C'est
Nicolas Sarkozy qui le dit : en cas de référendum sur le traité de
Lisbonne, le non serait gagnant partout. Indiscrétion du quotidien
britannique The Telegraph qui révèle les propos tenus par le président
de la République à huis clos à Strasbourg. Pendant que Libération
titrait -abusivement- sur l'inéluctabilité d'une ratification
parlementaire du Traité de Lisbonne en France (et donc l'impossibilité
de l'organisation d'un référendum), la presse anglaise nous donne un
tout autre son de cloche. Sur le site Internet du Daily Telegraph on
peut lire que Nicolas Sarkozy aurait admis que les gouvernements
européens ne pourraient gagner un référendum sur le traité de Lisbonne :
« Un référendum aujourd'hui mettrait l'Europe en danger. Il n'y aura pas
de traité si un référendum a lieu en France, qui serait suivi par un
référendum au Royaume-Uni. ». Selon le quotidien britannique, il ne faut
pas chercher plus loin la volonté des gouvernements de contourner le
suffrage universel (la voie référendaire) en privilégiant la
ratification parlementaire : « La même chose (un vote négatif, comme le
vote français en 2005, ndlr) se produirait dans tous les Etats membres
si un référendum y était organisé » aurait ajouté le Président de la
République. Quelques minutes plus tard, devant les députés européens,
Nicolas Sarkozy osera pourtant dire : « L'Europe se fera avec les
peuples, elle ne se fera pas sans eux, elle ne se fera pas contre eux ».
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