15 mars
2009

 

Quand les socialistes voulaient maintenir la France dans l'Otan...

 

Débat à l'assemblée nationale

 

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L'histoire offre parfois de sérieux retournements. En 1966, l'opposition socialiste et centriste au général De Gaulle avait déposé une motion de censure contre le gouvernement Pompidou pour dénoncer le retrait de la France de l'organisation militaire intégrée. Aujourd'hui, nous sommes à front renversé : socialistes et centristes (Bayrou) sont vent debout contre le retour dans l'Otan - alors que ceux qui se disent héritiers du gaullisme à l'UMP y sont favorables.

On peut revoir dans les archives de l'Assemblée nationale et de l'INA (voir ci-contre) les débats parlementaires de 1966. Les 19 et 20 avril 1966, la discussion a lieu dans l'Hémicycle. Une motion de censure a été déposée par le groupe SFIO (les socialistes de l'époque) et neuf élus du Rassemblement démocratique, un groupe de centre-gauche, dont François Mitterrand.

Les débats furent de haute tenue, avec les interventions de Guy Mollet, Maurice Schuman, Maurice Faure, René Capitant, Georges Pompidou et René Pleven. L'opposition dénonce autant la forme que le fond de la décision.

La forme, parce que le général de Gaulle l'a annoncé, en passant par-dessus le gouvernement et le Parlement. Le fond, parce que c'est un politique "cocardière" (Mollet) qui risque de créer "un déséquilibre au profit du bloc soviétique" (Faure).

Mise au vote, la motion de censure n'obtient que 137 voix, provenant des groupes socialiste, Rassemblement démocratique et d'une partie (34 sur 54) du Centre démocratique (démocrate-chrétien). Les gaullistes (UNR-UDT) et leurs alliés Républicains indépendants (futurs giscardiens), qui forment la majorité, votent contre. Les communistes sont également favorables au retrait de la France de l'Otan. La motion de censure est rejetée.

Quarante-trois plus tard, au même endroit et sur la même question, le Premier ministre François Fillon engagera, le 17 mars, la responsabilité de son gouvernement. Mais à front renversé.