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Nicolas DUPONT-AIGNAN

 

Député de l’Essonne

Président de Debout la République

 

10/09/2003

"Refuser la diversité, c'est condamner l'UMP à se rétrécir."
 

Nicolas Dupont-Aignan, député UMP de l'Essonne et fondateur du club "gaulliste et républicain" Debout la République, demande "solennellement" au président de l'UMP Alain Juppé de "garantir les statuts" du parti de la majorité qui prévoient la formation de courants en son sein.

Le Premier ministre Jean-Pierre Raffarin, qui s'est prononcé contre la mise en place de courants, "veut siffler la fin du débat à l'UMP", a affirmé M. Dupont-Aignan, mercredi lors d'une conférence de presse.

"Je sens qu'Alain Juppé est plutôt sincère dans sa volonté de laisser s'exprimer les sensibilités" à l'intérieur du parti, "nous lui demandons solennellement de garantir les statuts" de l'UMP, a ajouté le député.

L'article 15 des statuts de l'UMP, adoptés lors du congrès fondateur en novembre, autorise la mise en place de "mouvements" (courants).

Pour M. Dupont-Aignan, un ancien RPR un temps passé chez les souverainistes du RPF de Charles Pasqua, "refuser la diversité, c'est condamner l'UMP à se rétrécir. C'est offrir un boulevard au Front national et une chance inespérée à François Bayrou", président de l'UDF.

Si les courants ne sont pas autorisés, alors "le pacte fondateur (de l'UMP) est rompu. C'est une vraie faute pour le gouvernement et pour la majorité toute entière. Nous allons perdre énormément de militants", a-t-il ajouté.

Les courants devaient être mis en place lors du congrès prévu à l'automne. Mais cette réunion pourrait être reportée au début 2004 et ne plus aborder la question des sensibilités, plusieurs ténors de la majorité s'étant prononcés contre : outre Jean-Pierre Raffarin, le ministre de l'Intérieur Nicolas Sarkozy, qui les a qualifiées d'"absurdes".

M. Juppé a quant à lui affirmé qu'il ne serait "pas celui qui pose le couvercle sur la marmite ni qui laisse étouffer l'expression des sensibilités". "Entre le risque du monolithisme et du caporalisme et celui de la diversité et de la cacophonie, je préfère le second", a-t-il dit.

Le bureau politique de l'UMP se réunira le 16 septembre pour discuter du report ou non du congrès.