• La médecine libérale en France

 

*  Le débat est lancé. Une partie des ultra libéraux n’hésitent pas à mettre en danger le régime maladie …

Ont-ils raison ?

Madelin, candidat à la magistrature suprême partage-t-il le souhait de ses supporters ?

« Objectif-France » prend position et attend vos réactions.

06/02/2002

Personne ne conteste sérieusement le fondement de notre médecine basée sur le libre choix du médecin par le malade.

Mais le problème posé dernièrement par les professions médicales et para-médicales, outre le besoin de reconnaissance bien légitime, est essentiellement celui de la juste rémunération du travail.

Il est clair que :

1 – la compétence acquise après des études difficiles et parfois très longues

2 – la responsabilité directe du médecin vis à vis de son patient,

3 – l’impossibilité de traiter cette activité comme les autres dans le domaine des conditions de travail,

justifient une véritable politique de réajustement des rémunérations de ces professions.

Il y a donc, de ce point de vue, une approche partagée par une très grande majorité de nos concitoyens.

Qui doit payer la note ?

Se poser la question, c’est déjà esquisser plusieurs réponses possibles.

Celle des libéraux qui, en soutien à la candidature de Madelin, et en complète opposition avec celle de la solidarité nationale, propose une règle purement commerciale. Que les médecins fixent eux-mêmes leurs tarifs ! Qu’ils ignorent les décisions de la CNAM ( Caisse Nationale d’Assurance Maladie). Que les malades (les clients !) payent. Dans ce cas, ils auront une bonne médecine … osent-ils affirmer.

Il est donc utile de rappeler que les salariés sont déjà des payeurs. Deux fois ! Les fiches de paye en font état. Il y a bien sûr les cotisations prélevées directement sur le salaire brut, il y a aussi le rappel des cotisations versées par l’employeur pour chacun de ses salariés.

Peut-on aller plus loin au risque de considérer l’acte médical comme une vulgaire marchandise de consommation courante ? NON. Certains de ces libéraux vont même jusqu’à qualifier notre régime d’assurance maladie, mis en place en 1945 par le général de Gaulle, comme marxiste. On croit rêver.

Les accros de cette politique ultra-libérale (Je suis persuadé que Madelin serait particulièrement gêné de tenir officiellement un tel discours) pensent-ils que la mise en œuvre de leurs idées aurait pour conséquence la création d’une médecine à deux vitesses, l’établissement d’un trafic dans la filière médicale, comme en Angleterre, la transformation des vocations médicales en « business », et le pire, de laisser sur le bord du chemin, toute une partie de la communauté nationale, sous le fallacieux prétexte de la seule rentabilité financière.

La France ne pourrait s’honorer d’une telle démarche.

Les êtres humains naissent égaux. Ceci est totalement évident au niveau de la santé. Riches ou pauvres, ils sortent tous du ventre de leur mère.

Les êtres humains meurent égaux. Au-delà des convictions purement religieuses qui permettent d’aborder diversement cette ultime étape de la vie, une fois sous terre, il n’y a aucune différence.

Mais la vie, partagée entre bonheur et souffrances, peut créer des différences de traitement.

La France doit rester une référence particulière d’organisation de la société ; elle ne doit pas faire du suivisme en voulant copier les autres. Elle ne peut être résolument humaine que si tous nos concitoyens bénéficient, face à la maladie, d’une base médicale de soins et de prise en charge satisfaisante.

 

Albert Leroy