La loi des barbares
Personne
n’est forcé d’être d'accord sur tout avec Nicolas Sarkozy. En
particulier ceux qui n’ont jamais vu de la banlieue que ce que veut
bien leur renvoyer leur petit écran. Mais ne nous trompons pas de
combat. Lorsque la sécurité publique est en jeu à un tel niveau, la
priorité est au service de la République.
La racaille ce
sont les dealers qui vendent de la mort en poudre ou en fumette et
qui envoient des mômes de dix ans guetter l’arrivée des keufs
afin d’exercer en toute tranquillité leur activité crapuleuse. La
racaille ce sont les graines de délinquants qui rackettent nos
enfants à la sortie des écoles. La racaille ce sont les gangs qui
imposent la terreur dans les cages d'escalier et forcent nos femmes,
nos mères ou nos grand-mères à se terrer chez elles et à s’enfermer
à triple tour. La racaille ce sont les voyous qui brûlent la voiture
de leur propre voisin, lui interdisant ainsi d’aller gagner le pain
de sa famille. La racaille ce sont les racistes de tout poil, y
compris les racistes anti-gaulois, qui agressent ou qui tuent
ceux qui ont eu la suprême audace de les regarder dans les yeux, ou
encore l’impudeur de photographier un réverbère. La racaille ce sont
les petits caïds qui organisent des viols collectifs qu’ils
qualifient lâchement de tournantes.
Si nous
ne faisons pas régner la loi républicaine dans chaque immeuble de
chaque banlieue, et à chaque étage, cave comprise, de chaque
immeuble, ce sont les communautés et les gangs de toutes sortes qui
y feront régner la leur !
Allons-nous
admettre encore longtemps que l'on écrive sur les murs de nos
banlieues "Nique la police, nique la France" ? Est-ce là
l’héritage que nous souhaitons léguer à nos enfants ?
C'est parce que
l'insécurité frappe toujours plus durement les plus faibles de nos
concitoyens que cette question doit être placée au centre de nos
préoccupations !
Comment
devrions-nous appeler les individus qui vendent de la drogue à nos
mômes, terrorisent notre mère, brûlent nos voitures, nous tabassent
parce que nous sommes blanc, ou noir s’ils sont blancs, font faire
le guet à nos fils de dix ans pendant qu'ils vendent leur came ou
violent nos filles, au prétexte que notre société n’est pas assez
bonne avec eux ?
Certains
sociologues plus habitués aux plateaux TV qu’à la réalité des
quartiers devraient tourner leur langue sept fois dans leur bouche
avant de dire n’importe quoi. C’est vrai, Nicolas Sarkozy a eu le
tort de traiter ces individus-là de racailles. Le terme est bien
trop doux pour eux, car ce ne sont pas des racailles, ce sont des
barbares ! Et s’il est une chose que nous savons combattre dans
ce cher vieux pays à chaque fois que nous relevons la tête,
c’est bien la barbarie ! Encore ne faut-il pas baisser les bras et
affirmer haut et fort nos valeurs républicaines. Encore faut-il
abandonner un temps les petites querelles partisanes pour s’attaquer
enfin aux racines du mal qui nous ronge.
Il existe dans
nos cités bon nombre de jeunes qui en ont assez de cette racaille
qui obère leur avenir en y imposant la loi des barbares. Ils en ont
assez parce que bien souvent, au lieu de parler des bandes de
voyous, certains agitateurs préfèrent parler de bandes de
jeunes.
Certains Français
ont compris depuis longtemps qu’il était vital pour eux de se
réapproprier leur espace de vie, de ne pas laisser dealers et autres
racailles squatter leur oxygène ! Mais il est de notre devoir
d’éviter qu’ils tombent dans l’excès des groupes d’autodéfense. Si
la sécurité publique est du ressort exclusif de la République, il
est plus que souhaitable que cette mission s’accomplisse avec le
soutien actif de la population.
Non, messieurs
les politiques, vous n’avez pas le droit de laisser les braves gens
de nos banlieues devoir choisir entre assurer par eux-mêmes leur
propre sécurité ou se soumettre à la loi des bandes barbares !
C’est vrai qu’il
est bien plus difficile de trouver le bon job lorsque l’on s’appelle
Mohamed que lorsque l’on s’appelle Michel.
C’est vrai aussi
qu’un jeune issu de l’immigration, maghrébine aujourd’hui, mais
italienne, espagnole ou polonaise hier, doit bosser deux fois plus
fort qu’un autre pour y arriver !
Mais qui peut
croire un seul instant que les récentes émeutes qui ont mis le feu à
nos banlieues vont inciter des chefs d'entreprises à venir s’y
installer et à embaucher de jeunes beurs ?
Ces nuits
d’émeutes ont fait régresser de plusieurs années les chances de
cette partie de notre jeunesse qui justement est le plus en
difficulté ! Alors, pour commencer, cessons d’appeler jeunes
les délinquants et les criminels qui pourrissent notre
vie. Ensuite, repérons et mettons tous les moyens à la disposition
des jeunes qui se battent courageusement pour échapper au ping-pong
infernal exclusion-délinquance et qui appuient vainement sur
le bouton d’appel de ce fameux ascenseur social dont tout le monde
nous rebat les oreilles.
Enfin, apportons
un soutien massif à ces mêmes jeunes dans le cadre d’un nouveau
pacte républicain afin de les aider concrètement à prendre le
pouvoir au sein de leur cité. Ce sont eux qui doivent servir
d’exemple au restant de la jeunesse, et non les chefs de bandes ou
les footballeurs multimillionnaires !
C’est à ce prix,
et à ce prix seulement que nous parviendrons à régler le problème de
nos banlieues !
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