléments ont contribué à vider la Ve République de son sens. Celle-ci ne peut être dirigée que par des hommes d’État qui ont de la France et de ses habitants la plus haute estime et les placent au centre de leurs préoccupations. Il n’est que d’entendre les oligarques de tout bord parler de « ce » pays quand ils veulent parler de notre pays pour comprendre qu’ils ne l’aiment pas, qu’ils y habitent si peu, qu’ils le regardent depuis les frontières de leurs certitudes !

Il n’est pas souhaitable de revenir à un régime parlementaire. L’assemblée nationale ne reflète pas toujours la volonté du peuple (dixit le dernier référendum), les députés étant par ailleurs trop soumis aux diktats de l’appareil des partis et ayant une propension à faire des promesses qui n’engagent que ceux qui les écoutent. Il est impératif de revenir à un septennat unique afin que le Président soit au-dessus des partis et ne se soucie pas de sa réélection. Gardons un Premier ministre responsable de son Gouvernement devant le peuple et le Parlement. Le risque d’un renvoi avant terme par utilisation du référendum ou de la pétition (voir ci-dessous) incitera parlementaires et ministres à être beaucoup plus attentifs et circonspects dans leurs choix.

 

Quand le peuple a perdu la confiance qu’il a placée dans ceux censés le représenter, il doit pouvoir l’exprimer :

 - lors des élections légales en votant blanc. Il convient donc que ce vote soit pris en compte ; s’il arrive en tête, l’élection doit être refaite avec d’autres candidats ;

en dehors des élections légales, par la mise en place d’un référendum d’initiative locale, régionale ou nationale (possibilité de refus d’une loi, de renvoi d’un élu à partir d’une demande des électeurs concernés ayant voté représentant la somme des suffrages recueillis [± 10 %] lors de son élection (cf.  la Suisse).

 

Pour dynamiser la vie politique et POUR NE PAS FAIRE CARRIÈRE, il convient :

d’interdire le cumul des mandats pour tout élu (sauf pour celui représentant une collectivité locale de moins de deux mille habitants) ;

d’interdire d’exercer plus de deux mandats (de quelque nature qu’ils soient) successifs sauf pour les représentants d’une collectivité locale de moins de deux mille habitants) ;

d’introduire équitablement une dose de proportionnelle dans les scrutins uninominaux à deux tours afin que toutes les sensibilités nationales soient représentées à l’Assemblée nationale (dose à étudier par une commission « au-dessus de tout soupçon » représentant proportionnellement tous les partis ayant obtenu des voix au premier tour de la dernière élection présidentielle précédant l’étude ; ce dosage sera donc revu après chaque élection présidentielle) ;

de réduire de moitié le nombre de députés et de sénateurs, le fait de n’avoir qu’un mandat à exercer les rendra plus efficients ;

de ramener le nombre de communes à 3.810 (69 % de celles-ci ont aujourd’hui moins de 700 habitants et 89 % moins de 2.000 habitants, rendant ainsi inutiles bon nombre de communautés de communes, couche administrative supplémentaire financièrement lourde) ;

de ramener le nombre de ministères à une dizaine. À la tête de chacun de ceux-ci un ministre avec, sous ses ordres, des secrétaires d’État spécialisés. Avantage : le Premier ministre ne perdra plus son temps à assurer des arbitrages…

de ne  réintégrer dans leurs fonctions d’origine les élus ayant occupé un emploi public ou semi-public qu’en fonction des besoins et de leur niveau de compétence .

(Toutes ces mesures auront d’ailleurs pour effet de réduire mécaniquement le nombre de fonctionnaires.)

 

Sur les questions d’indépendance nationale et de souveraineté :

obligation du recours au référendum avec engagement du chef de l’État et du Gouvernement et démission automatique en cas de désaveu ;

interdiction d’utiliser une autre langue que le français dans le cadre de le représentation nationale au sein des instances européennes et internationales.

 

Sur les questions sociales et d’intégration :

étudier la mise en place d’une véritable Participation afin que chacun, quelle que soit la taille et le type d’entreprise dans laquelle il travaille, puisse se sentir intellectuellement, matériellement et financièrement partie prenante de l’avenir de celle-ci ;

mettre en place une T.V.A. sociale afin de taxer les produits provenant des pays avec lesquels notre balance extérieure est en déficit et/ou qui exploitent les enfants et les hommes en matière de droits du travail ;

mise en place d’une véritable politique familiale avec salaire et retraite pour les femmes ayant eu au moins trois enfants ;

obliger véritablement les communes à construire des logements sociaux disséminés sur leur territoire et non regroupés dans de véritables ghettos (on pourrait imaginer un pourcentage obligatoire de logements sociaux dans chaque programme de construction) ;

revoir le code de la nationalité en laissant à l’intéressé devenu mature le choix de sa mère-patrie après bien entendu qu’il ait fait la preuve de son attachement à celle-ci (connaissance de la langue, possession de la lecture et de l’écriture, attachement et respect de ses lois, de ses  mœurs et de son Histoire) ;

mise en place d’un service militaire et/ou un service civique obligatoire de neuf mois pour tous les Français. Service pouvant durer trois ans pour les jeunes gens qui y arriveraient illettrés, analphabètes ou en situation de rupture avec la Société et devant déboucher sur un métier

 

Sur les questions énergétiques et écologiques :

- développer notre connaissance de l’énergie nucléaire pour mieux maîtriser celle-ci et assurer notre indépendance ;

étudier sérieusement les bio-carburants, source d’économie et alternative pour le monde paysan.

 

Sur la question européenne :

- tirer les enseignements du non au référendum et proposer aux Français une autre construction, plus proche de leurs aspirations;

faire voter, le même jour, par référendum, les peuples d’Europe sur leur avenir.

 

Voilà, Mesdames et Messieurs les Candidats, quelques éléments qui pourraient « nourrir » vos réflexions. Il en existe évidemment beaucoup d’autres comme la justice, sujet d’actualité, ou la régionalisation telle qu’elle est pratiquée et qui ne correspond pas à la construction historique de la France

Nul besoin « de changer de camp », d’être de droite ou de gauche pour se rendre compte que la faille entre dirigeants et dirigés s’agrandit, que le fossé entre riches et pauvres apparaît aux yeux de ces derniers comme devenant de plus en plus profond, que l’incompréhension règne dans tous les domaines et que seules les choses futiles (voir l’indigence de beaucoup de programmes télévisuels ou les déboires conjugaux de tel ou tel ministre) semblent avoir de l’importance.

La société du paraître dans laquelle beaucoup se complaisent amènera tôt ou tard, selon la prédiction d’un vieil et cher ami, la révolte des modérés. Il sera alors trop tard pour regretter de ne pas avoir été à l’écoute de nos concitoyens….


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