Débat à l'assemblée nationale
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L'histoire offre parfois de sérieux
retournements. En 1966, l'opposition socialiste et centriste au général
De Gaulle avait déposé une motion de censure contre le gouvernement
Pompidou pour dénoncer le retrait de la France de l'organisation
militaire intégrée. Aujourd'hui, nous sommes à front renversé :
socialistes et centristes (Bayrou) sont vent debout contre le retour
dans l'Otan - alors que ceux qui se disent héritiers du gaullisme à
l'UMP y sont
favorables.
On peut revoir dans les archives de
l'Assemblée nationale et de l'INA
(voir ci-contre) les débats
parlementaires de 1966. Les 19 et 20 avril 1966, la discussion a lieu
dans l'Hémicycle. Une motion de censure a été déposée par le groupe SFIO
(les socialistes de l'époque) et neuf élus du Rassemblement
démocratique, un groupe de centre-gauche, dont François Mitterrand.
Les débats furent de haute tenue, avec
les interventions de Guy Mollet, Maurice Schuman, Maurice Faure, René
Capitant, Georges Pompidou et René Pleven. L'opposition dénonce autant
la forme que le fond de la décision.
La forme, parce que le général de
Gaulle l'a annoncé, en passant par-dessus le gouvernement et le
Parlement. Le fond, parce que c'est un politique "cocardière"
(Mollet) qui risque de créer "un déséquilibre au profit du bloc
soviétique" (Faure).
Mise au vote, la motion de censure
n'obtient que 137 voix, provenant des groupes socialiste, Rassemblement
démocratique et d'une partie (34 sur 54) du Centre démocratique
(démocrate-chrétien). Les gaullistes (UNR-UDT) et leurs alliés
Républicains indépendants (futurs giscardiens), qui forment la majorité,
votent contre. Les communistes sont également favorables au retrait de
la France de l'Otan. La motion de censure est rejetée.
Quarante-trois plus tard, au même
endroit et sur la même question, le Premier ministre François Fillon
engagera, le 17 mars, la responsabilité de son gouvernement. Mais à
front renversé.
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