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  • La chronique de Michel Emeriau Président de Prométhée

La loi des barbares

Personne n’est forcé d’être d'accord sur tout avec Nicolas Sarkozy. En particulier ceux qui n’ont jamais vu de la banlieue que ce que veut bien leur renvoyer leur petit écran. Mais ne nous trompons pas de combat. Lorsque la sécurité publique est en jeu à un tel niveau, la priorité est au service de la République.

La racaille ce sont les dealers qui vendent de la mort en poudre ou en fumette et qui envoient des mômes de dix ans guetter l’arrivée des keufs afin d’exercer en toute tranquillité leur activité crapuleuse. La racaille ce sont les graines de délinquants qui rackettent nos enfants à la sortie des écoles. La racaille ce sont les gangs qui imposent la terreur dans les cages d'escalier et forcent nos femmes, nos mères ou nos grand-mères à se terrer chez elles et à s’enfermer à triple tour. La racaille ce sont les voyous qui brûlent la voiture de leur propre voisin, lui interdisant ainsi d’aller gagner le pain de sa famille. La racaille ce sont les racistes de tout poil, y compris les racistes anti-gaulois, qui agressent ou qui tuent ceux qui ont eu la suprême audace de les regarder dans les yeux, ou encore l’impudeur de photographier un réverbère. La racaille ce sont les petits caïds qui organisent des viols collectifs qu’ils qualifient lâchement de tournantes.

Si nous ne faisons pas régner la loi républicaine dans chaque immeuble de chaque banlieue, et à chaque étage, cave comprise, de chaque immeuble, ce sont les communautés et les gangs de toutes sortes qui y feront régner la leur !

Allons-nous admettre encore longtemps que l'on écrive sur les murs de nos banlieues "Nique la police, nique la France" ? Est-ce là l’héritage que nous souhaitons léguer à nos enfants ?

C'est parce que l'insécurité frappe toujours plus durement les plus faibles de nos concitoyens que cette question doit être placée au centre de nos préoccupations !

Comment devrions-nous appeler les individus qui vendent de la drogue à nos mômes, terrorisent notre mère, brûlent nos voitures, nous tabassent parce que nous sommes blanc, ou noir s’ils sont blancs, font faire le guet à nos fils de dix ans pendant qu'ils vendent leur came ou violent nos filles, au prétexte que notre société n’est pas assez bonne avec eux ?

Certains sociologues plus habitués aux plateaux TV qu’à la réalité des quartiers devraient tourner leur langue sept fois dans leur bouche avant de dire n’importe quoi. C’est vrai, Nicolas Sarkozy a eu le tort de traiter ces individus-là de racailles. Le terme est bien trop doux pour eux, car ce ne sont pas des racailles, ce sont des barbares ! Et s’il est une chose que nous savons combattre dans ce cher vieux pays à chaque fois que nous relevons la tête, c’est bien la barbarie ! Encore ne faut-il pas baisser les bras et affirmer haut et fort nos valeurs républicaines. Encore faut-il abandonner un temps les petites querelles partisanes pour s’attaquer enfin aux racines du mal qui nous ronge.

Il existe dans nos cités bon nombre de jeunes qui en ont assez de cette racaille qui obère leur avenir en y imposant la loi des barbares. Ils en ont assez parce que bien souvent, au lieu de parler des bandes de voyous, certains agitateurs préfèrent parler de bandes de jeunes.

Certains Français ont compris depuis longtemps qu’il était vital pour eux de se réapproprier leur espace de vie, de ne pas laisser dealers et autres racailles squatter leur oxygène ! Mais il est de notre devoir d’éviter qu’ils tombent dans l’excès des groupes d’autodéfense. Si la sécurité publique est du ressort exclusif de la République, il est plus que souhaitable que cette mission s’accomplisse avec le soutien actif de la population.

Non, messieurs les politiques, vous n’avez pas le droit de laisser les braves gens de nos banlieues devoir choisir entre assurer par eux-mêmes leur propre sécurité ou se soumettre à la loi des bandes barbares !

C’est vrai qu’il est bien plus difficile de trouver le bon job lorsque l’on s’appelle Mohamed que lorsque l’on s’appelle Michel.

C’est vrai aussi qu’un jeune issu de l’immigration, maghrébine aujourd’hui, mais italienne, espagnole ou polonaise hier, doit bosser deux fois plus fort qu’un autre pour y arriver !

Mais qui peut croire un seul instant que les récentes émeutes qui ont mis le feu à nos banlieues vont inciter des chefs d'entreprises à venir s’y installer et à embaucher de jeunes beurs ?

Ces nuits d’émeutes ont fait régresser de plusieurs années les chances de cette partie de notre jeunesse qui justement est le plus en difficulté ! Alors, pour commencer, cessons d’appeler jeunes les délinquants et les criminels qui pourrissent notre vie. Ensuite, repérons et mettons tous les moyens à la disposition des jeunes qui se battent courageusement pour échapper au ping-pong infernal exclusion-délinquance et qui appuient vainement sur le bouton d’appel de ce fameux ascenseur social dont tout le monde nous rebat les oreilles.

Enfin, apportons un soutien massif à ces mêmes jeunes dans le cadre d’un nouveau pacte républicain afin de les aider concrètement à prendre le pouvoir au sein de leur cité. Ce sont eux qui doivent servir d’exemple au restant de la jeunesse, et non les chefs de bandes ou les footballeurs multimillionnaires !

C’est à ce prix, et à ce prix seulement que nous parviendrons à régler le problème de nos banlieues !

 


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