Communiqué du 03 juin 2005
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Michel ÉMERIAU* : Créons les Assises du Gaullisme.

 


*Président du Comité Gaulliste pour le Non - www.gaullisme.org

 

À une très large majorité, les Français ont rejeté le projet de constitution européenne. Le taux de participation au référendum ne laisse aucun doute sur leur détermination. Il convient désormais, à chacun des camps, d’en tirer toutes les leçons politiques.

Le premier constat est le gouffre qui s’est creusé entre la classe politique qui a validé la modification constitutionnelle à 91,71%, en Congrès le 28 février, et le Peuple qui a rejeté le projet de constitution européenne à 54,87%.

Nos «élites» au pouvoir sont désormais face à une alternative : soit faire leur la volonté du Peuple et imposer, pour ce qui concerne la France, la volonté des Français, soit se démettre.

Le Président de la République semble vouloir opérer un remaniement ministériel, rien ne l’y oblige dans notre Constitution. Comme rien ne l’oblige à démissionner. Mais pour être crédible au regard de la volonté des Français, ce remaniement doit s’assortir, au minimum, des conditions suivantes : le Premier ministre, le Ministre des Affaires étrangères ainsi que le Ministre délégué aux Affaires européennes doivent être «euro compatibles» avec le vote des Français.

De son côté, le principal parti de Gauche et ses dirigeants actuels vont devoir se remettre en cause très profondément. Ils ne devront notamment pas oublier que 60% de leur électorat ne les ont pas suivi dans leurs illusions européennes. Vouloir rejeter la faute de l’échec sur l’autre camp du Oui, à Droite, comme certains tentent actuellement de le faire, serait suicidaire.

Oui ! C’est bien principalement la construction européenne qui vient d’être rejetée par les Français !

Cela va donc poser quelques problèmes à une classe politique française majoritairement «formatée» à régurgiter les dogmes pré-pensés par les idéologues de Bruxelles.

La classe politique européenne va devoir, pour sa part, tenir compte du Non français. Vouloir accentuer la centralisation des pouvoirs entre ses mains ne pourra que l’isoler plus encore de la volonté des Peuples. Le souffle de la démocratie va devoir porter jusqu’à Bruxelles car aujourd’hui que la France a eu le courage de dire Non, d’autres ne vont pas tarder à suivre si on leur laisse la possibilité de s’exprimer !

Dans le camp du Non, il faut cesser de tenter de déposséder les Français de leur Non afin de se l’approprier à des fins partisanes. En effet, si les électorats des extrêmes, de Droite comme de Gauche, ont suivi très majoritairement les directives de leurs partis, la victoire du Non n’aura pu se réaliser sans un vote significatif et conjoint des opposants à l’intérieur même des deux principaux partis de gouvernement. Et aucun de ces électorats ne supportera qu’une faction tente de s’approprier leur victoire. «Ce n’est pas la Droite, le Non de la France, ce n’est pas la Gauche, non plus. Le Non de la France, c’est tout à la fois, c’est tous les Français !» aurait pu dire le Général De Gaulle.

Mais nos critiques les plus sévères iront à notre propre famille politique, les gaullistes. En effet, comment justifier une telle transparence médiatique ? Pas, ou très peu, d’images des vainqueurs de la famille Gaulliste sur nos petits écrans. L’immense majorité des Français ignore même d’autre nom que celui de Charles Pasqua. Nicolas Dupont-Aignan, Patrick Labaune, Lionnel Luca, Jacques Myard ou Philippe Pemezec sont de quasi inconnus à l’extérieur de leur circonscription électorale !

Pire, les Marchands du Temple se sont accaparé la pensée Gaulliste sans qu’aucun des nôtres n’ait l’envergure ou la volonté politique de s’y opposer !

La vérité est qu’il n’existe plus à ce jour un véritable grand mouvement Gaulliste. Les Gaullistes sont tous dispersés dans quelques dizaines de petits clubs et leurs députés pointent tous à l’UMP !

Aujourd’hui, 30 mai 2005, le Comité Gaulliste pour le Non a perdu sa raison d’être pour cause de victoire. Il nous appartient désormais de passer à une étape suivante.

Si le Gaullisme est né de la pensée d’un géant isolé en pleine déroute de la Nation française, il peut renaître de la volonté d’un autre géant : le Peuple français ! Il nous appartient de rassembler nos forces pour faire naître le grand mouvement Gaulliste dont notre Nation a tant besoin.

Aussi, nous appelons à se mettre à l’œuvre les représentants des clubs, des associations et des mouvements Gaullistes, les personnalités dont la fidélité aux idéaux prônés par le Général De Gaulle n’a jamais été mise en cause, ceux enfin de nos compatriotes, jeunes et vieux, femmes et hommes, qui désirent le bâtir.

Nous allons créer, ensemble, les Assises du Gaullisme.

Ces Assises du Gaullisme serviront de socle au futur mouvement. Plusieurs personnalités ont d’ores et déjà donné un accord de principe pendant les dernières semaines de la campagne référendaire.

Mais tout reste à faire…